En Pologne, il se présente comme celui qui vient briser le traditionnel duel entre le parti nationaliste Droit et Justice (PiS) et la coalition centriste. Ainsi, aux côtés du conservateur Karol Nawrocki – soutenu par le PiS alors que le président Andrzej Duda ne peut pas briguer un nouveau mandat –, et du pro-européen Rafał Trzaskowski – le maire de Varsovie, qui représente le parti de centre droit Plateforme civique du Premier ministre, Donald Tusk –, figure Sławomir Mentzen au premier tour de la présidentielle, ce dimanche 18 mai.

À 38 ans, l’homme politique né à Toruń, au nord du pays, est l’un des plus jeunes candidats – n’ayant que trois ans de plus que l’âge minimum requis pour se présenter à la présidence. Titulaire d’un doctorat en économie et d’un diplôme de physique, il siège, depuis 2023, à la Diète, la chambre basse du Parlement polonais. Son parti d’extrême droite, Confédération Liberté et Indépendance (Konfederacja Wolność i Niepodległość), a connu une véritable percée lors des dernières élections européennes, en juin 2024, en récoltant quelque 12 % des voix.

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Parmi ses six eurodéputés, la moitié a rejoint le groupe L’Europe des nations souveraines, où ils côtoient notamment les élus du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD). Deux siègent avec les Français du Rassemblement national (RN) au sein des Patriotes pour l’Europe, et un chez les non-inscrits. Surfant sur cette vague de popularité, la campagne de Sławomir Mentzen fait beaucoup de bruit à l’approche du premier tour. Notamment sur les réseaux sociaux – le trentenaire cumulant plus de 1,5 million d’abonnés sur TikTok, dont une grande partie d’adolescents, et des centaines de milliers sur YouTube, Facebook et X.

Idées radicales

Une stratégie qui n’est pas sans rappeler celle du candidat roumain à la présidentielle, Calin Georgescu, dont la candidature a été invalidée. Et qui semble trouver ses adeptes, au vu des derniers sondages. S’il se place en troisième position avec 14 % des intentions de vote, derrière le favori, Rafal Trzaskowski (32 % environ), et le conservateur nationaliste Karol Nawrocki (25 %), la star des réseaux sociaux semble à même de fracturer l’électorat conservateur, qu’il tente de séduire en prônant des idées pour le moins radicales.

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Opposition à l’avortement en toutes circonstances, rejet des droits LGBTQ+, critique virulente de l’Union européenne, hostilité affichée envers l’Ukraine… Sławomir Mentzen milite également pour la libéralisation de la législation des armes à feu, et soutient l’utilisation de « légères punitions physiques » pour les enfants. En 2019, il a en outre affirmé qu’il était contre les juifs, les homosexuels et les impôts.

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« Il n’est pas comme les autres. Il n’a jamais été au pouvoir, et on en a assez de cette guerre sans fin entre les deux grands partis », constate un étudiant polonais de 21 ans, interrogé par le média Euractiv. Et cette différence, il la cultive également en ayant lancé sa propre marque de bière artisanale et en organisant des évènements autour de cette passion au cours de sa campagne, lors desquels les électeurs peuvent échanger avec lui autour d’une pinte. Une stratégie qui n’est toutefois pas sans risque : en mai 2023, le candidat a été filmé au petit matin à Varsovie, visiblement éméché.