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Finances publiques : Agnès Verdier-Molinié, une opposition trop faible face à Emmanuel Macron

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Opposée au président ce mardi 13 mai sur TF1, la patronne de l’Ifrap s’est posée en pourfendeuse de son bilan financier. Tout à sa critique du « boulet fiscal » français, elle en a oublié de pointer le cœur de la dérive des comptes : les baisses d’impôts massives et non compensées concédées par le chef de l’État.

Elle a tenté de le mettre sur le gril. En levée de rideau à son tour de piste télévisuel, Agnès Verdier-Molinié a livré un réquisitoire contre le bilan financier d’Emmanuel Macron, invité d'honneur du grand raout de TF1 diffusé ce mardi 13 mai. Placée dans la galerie de personnalités opposées au président de la République, la patronne du think-tank Ifrap lui a reproché d’avoir laissé flamber l’ardoise des dépenses. De quoi menacer la soutenabilité de notre dette, tout en empêchant d’alléger le fardeau fiscal pesant sur les Français, a-t-elle dénoncé : « Ne serait-il pas temps de trouver des solutions pour sortir de l'engrenage de la dette, pour baisser enfin les dépenses publiques ? (...) Il y a un boulet fiscal énorme, qui n’a pas baissé malgré ce que vous avez fait. On a fait une politique de l’offre minuscule, parce que vous n’aviez pas de marge de manœuvre faute d’avoir baissé les dépenses ».

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Face à ces récriminations, Emmanuel Macron a eu beau jeu de rappeler qu’il a « baiss[é] les impôts de manière massive », notamment lors de son premier quinquennat. De fait, les ponctions sur les ménages ont été rabotées de 33 milliards d’euros par an de 2018 à 2022, et celles sur les entreprises de 30 milliards, selon les documents budgétaires. À entendre le président, ces coups de pouce n’ont du reste pas plombé les comptes publics : « Parce qu’on a aussi baissé la dépense, on était passé sous les 3% de déficit en 2018-2019. (...) Donc on a eu une politique vertueuse ». Si le trou financier s’est ensuite creusé, c’est surtout à cause des frais engendrés par les crises sanitaire et énergétique, a fait valoir le chef de l’État.

Angles morts

Pourtant, ce récit ne résiste pas à l’examen… des documents publiés par son propre gouvernement. Selon les rapports annuels de Bercy, l’écart entre recettes et dépenses s’est nettement creusé du fait des cadeaux fiscaux macronistes, dont une bonne partie était planifiée dès 2017. Au total, le déficit « structurel » s’en est trouvé creusé de 1,6% du PIB, selon notre compilation des chiffres officiels. De l'autre côté de la balance, ce solde n’a en fait pas été dégradé par l’évolution des dépenses, selon les calculs de l'ancien magistrat de la Cour des comptes François Ecalle (que nous avons prolongés jusqu’en 2024). Après avoir enflé à l’arrivée du Covid-19, les frais des administrations sont en effet rentrés dans le rang depuis deux ans.

« En soi, cela n’a pas de sens de se targuer d’une baisse d’impôts, s’agace Thomas Philippon, professeur de finance à l’Université de New York. Si elle n’est pas gagée par une baisse de dépense, alors l’ardoise sera simplement payée par le contribuable dans dix ans, ou bien par ses enfants plus tard ». Car les gouvernements devront finalement relever la taxation, s’ils ne veulent pas creuser durablement le déficit. Faute d’avoir été financés, les cadeaux fiscaux macronistes alimentent pour l'instant les risques liés à la soutenabilité de notre endettement. Ce qu’Agnès Verdier-Molinié n’a guère dénoncé, tout à sa critique du « boulet fiscal » français.

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À défaut de s'entendre sur le diagnostic, la patronne de l’Ifrap et le chef de l’État sont tombés d’accord sur un remède consistant en une future baisse des dépenses. Mais leur avis diverge quelque peu sur la posologie. Parmi une série de propositions soumises au président, que TF1 a affichées en grand sur un mur du plateau, Agnès Verdier-Molinié a suggéré de « bloquer les dépenses publiques en 2026 à leur niveau de 2025 ». « Vous êtes obligé, vous ne pouvez pas faire autrement », a-t-elle aussitôt ajouté, avant qu’Emmanuel Macron n’ait eu le temps de répondre. Un tel gel serait plus contraignant qu’il n’en a l’air : même sans intervention du législateur, les frais publics ont naturellement tendance à grimper, notamment du fait de l’inflation et du vieillissement de la population. Partant de là, les stabiliser l’an prochain suppose en fait de trouver quelque 55 milliards d’euros d’économies, selon nos calculs basés sur les estimations de François Ecalle.

Miroir aux alouettes

Autant dire que la pente serait raide, comme l’a fait remarquer Emmanuel Macron : « Vous allez m’expliquer comment vous faites [ces économies]. Je suis bien preneur. Je ne vois pas comment vous ramenez la progression des dépenses de santé à zéro, alors que la population vieillit », a-t-il répondu. En vue de résoudre son équation, la patronne de l’Ifrap a surtout ciblé « un sujet de productivité dans nos administrations, de temps de travail et d’absentéisme qui est énorme ».

« Ce serait malhonnête de faire croire qu’on va tout régler en rognant les dépenses de fonctionnement des administrations, alors que c’est là où les économies sont les plus complexes à trouver, relève Thomas Philippon, qui a coécrit une note du Conseil d’analyse économique (CAE) sur les finances publiques parue l’an dernier. Il n’y a pas de raison de les cibler davantage que les pensions de retraite, les frais de santé ou les aides au logement, trois domaines où l’on dépense plus que les autres pays ». Problème : s’y attaquer suppose de désigner des perdants… ce que permet d’éviter la simple critique du « train de vie » de l’État.

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