Face aux tensions commerciales persistantes avec les États-Unis, la Chine cherche à établir des relations diplomatiques et économiques plus solides avec l’Europe et la Russie, selon une étude récente publiée par l’Australia Institute.
Le rapport, rédigé par Frank Yuan, chercheur postdoctoral en histoire, indique que les responsables chinois considèrent les tarifs douaniers imposés sous la présidence de Donald Trump comme un défi sérieux, mais pas insurmontable. Le Parti communiste chinois (PCC) a réagi en cherchant à approfondir ses relations avec l’Union européenne (UE), qu’il présente comme un partenaire partageant sa vision du commerce multilatéral et de la coopération internationale.
En citant le ministère chinois des Affaires étrangères (MFA), Yuan souligne que Pékin considère l’UE comme un « pôle important dans un monde multipolaire », tout en minimisant toute idée de conflit géopolitique fondamental entre les deux parties. Parallèlement, les responsables chinois entretiennent un partenariat prudent, bien que de plus en plus déséquilibré, avec la Russie.
Le rapport relève que, malgré l’espoir d’un futur engagement avec les États-Unis – notamment après une réduction limitée des droits de douane – les responsables chinois accusent également Washington de vouloir « contenir la Chine » notamment en soutenant Taïwan. Le renforcement des relations avec l’Europe est en partie présenté comme un moyen d’isoler ces liens des différends sino-américains.
Selon l’étude, le PCC ne s’attend pas à un affaiblissement significatif des relations transatlantiques, malgré quelques tensions ponctuelles. Ainsi, les critiques formulées en février par le vice-président américain JD Vance à l’égard des dirigeants de l’UE n’ont pas été interprétées par Pékin comme un signe de rupture majeure dans les relations entre les États-Unis et l’Europe.
Face aux inquiétudes européennes – qu’il s’agisse des services de renseignement allemands sur l’origine du Covid-19 ou des enquêtes commerciales de l’UE – Pékin a adopté un ton mesuré. De même, les autorités chinoises ont évité toute critique ouverte de la position européenne sur l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le ministre des Affaires étrangères Wang Yi a réaffirmé la position chinoise appelant à une résolution politique des conflits, tout en soulignant l’importance du respect de la souveraineté nationale.
Bien que la Chine entretienne un partenariat étroit avec la Russie, le rapport met en lumière un déséquilibre croissant entre les deux puissances. Cette asymétrie s’est manifestée dans les différences de compte-rendu officiels lors de récentes rencontres diplomatiques. Alors que la Chine évoque un soutien total de Moscou sur la question taïwanaise, les communiqués russes n’y font aucune allusion.
Dans un article signé par Xi Jinping dans un journal russe, le président chinois a salué le soutien de la Russie au principe d’une « seule Chine », mais n’a rien dit sur la guerre en Ukraine. Selon Yuan, Pékin cherche à préserver la stabilité de sa relation avec Moscou mais veut éviter d’adhérer de façon trop explicite aux actions militaires de son allié.
La Chine considère la Russie comme un partenaire stratégique dans la promotion d’un ordre mondial multipolaire. Toutefois, les analystes cités dans le rapport soulignent la nécessité pour Pékin de gérer cette relation avec prudence, afin d’éviter un rapprochement inattendu entre Moscou et Washington.
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