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«Et si l’IA rendait l’euthanasie obsolète ?»

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FIGAROVOX/TRIBUNE - L’Assemblée nationale s’apprête à voter sur le projet de loi fin de vie ce 27 mai. Le spécialiste de l’intelligence artificielle, Laurent Alexandre, avec un étudiant, Alexandre Tsicopoulos, estime que les progrès scientifiques rendront rapidement l’euthanasie anachronique.

Laurent Alexandre est médecin et essayiste. Il a récemment publié ChatGPT va nous rendre immortels (2024, éditions JC Lattès). Alexandre Tsicopoulos est étudiant en droit.


La France légifère avec gravité sur le «droit à mourir dans la dignité», pendant que l’intelligence artificielle commence à rendre caduc ce débat. L’euthanasie signe toujours l’échec de la médecine. Or, l’IA s’attaque aux causes profondes qui poussent à ce désir de disparition : la douleur, l’angoisse, la dépendance et la déchéance. On débat en France comme si la courbe du progrès médical était plate, et les limites biologiques du corps immuables. Erreur de diagnostic.

Alors que le parlement se penche sur le mode d’emploi de la mort assistée, la Silicon Valley, elle, travaille au recul de la mort et de la souffrance. À Paris, on parle de fin de vie ; à San Francisco, on planifie la fin de la maladie. L’IA n’administre pas la mort, elle la repousse. Les raisons qui poussent les plus fragiles à réclamer le droit de mourir sont en passe d’être attaquées frontalement par les nouvelles technologies. Le patron de toutes les IA chez Google et prix Nobel de chimie 2024, Demis Hassabis, résume cette révolution : «Je veux réduire le temps de découverte d’un nouveau médicament de 10 ans à quelques semaines. L’IA va nous permettre de guérir toutes les maladies humaines d’ici 2035-2040.» Dario Amodei, PDG d’Anthropic le grand concurrent de ChatGPT renchérit : «Les systèmes que nous construisons apprendront plus vite que n’importe quel chercheur humain et découvriront des traitements que nous n’aurions jamais pu imaginer seuls. Bientôt, on mettra l’équivalent de milliers de prix Nobel scientifiques dans un seul serveur informatique. Je parie que l’espérance de vie humaine atteindra 150 ans d’ici 2037».

Ce n’est pas le « droit de mourir » qu’il faut proclamer, c’est l’ambition de ne pas avoir à le demander. La tentation de la seringue est le symptôme d’une civilisation fatiguée

Le cœur du débat sur l’euthanasie, c’est la souffrance. Mais que devient ce débat dans un monde où elle recule spectaculairement ? Demain, les IA détecteront une tumeur à ses balbutiements moléculaires, bien avant que l’imagerie ne la soupçonne. Les cancers seront prévenus, éradiqués par édition génétique. Les opérations seront réalisées par des robots chirurgicaux à la précision inhumaine, la convalescence surveillée par des jumeaux numériques. Les maladies neurodégénératives seront stoppées avant les premiers oublis. Même la souffrance psychique cédera, peu à peu, sous l’assaut des psychotechnologies et de la neuro-ingénierie.

Le XXe siècle réclamait le droit de mourir, parce que la médecine échouait. Le XXIe siècle invente les moyens de rendre la vie plus longue, plus désirable et mieux maîtrisée. Si l’IA rend la souffrance rare, anticipée, traitable, alors l’euthanasie devient un aveu collectif de résignation. Ce n’est plus le choix ultime d’un sujet libre, mais le symptôme d’un pays las et vieillissant qui préfère légiférer sur la fin plutôt qu’investir dans le futur.

L’IA, en métamorphosant la médecine, déplace le curseur éthique. Elle redéfinit la dignité, non plus comme le droit de mourir, mais comme la capacité de croire en sa propre guérison. Le médecin devient ingénieur de longévité, l’infirmier coach du vieillissement actif. L’enjeu n’est plus de mourir bien, mais de vivre mieux et plus longtemps. Dans un monde où la souffrance recule, le «droit à mourir» devient une anomalie. Une pathologie morale et un aveu de défaite. Il incarne le renoncement d’une société qui n’a pas su croire à son propre avenir.

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Plutôt que fantasmer la bonne mort, rêvons la belle longévité. Si Demis Hassabis et Dario Amodei disent vrai, alors la génération qui réclame le suicide assisté est peut-être aussi la dernière à pouvoir le demander en toute légitimité. Ce n’est pas tant la loi Claeys-Leonetti qu’il faut amender, c’est notre budget de recherche qu’il faut augmenter. En polarisant le débat sur l’euthanasie, on détourne les énergies de l’enjeu fondamental qui est d’investir massivement dans les technologies de santé prédictive, dans les thérapies géniques et la personnalisation des soins. La France doit devenir le laboratoire européen de la médecine dopée à l’IA.

Sans nier la souffrance extrême que certains traversent, il faut comprendre que dans un monde où l’intelligence devient un médicament, l’euthanasie est une paresse politique. L’enjeu n’est pas la mort douce, mais la vie augmentée. Ce n’est pas le «droit de mourir» qu’il faut proclamer, c’est l’ambition de ne pas avoir à le demander. La tentation de la seringue est le symptôme d’une civilisation fatiguée. Nous pouvons faire un autre choix : celui de croire à la victoire sur la maladie.

L’euthanasie était tragiquement logique au temps d’une médecine impuissante. Une revendication légitime dans un monde où l’issue des maladies incurables n’était que souffrance et désespoir. Elle devient anachronique dans un monde où l’IA repousse la sénescence. C’est l’échec d’une société qui n’a pas su mobiliser ses technologies pour maintenir la vie désirable. Le débat actuel ignore le basculement en cours. Il se trompe de siècle.

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