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L'un des plus importants événements de mode à Toronto célèbre son 20e anniversaire cette semaine. Après deux décennies, les créateurs et les participants de Fashion Art Toronto croient que l'événement est plus important que jamais pour faire rayonner la mode canadienne.
C'est fou de penser que j'ai créé cet événement avant même de terminer mes études , s'exclame Vanja Vasic, la fondatrice de Fashion Art Toronto.
Fille de parents artistiques, elle était toujours intéressée par la culture et la mode. Toutefois, pendant ses études à l'Université métropolitaine de Toronto, elle a réalisé qu'elle lui manquait un espace qui permettait aux artistes d'expérimenter.
Elle se souvient particulièrement d'un voyage à Londres qui l'a beaucoup inspiré. La scène de la mode m'a époustouflé. C'était audacieux. Les gens s'habillaient de façon vraiment intéressante et leurs événements étaient très créatifs , raconte-t-elle.
Je me suis dit, au lieu de déménager à Londres, pourquoi ne pas créer quelque chose avec le même genre d'énergie dans ma propre ville?

Vanja Vasic a fondé Fashion Art Toronto en 2005.
Photo : Radio-Canada
Le début n'a quand même pas été facile. En défiant les normes à l'époque, l'événement fondé en 2005 ne suscitait pas beaucoup l'intérêt des parties prenantes de l'industrie. Néanmoins, les artistes et les nouveaux diplômés s'y intéressaient, et aussi les mannequins.
Les mannequins trans, de grande taille et issus de milieux culturels différents pouvaient participer à un événement dans lequel elles se reconnaissaient. Cela ne se faisait pas vraiment à une si grande échelle à l'époque , souligne Mme Vasic.
Selon la fondatrice, c'est la célébration de la diversité qui permet à l'événement de durer.
Fashion Art Toronto est vraiment unique en son genre. Ça reflète la diversité du pays et permet à des communautés de s'unir et d'avoir un sentiment d'appartenance.
À quoi peut-on s'attendre cette année?

Milan Tanedjikov est le fondateur de l'incubateur de talent Lignes de fuite.
Photo : Source: Milan Tanedjikov
Quelque 45 créateurs de mode, 30 boutiques éphémères de marques canadiennes et une exposition rétrospective de mode et d'art couvrant 20 ans figurent dans la programmation de cette année.
Vanja Vasic souligne aussi la participation de plusieurs créateurs chevronnés, dont L'Uomo Strano, qui s'inspire du dandysme et du Met Gala, et Sagradesa, qui crée des tenues de soirée magnifiques et élégantes.
Parmi les 45 créateurs de mode, trois designers montréalais auront la chance de présenter leurs vêtements et accessoires : Saint Isidore, Rachel Sudbury et Beautopie. C'est grâce à une collaboration entre l'incubateur montréalais Ligne de fuite et Fashion Art Toronto.
Ce sont de jeunes designers qui ont conçu leurs produits depuis plusieurs années. Chacun d'entre eux va montrer huit à douze looks. Ils ont aussi un énorme potentiel commercial , affirme Milan Tanedjikov, le fondateur de Ligne de fuite.
Raphaël Viens est le maître d'œuvre de Saint Isidore. Ses produits sont principalement des vêtements pour hommes qui ont été fabriqués grâce à une transformation de laine, de la soie et du cuir. Toutes ses ressources utilisées sont recyclées.
Il présentera sa gamme de produits devant un public pour la première fois.
Les difficultés dans l'industrie se multiplient
En raison de la guerre commerciale, la fabrication de vêtements pour les créateurs indépendants est de plus en plus chère. C'est ce que remarque Raphaël Viens. Selon lui, l'approvisionnement des ressources a surtout été compliqué par l'imposition de tarifs.
À Montréal, on est quand même limité dans ce qu'on a comme fournisseurs. On a très peu de fournisseurs de cuir, puis ceux qui existent ne sont pas écologiques , explique-t-il, en ajoutant qu'il se procure normalement des produits aux États-Unis.
Il déplore que le cuir coûte désormais plus cher et que c'est difficile de s'en procurer.
Je pense qu'on est plusieurs designers montréalais qui sont pris dans un cycle vicieux parce qu'on n'arrive pas à produire, puis quand on a l'intérêt du public, on n'a pas le volume [de vêtements finis, NDLR].

Raphaël Viens est le créateur de la marque Saint Isidore.
Photo : Source: Raphaël Viens
À cela s'ajoute la vive concurrence dans l'industrie de la mode de façon générale.
Pour être perçu comme une marque pertinente à Montréal, il faut avoir une reconnaissance à l'extérieur. Sinon, je ne pense pas que les gens voient la valeur , estime M. Viens.
Même son de cloche pour Milan Tanedjikov.
Dans le contexte canadien, c'est extrêmement difficile. Le consommateur n'est pas là où il était il y a une dizaine d'années [sur le plan financier], observe M. Tanedjikov.
Encore faut-il que les consommateurs souhaitent acheter des produits canadiens. Là encore, il y a du travail à faire, selon lui.
Les gens aisés qui cherchent de la mode haut de gamme se tournent plutôt vers des marques internationales. Ça leur donne un statut d'élite internationale. Dans cette situation, les designers locaux n'ont pas la même chance.
Même si l'engouement pour les produits canadiens augmente en raison de la guerre commerciale, M. Tanedjikov ne voit pas l'impact direct dans les ventes des créateurs indépendants qu'il soutient.
Un coup de pouce
Voilà pourquoi des événements comme Fashion Art Toronto sont d'autant plus importants pour l'industrie de la mode canadienne. C'est ce qu'avance Milan Tanedjikov.
Fashion Art Toronto, c'est une plateforme qui attire énormément de personnes et c'est un public qui est vraiment enthousiasmé pour la mode, raconte M. Tanedjikov, qui confie que ce n'est plus le cas à Montréal.
Avant Montréal, c'était la plaque tournante de la mode, mais en ce moment, c'est plutôt Toronto qui a pris le dessus.
C'est ce genre d'impact que Vanja Vasic veut préserver pour les années à venir dans l'écosystème de la mode canadienne. Elle ne s'attend pas à ce que Fashion Art Toronto disparaisse de sitôt.