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Chacun sait que c’est l’Etat profond qui a préparé cette opération sous l’ère Biden.

Chacun sait que le même Etat profond a tenté d’éliminer Trump avant son élection.

Chacun sait aussi que cette opération n’a pu être conduite qu’avec le soutien opérationnel des Etats-Unis, notamment avec le renseignement et le guidage satellitaires. SBU, CIA et MI6 sont les acteurs incontournables de cette opération.

Par conséquent, la seule question qui se pose à Poutine est de savoir si Trump savait et a cautionné cette opération tout en prétendant œuvrer à la paix ou si les néoconservateurs ont oeuvré dans son dos.

Qui a donné le feu vert aux Etats-Unis si ce n’est Trump ?

Lors d’un échange téléphonique avec Trump après l’attaque ukrainienne, celui-ci a affirmé qu’il n’était pas au courant. Conclusion :

Ou bien il ment effrontément et trompe Poutine en s’engageant sur une pente dangereuse ciblant les forces nucléaires stratégiques de la Russie, ou bien il ne savait rien et c’est Zelensky et la clique démocrate russophobe qui ont menti à Trump.

Les deux hypothèses sont crédibles et ne grandissent pas l’Amérique.

– Si Trump ment et mène un double jeu, Poutine mettra fin à tout dialogue de rapprochement. Ce sera le retour aux pires moments de la guerre froide, tels la crise de Cuba.

– Si Trump s’est fait cocufier par l’Etat profond, cela revient au même : Poutine ne peut en aucun cas dialoguer avec un pays de fourbes, où les têtes brûlées viscéralement russophobes depuis 1945 mènent le bal.

Dans le doute, Poutine refuse de riposter avant d’en savoir plus. Une enquête est en cours. Mais je crains qu’elle n’aboutisse au même résultat que celle de NordStream 2. 

Avec les images satellitaires, on en sait un peu plus sur les dégâts causés sur la flotte de bombardiers stratégiques russes. Huit auraient été soit détruits, soit endommagés. Cela ne change rien à l’équilibre des forces entre les belligérants. 

Mais si les cinq bases visées avaient connu les mêmes dégâts que celle de Sibérie, il est clair que l’aviation stratégique russe aurait subi un revers gravissime. 

Attendons la fin de l’enquête en espérant qu’elle aboutisse.

De toutes façons, il est évident que cette attaque ciblant les intérêts vitaux de la Russie aura de lourdes  conséquences sur la suite de la guerre et sur les relations futures entre l’Occident et la Russie.

Rappelons que l’escalade continue de cette guerre est le fait des seuls Occidentaux, qui sont passés d’une aide humanitaire et de gilets pare-balles en 2022, aux obus, aux canons, aux chars lourds, aux missiles et aux avions, allant jusqu’à détruire les bombardiers stratégiques russes à plus de 4000 km de la frontière ukrainienne.

On se rapproche inexorablement de la menace nucléaire tactique…

Régis de Castelnau a fait une remarquable analyse de cette opération, qui aura des conséquences que les têtes brûlées européennes, mais aussi américaines, n’ont pas soupçonnées. Kiev pavoise mais les Ukrainiens viennent d’aggraver leur cas.

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Espérons qu’après le Pearl Harbor russe,  aucune ville ukrainienne ne connaîtra le sort d’Hiroshima ou Nagasaki dans les mois qui viennent. Car l’escalade n’ayant plus de limite, tout est possible.

Notons que cette attaque donne raison aux durs du Kremlin, qui trépignent face à la lenteur des opérations. La prudence de Poutine qui a laissé franchir toutes les lignes rouges sans réagir n’a fait qu’encourager les va-t-en-guerre occidentaux.

Et du côté du peuple russe, c’est le ras-le-bol qui prédomine. Il ne supporte plus les attentats et les sabotages perpétuels et ne comprend pas que la puissante armée russe n’utilise pas tous ses moyens. Il veut que les Oreshnik finissent le travail une bonne fois pour toutes.

Pour en revenir à l’absence de protection des bombardiers stratégiques russes laissés à l’air libre, ceux qui invoquent le nouveau traité SALT qui oblige les puissances nucléaires signataires à exposer en permanence leurs forces au contrôle par les satellites adverses, ont tort. Car cette disposition ne se comprend qu’en temps de paix, puisque son rôle est précisément d’éviter la guerre par surprise.

Or, l’Otan est bien en guerre contre la Russie et toutes les cibles militaires sont menacées. La preuve vient d’en être faite de façon magistrale avec des drones à 200 dollars détruisant des bombardiers lourds qui en valent 200 millions. Moscou n’aurait jamais dû laisser ses forces nucléaires sans protection.

Quelle sera la réponse de Moscou ? Nul ne le sait.

Mais après les actes terroristes contre les ponts et notamment celui de Crimée, les durs du régime veulent en finir et prendre le contrôle de la Novorossia, de Kharkov à la Transnistrie. Il est vrai que sans un contrôle total de la mer Noire, la Crimée ne sera jamais en sécurité.

Mais les plus virulents veulent pousser jusqu’à la frontière polonaise et dépecer l’Ukraine, en la partageant avec la Russie, la Pologne, la Roumanie et la Hongrie. Gardons nous de jouer les devins.

Ce qui est certain, c’est que la paix n’est pas pour demain et que la menace d’une guerre totale Otan/Russie est montée d’un cran. Sur les négociations de paix, Poutine a déclaré :

« Qu’y a-t-il à discuter ? Comment pouvons-nous négocier avec ceux qui s’appuient sur la terreur ? »

Si Poutine était aussi cinglé que les leaders occidentaux, il y a longtemps que l’arme nucléaire aurait déjà frappé. Un scénario effrayant aux conséquences inconnues, pouvant mener aussi bien à l’arrêt immédiat des hostilités qu’à la troisième guerre mondiale.

Il est clair que l’Ukraine ne vaut pas ce grand suicide planétaire.

Jacques Guillemain