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L’annonce lundi du financement de 10,8 M$ de l’Université de Sudbury par le gouvernement de l’Ontario réjouit la communauté franco-ontarienne, qui espérait depuis plusieurs années une avancée dans ce dossier marqué par des revers et des obstacles en cours de route.
À la base, je suis historien. Historien de l’Ontario français, de surcroît. Je me réveille le matin et je ne peux pas croire ce que je suis en train de faire et ce que je suis en train de vivre. Faut quasiment se pincer, jubilait, tout sourire, le recteur et vice-chancelier de l’Université de Sudbury, Serge Miville.

Le recteur et vice-chancelier de l'Université de Sudbury, Serge Miville, est également historien de l'Ontario français. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Venant Nshimyumurwa
Un sentiment que partage l’ancienne présidente du Regroupement étudiant franco-ontarien, Marie-Pierre Héroux, sur les réseaux sociaux.
J’en reviens pas, pincez-moi quelqu’un! Quelle excellente nouvelle pour l'Université de Sudbury qui recevra finalement du financement de la province. Depuis le temps que je rêve d’un vrai réseau universitaire franco-ontarien, mais surtout d’un accès à des études universitaires complètement en français à Sudbury!
Le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, Fabien Hébert, abonde dans le même sens.
Finalement, on nous a entendus [...] c’est fantastique pour nous, c’est une victoire pour la communauté franco-ontarienne.

Pour le président de l'Assemblée de la francophonie de l'Ontario, Fabien Hébert, cette annonce marque l'aboutissement de plusieurs années de revendications. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Chris St-Pierre
Une « reconnaissance » pour la communauté
Au-delà du financement octroyé par l’Ontario, l’annonce de lundi est un geste fort posé par la province, selon l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario.
Ce jour marque bien plus qu’une annonce, affirme Fabien Hébert, car cette décision est bien plus qu’un geste financier.
À Sudbury, là même où s’est levé notre drapeau franco-ontarien pour la première fois il y a 50 ans, la province choisit aujourd’hui de faire écho à ce geste fondateur en donnant à notre communauté les moyens de ses ambitions. C’est un jalon historique.

Le premier drapeau franco-ontarien est hissé au mât de l’Université de Sudbury par Michel Dupuis, un étudiant de l'Université Laurentienne, le 25 septembre 1975. (Photo d'archives)
Photo : Université de Sudbury
Une annonce qui s’inscrit dans les revendications historiques de la communauté franco-ontarienne, pour le recteur de l’université.
Ça fait un siècle que la communauté francophone de Sudbury cherche une université de langue française, appuyée par les fonds publics et gouvernée selon le principe du ''par et pour''. Quand les Jésuites ont créé le Collège du Sacré-Coeur en 1913, c’était ça, l’objectif, explique Serge Miville.
Fondé en 1913 en pleine crise du Règlement 17, le Collège du Sacré-Cœur, un établissement classique pour garçons, est l’ancêtre de l’Université de Sudbury, qui a été créée en 1957.
Affiliée à titre d'université fondatrice de l'Université Laurentienne en 1960, l'Université de Sudbury a subi les contrecoups de la crise que traversait l'établissement.
Bilingue et catholique, l'Université de Sudbury s'est depuis laïcisée et est devenue entièrement francophone en 2021.
Un financement provincial d'abord rejeté
L’annonce de lundi est un changement de cap de la province, qui avait rejeté la première demande de financement de l’Université de Sudbury, il y a deux ans presque jour pour jour.
Pour le recteur de l’université, ce revers a permis à son institution de retourner à la table à dessin en se repositionnant et en peaufinant sa demande.
On a très bien compris le message : la province cherchait d’autres collaborations, reconnaît-il.
Des partenariats ont été signés, notamment avec l’Université d’Ottawa et le collège La Cité.

Serge Miville, recteur et vice-chancelier de l'Université de Sudbury, et Lise Bourgeois, alors présidente-directrice générale de La Cité, au moment d'annoncer une entente d’expertise en technopédagogie pour le développement de cours en ligne, en 2024. (Photo d'archives)
Photo : Avec la permission de l'Université de Sudbury et du collège La Cité
Le projet s’est amélioré, ce qui explique que le gouvernement de l’Ontario accorde maintenant du financement, selon lui.
Une première cohorte
Le nombre exact d’étudiants attendus en septembre prochain à l’Université de Sudbury reste encore à confirmer.
M. Miville explique que des offres d’admission sont toujours en attente et que les inscriptions sont encore ouvertes. Il espère que l’annonce d’aujourd’hui attirera de nouveaux étudiants.
Le recteur précise que, malgré l'intérêt venant de l’étranger, l’Université de Sudbury ne peut pas accueillir d'étudiants internationaux en raison des restrictions imposées par le gouvernement fédéral.
Néanmoins, une trentaine de demandes émanant d’élèves des écoles secondaires ont été reçues, selon lui.

Des élèves du secondaire participant à une célébration à l'Université de Sudbury lors du Jour des Franco-Ontariens, le 25 septembre 2024. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Venant Nshimyumurwa
Ça va être une cohorte névralgique, car c’est elle qui va donner le ton. [...] Peu importe la taille, elle va jouer un rôle significatif, affirme-t-il.
Cette cohorte sera d'ailleurs exemptée de droits de scolarité pour l’année universitaire 2025-2026, a annoncé l’établissement lundi.
Cela représente un investissement de 18 M$. Le montant sera puisé surtout à même les fonds de réserve de l’université, d'après le recteur.
Récentes annonces provinciales en francophonie
L’annonce sur le financement provincial de l’Université de Sudbury survient alors que l’Ontario multiplie ces dernières semaines des annonces liées aux dossiers francophones en santé et en culture.

La ministre des Affaires francophones de l'Ontario, Caroline Mulroney, a annoncé le 18 juin dernier un financement provincial de 15,7 M$ pour la construction du nouveau centre culturel du Mouvement d'implication francophone d'Orléans (MIFO), dans l'est d'Ottawa. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Olivier Plante
On est très heureux que les efforts qu’on a mis au cours des trois dernières années portent fruit, confie Fabien Hébert, président de l’organisme porte-parole des Franco-Ontariens depuis 2022.
Pour autant, tout n’est pas réglé, reconnaît-il, en particulier pour l’Université de Sudbury.
Vraiment, il y a du travail qui doit continuer à se faire. Ce n’est pas la fin du dossier. C’est le début de la fin du dossier, lance-t-il.