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Dix personnes, dont le maire de Nice et sa femme ainsi que la présidente de France Télévisions et celui de La Tribune ont été auditionnées sous le régime de la garde à vue, lundi, dans le cadre d’une enquête sur les conditions d’organisation et de financement d’événements, dont l’Eurovision Junior.
Le «Nice Climate Summit», l’Eurovision Junior et la fête de la musique à Nice (Alpes-Maritimes), voilà les événements dans le viseur de la justice, qui a accéléré son enquête, lundi, par de longues auditions de diverses personnalités. Les gardes à vue des dix personnes, dont le maire de Nice Christian Estrosi, son épouse Laura Tenoudji, et la présidente de France Télévisions Delphine Ernotte-Cunci ont été levées sans poursuites à ce stade, a précisé mardi le parquet de Marseille. Le président de La Tribune, Jean-Christophe Tortora, également directeur général de CMA Média (La Provence, RMC, BFMTV), avait aussi été convoqué lundi par les gendarmes sous le régime de la garde à vue.
«À l’issue des auditions, les gardes à vue ont été levées en fin de journée», a confirmé mardi le parquet de Marseille dans un communiqué. Les avocats des mis en cause ont désormais un délai de deux mois «pour présenter des observations», à l’issue desquelles «le procureur de la République (de Marseille) décidera des suites à donner», ajoute-t-il.
Ces dix personnes avaient été convoquées lundi à Marseille, Fréjus et Nice, dans le cadre d’une «enquête ouverte par le parquet de Marseille, au titre de la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS), des chefs de prise illégale d’intérêts, détournement de fonds publics, recel, faux dans un acte authentique par personne dépositaire de l’autorité publique et usage», rappelle le procureur de Marseille, Nicolas Bessone.
Deux signalements à l’origine
L’enquête porte sur les conditions dans lesquelles la ville de Nice, que Christian Estrosi dirige de façon presque ininterrompue depuis 2008, et la métropole de Nice Côte d’Azur, qu’il préside depuis 2012, ont «été conduites à accorder des aides publiques, directes et indirectes, courant 2023, à La Tribune Nouvelle pour l’organisation du colloque Nice Climat Summit, et à France TV Studio pour celle du concours de chant Eurovision Junior, au regard des liens existants entre ces sociétés et Laura Cohen-Tenoudji», salariée du groupe France TV et qui collaborait aussi avec le média économique La Tribune, note le parquet de Marseille.
«Le périmètre de l’enquête a ensuite été étendu à plusieurs autres événements organisés à Nice par France Télévision, dont la fête de la musique 2018 et 2019, et par La Tribune nouvelle courant 2020 à 2022, ayant de la même manière bénéficié d’aides publiques», ajoute la juridiction dans son communiqué.
Tout est parti d’un premier signalement de trois élus écologistes niçois, entraînant l’ouverture d’une enquête par le parquet de Nice en novembre 2023 autour des conditions d’organisation et de financement du «Nice Climate Summit», un colloque sur le climat coorganisé par La Tribune avec la collectivité, au palais de la Méditerranée. Laura Tenoudji-Estrosi, qui avait fait la promotion de cet événement dans une vidéo, devait ensuite animer deux tables rondes. Même si elle avait assuré le faire à titre bénévole, elle s’était retirée au dernier moment face à ces suspicions de conflits d’intérêts. La métropole avait accordé une subvention de 525.175 euros lors d’un vote auquel Christian Estrosi, son mari, avait participé, selon les observations des élus écologistes dans leur signalement, même si la délibération indique le contraire.
Un autre signalement de quelqu’un se présentant comme un fonctionnaire anonyme avait ensuite été envoyé à la justice concernant l’Eurovision Junior, un autre événement organisé à Nice en 2023 et dont la cérémonie d’ouverture au célèbre hôtel Negresco avait été animée par Laura Tenoudji-Estrosi. La collectivité avait là aussi accordé une aide financière à hauteur de 605.000 euros. Une nouvelle enquête avait été ouverte et la Jirs de Marseille avait récupéré ces deux dossiers pour n’en faire qu’un autour du couple Estrosi. Les enquêteurs ont ensuite élargi leurs investigations en intégrant les fêtes de la musique en 2018 et 2019, organisées là encore par France TV dans la capitale azuréenne.
Ces attaques me renforcent
Christian EstrosiLa mairie de Nice avait été perquisitionnée à deux reprises dans le cadre de cette affaire, ainsi qu’une «filiale» de France Télévision en avril dernier, comme l’avait révélé Le Figaro. «S’il respecte le travail légitime des enquêteurs, mon client dénonce l’instrumentalisation politique de la justice à laquelle se livrent ses opposants. Il rappelle qu’une plainte en dénonciation calomnieuse a été déposée à leur encontre», a réagi lundi Me Mathias Chichportich, l’avocat de Christian Estrosi.
«Ces attaques me renforcent», a ensuite déclaré Christian Estrosi au quotidien régional Nice-Matin, à l’issue de ses 13 heures de garde à vue. «Nous avons toujours agi dans l’intérêt de votre ville et des Niçois, et pour leur seul intérêt général, jamais pour mes intérêts personnels ou ceux de ma famille», a-t-il encore assuré, en se disant «serein». Le maire de Nice fête ce mardi ses 70 ans et a déjà annoncé qu’il serait candidat à sa réélection, pour un quatrième mandat, en 2026.
Choix de Laura Tenoudji en question
«Cette mise en cause par des élus de l’opposition, à la veille d’une nouvelle échéance électorale, est particulièrement choquante», a insisté Me Marie-Alix Canu-Bernard, l’avocate de Laura Cohen-Tenoudji. «S’en prendre à la femme de Monsieur Estrosi, du seul fait qu’elle est son épouse, en dit long sur leur conception de la place et de l’indépendance des femmes qui travaillent !», a-t-elle ajouté.
«Je suis ravi que Christian Estrosi ait été obligé de répondre sur le fond car jusqu’à maintenant, il n’avait cessé d’attaquer les élus écologistes», a commenté auprès du Figaro Jean-Christophe Picard, élu d’opposition de la ville de Nice et consignataire du signalement à la justice en 2023. «La prise illégale d’intérêts a été filmée au conseil métropolitain, donc je pense qu’il n’y a pas de débat. La question est de savoir si Madame Estrosi a été choisie pour ses compétences ou parce que les événements étaient subventionnés par des collectivités dirigées par son mari», résume-t-il. Laura Tenoudji-Estrosi, salariée de France TV, est toujours chroniqueuse dans l’émission Télématin.
«Les mis en cause demeurent présumés innocents», a indiqué le parquet de Marseille à la fin de son communiqué.