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Il fut un temps où la télévision québécoise était le miroir d’un peuple. Des classiques de Télé-Métropole aux soirées familiales devant La Petite Vie, en passant par les bulletins de nouvelles qui rythmaient les soupers, la télé fédérait, informait, divertissait. Elle était un pilier de la culture commune, un vecteur de l’identité québécoise.
Mais ce temps est révolu. Aujourd’hui, l’âge moyen des téléspectateurs au Québec frôle les 56 ans. La jeune génération, elle, a migré en ligne. YouTube, TikTok, balados, chaînes alternatives : le contenu se consomme désormais à la demande, sur téléphone ou tablette, selon ses propres intérêts. Une révolution silencieuse qui a laissé nos diffuseurs traditionnels complètement dépassés.
TVA, Noovo, Radio-Canada, Télé-Québec… Ces géants d’hier s’enfoncent dans une crise profonde. TVA, notamment, affiche des pertes colossales, licencie à répétition, et a dû déménager ses bureaux dans ceux du Journal de Montréal — une image forte, presque symbolique, du naufrage médiatique. On tente encore de sauver les apparences, mais le modèle d’affaires s’effondre.
Faut-il pour autant se battre pour sauver les meubles ? Injecter des millions dans une industrie qui ne parvient plus à innover, qui peine à comprendre son propre public, est-ce vraiment la solution ? Ou assistons-nous à la fin d’un cycle, à la mort naturelle d’un média qui a tout simplement cessé d’être pertinent pour une large part de la population ?
Les défenseurs de ces médias invoquent l’importance du « journalisme professionnel », de la « neutralité », de la « vérification des faits ». Mais ces nobles idéaux résonnent de moins en moins dans une époque où les grands médias, souvent subventionnés, semblent faire bloc contre la dissidence. Le discours dominant condamne les réseaux sociaux comme foyers de désinformation, les qualifiant de menace pour la démocratie — tout en oubliant que les mensonges les plus coûteux n’ont pas toujours émergé de Twitter ou de Facebook.
Radio-Canada, soutenue par des milliards de fonds publics canadiens, peut encore respirer. Mais son financement abondant, combiné à une ligne éditoriale perçue par plusieurs comme trop conforme ou paternaliste, alimente la méfiance. Loin de rassembler, elle divise. Et elle incarne, pour certains, le symbole même d’un Québec médiatiquement inféodé à Ottawa.
Face à cela, les médias alternatifs ont gagné en popularité. Moins filtrés, parfois biaisés certes, mais souvent plus audacieux, plus près des préoccupations de terrain. Des chaînes YouTube aux infolettres indépendantes, une nouvelle écologie médiatique s’installe, portée par le désir de briser les monopoles de narration.
Faut-il regretter le déclin de la télévision ? Oui, peut-être, pour ce qu’elle représentait. Mais faut-il s’acharner à la maintenir artificiellement en vie ? Rien n’est moins sûr. Peut-être est-il temps de laisser le vieux bateau couler. Et de permettre à d’autres navires de prendre le large.