Comme redouté, l’euphorie née de la victoire du PSG samedi soir a engendré de nombreux incidents et débordements. Deux morts et des centaines d’interpellations ont été à déplorer dans la nuit.

Aurélien Poivret - Aujourd'hui à 18:31 | mis à jour aujourd'hui à 18:49 - Temps de lecture :

La soirée parisienne a été émaillée de dégradations et de violences, notamment près du Parc des Princes. Photo Sipa/Stefano Lorusso

La soirée parisienne a été émaillée de dégradations et de violences, notamment près du Parc des Princes. Photo Sipa/Stefano Lorusso

Si la parade de dimanche s’est déroulée sans heurt, la victoire du PSG et les célébrations qui l’ont accompagnée samedi soir, à Paris mais aussi dans de nombreuses villes en France, ne s’est pas faite sans incidents, ni sans drame. Les faits les plus graves se sont déroulés à Dax, où un adolescent de 17 ans est mort poignardé lors d’une altercation a priori « sans lien avec les résultats sportifs » selon le procureur de la République, et dans le VIIe arrondissement de Paris avec la mort d’un jeune homme de 23 ans à scooter tué dans une collision avec une voiture vraisemblablement liée aux festivités.

À Coutances, dans la Manche, un policier a été plongé dans un coma artificiel après avoir été touché à l’œil - accidentellement, indique la police - par un mortier d’artifice. Et à Grenoble, c’est une famille de quatre personnes qui a été fauchée par un automobiliste. Au total, le ministère de l’Intérieur a comptabilisé 563 interpellations dans toute la France, pour 307 gardes à vue.

Dans la capitale, de la tour Eiffel à la Bastille en passant par la rue de Rivoli, c’est une foule immense qui a investi la ville, bien au-delà des seuls Champs-Élysées. Neutralisée et sous haute protection policière, la plus belle avenue du monde était l’unique zone de rassemblement prévue puisqu’aucune fan zone gratuite n’avait pu être installée en plus des 48 000 spectateurs payants du Parc des Princes, où le match était diffusé sur écran géant. Dans le flot de fêtards qui s’est déversé dans les rues, bien avant le coup de sifflet final, des individus mal intentionnés, cagoulés ou vêtus de noir, armés de bouteilles de verre ou de bâtons de bois, étaient visibles.

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« Ni une réussite ni un échec »

Au moins quatre commerces ont été pillés dans le secteur des Champs-Élysées, notamment un concessionnaire automobile et un salon de coiffure. Le préfet de police a fait état de 192 blessés dont quatre graves, ainsi que neuf policiers et gendarmes légèrement touchés. La capitale et sa banlieue, sans surprise, concentrent l’essentiel des interpellations en France : 491 ont été recensées dans l’agglomération parisienne, dont 392 à Paris, principalement pour des dégradations et jets de projectiles sur les forces de l’ordre.

« Des milliers de personnes sont venues pour commettre des exactions qui dans la plupart des cas, ont été empêchées », a fustigé le préfet de police de Paris Laurent Nunez, selon lequel la soirée n’est « ni une réussite ni un échec ». Le dispositif mobilisant 5 400 policiers et gendarmes, critiqué par LFI et le RN qui a parlé de « fiasco », a été « à la hauteur », a appuyé son supérieur hiérarchique Bruno Retailleau en faisant état d’une trentaine de membres des forces de l’ordre et de six pompiers blessés dans le pays.

Dénonçant un « déchaînement de violence », le ministre de l’Intérieur a maintenu le terme de « barbares » qu’il avait employé samedi soir pour évoquer les auteurs d’exactions. « La réponse ne peut pas être seulement policière », a-t-il déclaré, jugeant qu’il faut « aller aux causes de ces violences » et « tourner le dos au laxisme ».