Il est temps de quitter la cour de récréation. Assez d'enfantillages. Assez de faux-semblants. Assez de surplace. Si l'on veut sortir notre capitale de l'impasse, une seule issue viable s'impose : une alliance MR-PS-Engagés. Ce n'est ni une utopie ni une lubie, mais un impératif politique. Les chefs de file Ahmed Laaouej (PS) et David Leisterh (MR) doivent dépasser les querelles d'ego et cesser de se renvoyer la responsabilité de l'échec. Entrepreneurs, citoyens et nombre d'associations attendent un gouvernement stable et efficace. Mais, en tendant la main au PTB et à la Team Fouad Ahidar, Ahmed Laaouej commet une double erreur politique.

Le PTB, d'abord : un parti marxiste, révolutionnaire, farouchement anticapitaliste. Son projet socio-économique est aux antipodes des réalités budgétaires bruxelloises. L'entrepreneuriat n'existe pas dans son vocabulaire. L'associer aux commandes de la Région, comme le font déjà PS et Ecolo dans deux communes, serait une fuite en avant périlleuse. Quant à la Team Fouad Ahidar, qualifier ce parti musulman de "progressiste" frise l'imposture. Ce mouvement communautariste, conservateur et à forte coloration religieuse, revendique une place accrue de la religion dans l'espace public, en rupture totale avec les équilibres actuels. Que le PS le préfère à la N-VA en dit long sur un tournant inquiétant, tandis que le silence des défenseurs de la laïcité au sein même du PS déconcerte.

À force de séduire les électeurs de ces deux partis, socialistes et écologistes finissent par perdre de vue leurs propres bases comprenant des sociaux-démocrates et des centristes. Ils piétinent ainsi les valeurs d'équilibre, de responsabilité et de progrès qu'ils prétendent incarner. Par conséquent, PS et Ecolo hypothèquent leurs propres refondations. Leur ligne politique devient de plus en plus illisible. On ne réforme pas en s'alliant au PTB, on s'égare, on se perd.