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Les laborieuses négociations pour un cessez-le-feu à Gaza ont repris au Qatar, au terme d’une rencontre au sommet entre Donald Trump et Benjamin Nétanyahou, reçu à Washington. Ces pourparlers aux résultats encore incertains, menés sous les auspices de médiateurs qatari, égyptien et américain, constituent le principal espoir d’une sortie de crise au Moyen-Orient.
Après 21 mois de guerre entre le Hamas palestinien et Israël, l’État hébreu a réalisé tous ses objectifs militaires visant à neutraliser la capacité de nuisance du groupe terroriste dans la bande de Gaza, de l’aveu même de son état-major. Seule la voie de la diplomatie et de la négociation permettra la libération des otages encore détenus par le Hamas, responsable d’un véritable pogrom qui s’est soldé par le massacre de quelque 1200 Israéliens et la capture de 251 personnes le 7 octobre 2023. Selon les estimations, il resterait encore une vingtaine d’otages vivants et une trentaine de dépouilles entre les mains du Hamas. Leur retour est la condition sine qua non à la fin des hostilités.
En revanche, un cessez-le-feu doit s’accompagner de garanties de sécurité durable afin que la population de Gaza soit enfin soulagée du désastre qui se déroule sous les yeux d’une communauté internationale oscillant entre l’impuissance et l’indifférence. Depuis le début des hostilités déclenchées par le Hamas, plus de 57 000 Palestiniens ont péri sous les bombes, selon les données colligées par le ministère de la Santé du Hamas. Bien que le Hamas ne fasse pas la distinction entre les civils et les combattants dans ses compilations, les bombes ont majoritairement tué des civils innocents, victimes collatérales de la campagne d’éradication du Hamas.
La bande de Gaza est plongée dans une catastrophe sanitaire inouïe. Selon un récent rapport de Médecins du monde, le blocus sur l’aide humanitaire a fait exploser les cas de malnutrition aiguë. En 2024, près de 25 % des nourrissons de moins d’un an et 19 % des femmes enceintes ou allaitantes en souffraient, selon l’organisme. « La faim comme arme de guerre est moralement inacceptable », tranche Médecins du monde.
Les instances de l’ONU sont encore plus catégoriques. Le haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk, a fait une mise en garde contre un « nettoyage ethnique » à Gaza, tandis que la rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, Francesca Albanese, qualifie la situation de « premier génocide colonial diffusé en direct ». Le régime Nétanyahou nie fermement ces allégations de génocide, qui seront éventuellement étudiées par la Cour internationale de justice.
D’un point de vue militaire, Israël a froidement atteint ses objectifs. Le Hamas est privé de ses capacités militaires à Gaza. Le Hezbollah a été neutralisé au Liban. L’Iran a perdu ses capacités d’attaque et de défense aérienne, en plus d’avoir subi un recul sans précédent de ses ambitions nucléaires à la suite du bombardement de ses installations de production et d’enrichissement d’uranium par l’allié américain d’Israël. C’est aussi un État aux appuis internationaux plus fragiles (sauf aux États-Unis) depuis qu’il a laissé les coudées franches à l’extrême droite religieuse à la Knesset. Les tenants de l’Israël biblique n’ont que faire du droit à l’autodétermination des Palestiniens et de leur dignité humaine. C’est un frein important aux efforts diplomatiques en cours.
Israël, un rare carré démocratique au Moyen-Orient, se retrouve à la croisée des chemins. Il a écarté des périls et des menaces existentiels posés par l’Iran et ses vassaux, mais il ne pourra arriver à une normalisation complète de ses relations politiques, diplomatiques et économiques avec les pays arabes en continuant de faire l’impasse sur la question palestinienne. L’Arabie saoudite, principal allié des États-Unis dans la région, a d’ailleurs fait part de ses préoccupations à ce sujet.
Il est difficile d’imaginer que la configuration politique du moment en Israël produira ce moment de grâce permettant la reconstruction de Gaza et, par le fait même, la relance des discussions pour la reconnaissance de l’État palestinien. En revanche, l’ombre du début d’une normalisation et d’un retour à la paix durable sera impensable tant que le Hamas restera une force active à Gaza et en Cisjordanie. Le nouveau chef de son aile militaire, qui a participé à la planification du pogrom du 7 octobre, ne semble pas disposé à accepter le désarmement et le démantèlement complet du Hamas, ce qui constitue pourtant un passage obligé pour la sortie du conflit.
Les espoirs d’un cessez-le-feu durable sont fragiles. Sous les bombes, les ruines, les trahisons, les attaques terroristes du Hamas, les ripostes impitoyables de Tsahal, la colonisation illégale en territoire palestinien, l’esprit des accords d’Oslo agonise éternellement depuis maintenant un quart de siècle. C’est un drame aux conséquences funestes qui recouvre les moindres lueurs de paix d’une épaisse couche de fatalisme.
Ce texte fait partie de notre section Opinion. Il s’agit d’un éditorial et, à ce titre, il reflète les valeurs et la position du Devoir telles que définies par son directeur en collégialité avec l’équipe éditoriale.