Language

         

 Publicité par Adpathway

FN Browning, "requin" mondial de l’armement en devenir ? "Il faut assumer", affirme Jeholet, après l'annonce d'un investissement public exceptionnel

1 month_ago 6

         

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway

Cent millions d'euros. C'est la coquette somme que la Wallonie a décidé d'ajouter au capital de FN Browning, le groupe d'armement belge dont le siège est situé à Herstal. Et pour l'annonce faite ce mardi après-midi, le groupe a investi le somptueux musée de La Boverie, à Liège, en parallèle d'une exposition en son honneur.

"On est dans un contexte géopolitique particulier et le secteur de la défense est heureusement redevenu essentiel. Non seulement pour la Wallonie et la Belgique, mais aussi pour l'Europe et l'Otan", a lancé d'entrée de jeu le ministre wallon de l'Économie, Pierre-Yves Jeholet (MR), aux côtés, entre autres, du CEO de FN Browning Julien Compère et du président de Wallonie Entreprendre (WE, le bras financier wallon), Olivier Vanderijst. "C'est une action financière et politique importante", a renchéri le ministre.

Défense : La Belgique a-t-elle les armes ? "Ça peut sembler cynique mais vu le contexte, il y a des opportunités à saisir"

"Depuis 2014, 166 millions d'euros de dividendes ont été distribués par FN Browning à la Région wallonne. On a toujours dit que le jour où des projets significatifs devaient être financés, nous serions là. Et ce jour est arrivé", a commenté quant à lui Olivier Vanderijst. "C'est à la fois beaucoup et peu : c'est un montant important, mais encore insuffisant pour financer l'ensemble des ambitions. Néanmoins, cela constitue un effet de levier pour obtenir un financement bancaire, alors que les banques sont désormais plus enthousiastes à l'idée de financer des projets actifs dans la défense", s'est-il réjoui.

Les reins solides

Côté résultats annuels, le spécialiste de l'armement léger et des munitions affiche un chiffre d'affaires de 934 millions d'euros (+ 3 %, soit 25 millions d'euros de plus), dont 361 millions d'euros uniquement sur le site de Herstal. Pour rappel, FN Browning est implanté dans plusieurs pays à travers le monde, dont, hors Union européenne, le Royaume-Uni et les États-Unis. Le spécialiste de l'armement a d'ailleurs investi 58 millions d'euros en 2024 dans ses capacités de production. Le nombre de mitrailleuses, armes légères et munitions produites a d'ailleurs quasiment doublé. La trésorerie est quant à elle de 258 millions d'euros. Le bénéfice opérationnel (Ebitda) a, pour sa part, atteint 117 millions d'euros.

FN Herstal

Le groupe FN Browning est spécialisé dans la production de mitrailleuses, entre autres. ©EDA

Petit bémol côté tir sportif et chasse : la baisse du pouvoir d'achat pèse sur les ventes, tout comme les droits de douane américains, qui compliquent l'activité dans ce segment, dont la production se fait majoritairement en dehors des États-Unis.

Rappelons que FN Browning a un site de production sur les terres de l'Oncle Sam, mais pour de la production d'armes de type militaire principalement. Il devrait d'ailleurs en ouvrir un deuxième prochainement, toujours en Californie.

guillement

"Les taxes douanières (de Donald Trump) provoquent des remous. Mais je reste optimiste sur le fait que l'on puisse aboutir à quelque chose de raisonnable pour tout le monde."

"Nous avons une relation historique avec les États-Unis. On espère que les négociations avec la Commission européenne vont bien se passer, car les taxes douanières provoquent des remous. Mais je reste optimiste sur le fait que l'on puisse aboutir à quelque chose de raisonnable pour tout le monde", nous confiait Julien Compère en amont de la conférence, à propos des tensions provoquées par la guerre commerciale du président américain Donald Trump.

"On est dans le top 3 du secteur et nous voulons renforcer cette position. Nous avons par exemple réalisé l'acquisition de Sofisport (en attente de validation des autorités de concurrence, NdlR). Nous voulons avoir un rôle de consolidateur plutôt que d'être consolidé", lâche le CEO. En clair, être le requin plutôt que le petit poisson dans le secteur. Tout en nouant des partenariats stratégiques en France ou en Allemagne.

Walloon vice-minister president Pierre-Yves Jeholet and FN Browning Group CEO Julien Compere during a press conference of FN Browning Group to present the 2024 financial results, in Liege, on Tuesday 03 June 2025. FN Browning Group, formerly known as the Herstal Group, is the parent company of small arms manufacturers FN Herstal and Browning Arms Company. BELGA PHOTO NATACHA FREISEN

Le CEO de FN Browning Julien Compère (à droite), aux côtés du ministre wallon de l'Economie Pierre-Yves Jeholet (MR), ce mardi à Liège.

"Il faut éviter les erreurs du passé où chaque pays veut reconstruire son industrie de défense dans tous les domaines", explique-t-il, alors que le groupe pourrait bientôt décrocher un appel d'offres pour des munitions en France. "C'est toujours un peu sensible entre les différents pays. La défense reste une compétence profondément nationale", nous glissait-il également en amont de la conférence, à propos de la coopération européenne. Mais une coopération qui se renforce, selon lui.

Défense, l'Europe au pied du mur, cartographie de son industrie: "Bien évidemment, les cours de Bourse des marchands de canons sont à la hausse"

Le groupe attend également le feu vert des autorités françaises pour le rachat de Verney-Carron, armurier français spécialisé dans la chasse et le tir sportif (qui produisait pendant tout un temps également les flashballs équipant les forces de l'ordre françaises). Car, bien que ce segment soit en difficulté, le groupe mise sur plusieurs piliers et plusieurs zones géographiques afin de ne pas subir les cycles du marché de la défense (en baisse en temps de paix, par exemple).

Le groupe mise également sur le développement d'armements de lutte contre les drones, qui se sont particulièrement répandus depuis la guerre en Ukraine menée par la Russie.

La délicate question

Difficile de ne pas parler des licences d'exportation, contrôlant les ventes d'armes à des pays étrangers. Des licences considérées comme trop strictes par le secteur et que le gouvernement wallon avait annoncé assouplir, afin de correspondre aux normes européennes, sans être "plus catholique que le pape".

"Une usine de guerre sur le site d'Audi à Forest ? C'est stupide, c'est de la provocation de la part de Theo Francken"

"On parle beaucoup de la réindustrialisation de la Wallonie. À un moment, il faut assumer ! On est offensifs sur le secteur de la défense, qui génère de nombreux emplois directs et indirects. Pour les grandes entreprises mais également pour les PME et indépendants. Si on veut peser au niveau européen et mondial, il faut aussi agir à travers des décisions comme celle de l'investissement wallon de 100 millions d'euros […]. Il ne faut pas avoir peur. Le décret sur les licences d'exportation sera modifié avant la fin de l'année", ajoute le ministre Pierre-Yves Jeholet.

"Cette modification est fondamentale pour anticiper et lutter contre les cyclicités du marché, en pouvant prospecter certains pays", avance Julien Compère. Lesquels, alors que le cas de l'Arabie saoudite a régulièrement été cité par le passé ? "Le Moyen-Orient, l'Amérique du Sud ou encore l'Asie", répond-il prudemment. "S'il n'y avait pas eu de marché d'exportation il y a trente ans, lors de la chute du mur de Berlin (et la fin de la guerre froide), l'industrie européenne de défense se serait effondrée. C'est une décision importante", plaide-t-il.

Pour accéder à cet article, veuillez vous connecter au réseau internet.

read-entire-article

         

        

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN  

Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway