Dans un tournoi à poules de quatre équipes, comme le sont les Euros et les Coupes du monde, les statistiques accordent très peu de chances de qualification à celles qui perdent leur première rencontre. Il leur reste deux matchs pour théoriquement obtenir six points, un total qui suffit bien souvent à se qualifier, mais cela arrive rarement. Parce que cette équipe sera ensuite dans de moins bonnes dispositions psychologiques, va se mettre à douter, jouera un adversaire qui pourra spéculer sur un match nul, etc. C’est souvent le seul match que le staff technique a eu le temps de bien préparer (ensuite, il faudra enchaîner rapidement). La pression est maximale.
Elle l’est encore plus lorsqu’on est l’équipe de Suisse, que cette première rencontre est aussi le match d’ouverture du tournoi que l’on organise à domicile, que l’on n’est pas favorite mais que l’on compte sur le fait de jouer chez soi pour capter l’énergie du public. Depuis son arrivée, la sélectionneuse de la Nati, Pia Sundhage, a souvent insisté sur cet aspect. La Suédoise cite le cas des Pays-Bas et de l’Angleterre, qui ont remporté à domicile l’Euro en 2017 et 2022. Elle ne s’en cache pas: cette condition de pays hôte est l’une des raisons de sa présence à la tête de l’équipe de Suisse.