NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life® Publicité par Adpathway
Washington, qui a mis fin au moratoire sur la peine capitale au niveau fédéral instauré par Joe Biden, accélère le rythme des mises à mort et renouvelle son arsenal létal, sous le regard d’une Amérique divisée.
Trois exécutions en trois jours : tel est le sinistre calendrier américain de cette semaine. Ce mardi, à minuit quarante-six, Benjamin Ritchie, 45 ans, a reçu une injection létale dans l’Indiana pour avoir abattu un policier. Son dernier repas : un assortiment de plats italiens. Le même jour, Matthew Johnson, 49 ans, sera exécuté au Texas. Dans le Tennessee, Oscar Smith, 75 ans, condamné pour un triple homicide familial, sera mis à mort jeudi.
L’Amérique de Donald Trump exécute désormais à un rythme hebdomadaire. Dix-sept condamnés ont déjà été exécutés depuis janvier... Soit près de deux fois plus qu’au cours de la même période l’an dernier. Si la Floride et le Texas restent les principaux États où est appliquée cette peine, en 2025, les exécutions se multiplient aussi en Caroline du Sud, dans l’Oklahoma, en Arizona, en Louisiane...
Peloton d’exécution
Plus encore que cette cadence, les méthodes employées interpellent. L’injection létale est la plus courante mais, en 2020, sous le premier mandat de Donald Trump, le pays avait remis au goût du jour le peloton d’exécution. Et pour la première fois, en 2024, un condamné à mort américain a été exécuté par inhalation d’azote. Cette pratique, qui asphyxie lentement le condamné, est qualifiée de «torture» par l’ONU. L’Union européenne et l’ACLU dénoncent également une pratique, utilisée sans sédation alors même que cette précaution est recommandée pour l’euthanasie animale.
La décision n’avait pas été prise au niveau fédéral, mais par l’État d’Alabama, où l’exécution a eu lieu. Joe Biden avait en effet instauré un moratoire sur les exécutions au niveau fédéral: au cours de son mandat, seules les peines capitales requises par des États ont été appliquées. L’une des premières mesures de Donald Trump, lorsqu’il démarra son second mandat à la Maison-Blanche en janvier dernier, fut de mettre fin à ce moratoire.
Moyen de dissuasion
Le président américain est un fervent défenseur de la peine capitale, «un outil essentiel pour dissuader et punir ceux qui commettent les crimes les plus odieux» a-t-il déclaré en janvier dernier lors de son investiture. Sa directive à l’attention de la procureure générale est sans équivoque : requérir systématiquement la peine de mort lorsque cela est applicable, «sans tenir compte des circonstances particulières du crime», comme l’état psychiatrique du coupable. Face à cette politique, l’opposition démocrate réagit vivement. Joe Biden, après avoir commué les peines de 37 condamnés à morts fédéraux à la toute fin de son mandat en décembre 2024, a dénoncé : «La peine de mort n’a jamais rendu la justice plus forte ni notre société plus sûre. Relancer les exécutions, c’est tourner le dos à l’évolution du pays».« Nous assistons à une intensification (des exécutions, NDLR) qui n’a pas d’équivalent dans les démocraties occidentales», se désole sur X Robert Dunham, ancien directeur de l’ONG Death penalty information center.
Le «Projet 2025» de Donald Trump prévoit d’étendre la peine capitale à de nouveaux crimes, mais l’efficacité de cette politique est largement contestée. «Les études montrent que les États dotés de la peine de mort affichent les taux de criminalité les plus élevés», rappelle Solange Moumé Etia, directrice du plaidoyer de l’ACAT France.
Ce «regain d’exécutions traduit une volonté politique de montrer la fermeté du gouvernement, mais il révèle aussi la profonde division de la société américaine,» note Robert Dunham. Un fossé se creuse désormais entre les 23 États abolitionnistes et l’administration fédérale. Si le président affirme que cette politique «bénéficie d’un large soutien populaire», les derniers sondages établissent que seulement 55% des Américains soutiennent la peine de mort.
Cette exception américaine, à contre-courant des autres démocraties occidentales, persiste malgré des études qui contestent son effet dissuasif. Pour les 2300 condamnés dans les couloirs de la mort, le compte à rebours s’accélère dangereusement.