NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life® Publicité par Adpathway
Je crois que le développement des civilisations obéit à une loi implacable qui veut que toute évolution de créatures intelligentes doive se faire sur deux plans : technologique et éthique. Pour illustrer cette loi, j’emploie l’image d’une balance à plateaux posée sur un socle très étroit. Si un plateau est trop chargé, son poids déséquilibre la balance, qui bascule alors et se brise. La loi des civilisations intelligentes prédit qu’à partir d’un certain seuil de son développement, il faut impérativement que la technologie d’une civilisation ne cause pas ce basculement. Pour ce faire, il faut donc que dans l’autre plateau, le poids de l’éthique soit assez élevé pour garder l’équilibre de la balance. Si cet équilibre ne se fait pas arrivera inéluctablement le moment où la civilisation disparaîtra.
Je crois que l’éthique dont fait preuve l’humanité n’a pas tellement évolué depuis l’apparition d’Homo sapiens voilà 300 000 ans. Par contre, la puissance technologique s’est développée d’une façon extraordinaire, d’une façon monstrueusement extraordinaire.
En lisant La philosophie grecque, de Jean Brun, un spécialiste de cette question, j’ai eu la confirmation de la stagnation morale de l’humanité. Socrate consacra sa vie à dénoncer les sophistes. Ces derniers étaient des orateurs prestigieux et offraient à prix d’or des cours d’éloquence où leurs élèves apprenaient l’art de persuader l’auditoire, le plus souvent au mépris de la vérité elle-même.
Les sophistes professaient que la sensation (le ressenti) était le critère du vrai, que le plaisir était celui du bien et que la force était la norme du droit. Selon eux, l’individu le plus fort doit imposer ses désirs aux autres. Ils clamaient qu’il valait mieux commettre l’injustice que la subir. Les sophistes louangeaient « le tyran qui est parvenu à conquérir le pouvoir, à force de crimes, [montrant ainsi] sa supériorité sur tous ceux qu’il a réduits à sa merci ».
Socrate blâmait aussi ces mêmes sophistes parce qu’ils enseignaient à leurs élèves la rhétorique, qui consiste en l’art de tenir un discours cherchant à rendre convaincantes les opinions émises dans le seul but de manipuler à sa guise ceux qui les écoutent sans poser le problème de la vérité et de la valeur de ce qui est dit.
Si Socrate revenait se promener dans notre monde, il serait certainement surpris par toutes ces avancées scientifiques et technologiques qui ont transformé la façon de vivre des gens. Mais je crois qu’il constaterait vite que l’éthique n’a pas suivi la même évolution, que le message qu’il s’évertuait à faire comprendre à ses concitoyens n’est pas encore compris aujourd’hui. L’immoralité des sophistes, qu’il dénonçait voilà 2500 ans, est encore présente, encore plus présente et plus dangereuse, car, jumelée à la puissance technologique, elle pourrait détruire notre civilisation.
Ce texte fait partie de notre section Opinion, qui favorise une pluralité des voix et des idées en accueillant autant les analyses et commentaires de ses lecteurs que ceux de penseurs et experts d’ici et d’ailleurs. Envie d’y prendre part? Soumettez votre texte à l’adresse [email protected]. Juste envie d’en lire plus? Abonnez-vous à notre Courrier des idées.