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Le cinéma l’adule, les médias le flattent, le marché lui fait les yeux doux. Locations de vacances « kids free », restaurants interdits aux étudiants fauchés, bars excluant les personnes âgées (musique forte, tabourets mal calés, carte illisible), le trentenaire de centre-ville, rayonnant et bien payé, dicte sa loi, tandis que le peuple ordinaire est interdit de séjour à peu près partout.
Noyau dur de la population active (son taux d’emploi est le plus élevé, 86,5 %, et culmine à 90 % chez les diplômés supérieurs), se situant « dans une phase de développement de carrière et de mobilité ascendante par rapport à ses aînés » (zzzzz…), le 30-39 ans est la star des générations laborieuses, le chouchou de son patron, le Petit Chaperon rouge du capitalisme carnassier. Les conseils en stratégie encensent ses vertus réelles ou supposées (« Les digital natives sont positifs mais individualistes, connectés et toujours en tension, ils plébiscitent l’autonomie et la prise de responsabilité »). Notons qu’on évoque là le trentenaire de métropole, à distinguer du trentenaire de la France périphérique, qui célèbre ses 35 ans avec deux gosses à charge et trois crédits à la consommation. Le chéri des bureaux de style, lui, raffole de la globalisation, du tout-connecté et du globish. En conséquence de quoi, on ne le retrouve pas carrossier, pâtissier ou aide-soignant mais data scientist, architecte en intelligence artificielle ou développeur blockchain. Pas trop payé (moins que les décennies suivantes), pas trop cher à virer, le 30-39 mouille la chemise pour garder son travail ou pour monter en grade. Résultat : 35,5 % frôlent le burn-out, pourcentage le plus haut de la population, qui s’envole à 60 % chez les cadres (enquête du cabinet de recrutement Robert Walters). Logiquement, ce stakhanoviste est aussi le plus fréquemment en arrêt longue durée. Son absentéisme a bondi de 34 % en deux ans.