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«Fête nationale» ou «Saint-Jean-Baptiste»?

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La Saint-Jean-Baptiste, célébrée le 24 juin, est une fête chrétienne qui honore la naissance du prophète Jean le Baptiste, celui qui a baptisé Jésus dans le Jourdain (à ne pas confondre avec l’un des 12 apôtres également nommé Jean, souvent appelé Jean l’Évangéliste). En dehors du Québec, la Saint-Jean-Baptiste est encore célébrée dans plusieurs régions du monde, surtout là où le christianisme catholique ou orthodoxe a laissé une forte empreinte, notamment en Espagne, au Portugal et dans les pays baltes. Toutefois, seul le Québec en a fait une fête nationale à caractère politique.

En 1834, le journaliste Ludger Duvernay fonde la Société Saint-Jean-Baptiste et propose de faire du 24 juin la fête nationale des Canadiens français, un événement associé à la langue française, à l’unité nationale et aux valeurs de fierté culturelle. Il faut attendre 1925 pour que la Saint-Jean devienne un jour férié officiel au Québec. En 1977, un décret du Parti Québécois établit que le 24 juin devient désormais la fête nationale du Québec, remplaçant ainsi toute autre désignation civile pour cette journée. Dans le contexte post-Révolution tranquille, l’objectif du changement de nom vise à désancrer la fête de son caractère religieux afin d’en faire une fête « inclusive », civique et nationale, célébrant tous les Québécois, peu importe leur origine ou leur foi. « Le 24 juin doit être, désormais, la fête de tous les Québécois », proclame René Lévesque.

Le nom « Saint-Jean-Baptiste » fait partie de l’héritage culturel des Canadiens français. Suite à une requête à Rome formulée par la Société Saint-Jean-Baptiste, le pape Pie X a officiellement reconnu Jean Baptiste en tant que saint patron des Canadiens français en 1908. Le changement de nom par « Fête nationale » marque une rupture artificielle avec ce passé, qui sécularise en effaçant une part du patrimoine historique plutôt qu’en intégrant l’origine religieuse dans la société contemporaine.

Pour comparer: Noël, une fête d’origine explicitement chrétienne, a conservé son nom et on le fête universellement dans de nombreuses sociétés laïques ou multiculturelles. Certes, on voit poindre la fâcheuse tendance à remplacer « Joyeux Noël » par  « Joyeuses Fêtes », mais il faut comprendre que le remplacement de « Bonne Saint-Jean Baptiste » s’inscrit dans la même démarche.

Par ouverture au pluralisme, René Lévesque avait agi comme un bon libéral – au sens philosophique du terme, pas de l’appartenance au parti politique de ce nom. Acteur clé de la Révolution tranquille, il était en rupture avec les traditions conservatrices du Québec de son époque, dont le cléricalisme. Le rejet de la domination de l’Église catholique n’était pas sans justification, mais il s’est effectué rapidement et catégoriquement, au détriment de la préservation de l’héritage chrétien à titre culturel. Or, le maintien de cet héritage est indispensable à la survie de la nation, car il lui sert de socle.

L’approche de René Lévesque intégrait des éléments d’un nationalisme culturel, mais il a pavé la voie au nationalisme civique. Tout en valorisant la culture francophone, Lévesque était attaché à une vision « inclusive » et ouverte de l’identité québécoise. Il a toujours voulu que les immigrants soient considérés comme des Québécois à part entière, dès lors qu’ils adhèrent aux valeurs de la société québécoise – une condition qui s’oppose au multiculturalisme enchâssé dans la constitution canadienne. Le nationalisme civique paraît peut-être bien sur papier, mais il n’est pas soutenable dans le cadre canadien, surtout compte tenu du défi démographique auquel nous faisons face.

Le libéralisme cherche à garantir à chacun une place égale (voire une visibilité équivalente) dans l’espace public, quitte à gommer les repères historiques pour ne pas favoriser la culture dominante de la majorité. Le conservatisme, lui, n’a pas ce scrupule: il assume qu’une culture majoritaire ou traditionnelle mérite d’être mise en avant, et voit dans la tradition un socle plutôt qu’un obstacle. Il ne perçoit pas dans la visibilité de ces éléments une injustice à corriger, mais un patrimoine à préserver. Si elle veut subsister, la nation canadienne-française ne doit pas percevoir le conservatisme comme un défaut, ni comme le mal incarné.

Affirmer une identité québécoise civique, ce n’est pas la même chose qu’affirmer l’identité canadienne-française, celle d’un peuple fondateur. Une identité civique, qui repose uniquement sur des valeurs universelles et abstraites va produire une société désincarnée, sans enracinement ni lien affectif fort entre ses membres.  

« Fête nationale » et « Saint-Jean-Baptiste » ne sont pas deux étiquettes interchangeables, mais deux désignations qui traduisent une vision différente de l’identité collective. Il ne s’agit pas d’une simple variation lexicale, mais d’un changement porteur de sens: en remplaçant une référence religieuse et historique par une appellation neutre et libérale, on marque une rupture avec le sacré et on redéfinit le cadre symbolique de l’identité québécoise. Les traditions et les repères concrets de la société d’accueil n’ont pas à être mis de côté par souci d’inclusion, ni pour ménager les sensibilités. Les nouveaux arrivants doivent comprendre qu’ils arrivent dans un pays qui a son passé, son histoire. L’emploi des termes traditionnels du peuple de souche n’a rien de répréhensible. Sur ce, je vous souhaite une très bonne Saint-Jean-Baptiste 2025!

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