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Le mot « vitrine » est sur toutes les lèvres des organisateurs du Sommet du G7 à Kananaskis, en Alberta. La tenue de cette rencontre politique de haute sécurité est censée tourner les yeux du monde vers la grande région de Calgary, mais les avis sur les véritables retombées de cet événement sont partagés.
Sur la table à côté de la mairesse de Calgary, Jyoti Gondek, sont posés un chapeau de cowboy, du chocolat et du café. Ce sac de produits locaux sera donné aux dirigeants des sept pays membres du G7.
À cause des mesures de sécurité renforcées, la mairesse explique que la cérémonie de la remise traditionnelle du chapeau blanc ne pourra pas être organisée, mais elle espère quand même que ces cadeaux feront leur effet.
Nous avons l’occasion de mettre en lumière notre ville incroyable, dit-elle.

La Ville de Calgary prévoit donner un chapeau blanc à tous les dignitaires ainsi que d'autres produits locaux.
Photo : Radio-Canada / Tiphanie Roquette
Nous avons la possibilité de montrer notre hospitalité et de créerun des séjour mémorable qui encourage [les gens] à revenir à l’avenir, renchérit la directrice générale de Tourisme Calgary, Alisha Reynolds.
Cela nous permet de nous faire connaître dans le monde entier.
Qui se souvient de Fasano et de Krün?
Le professeur de tourisme à l’Université métropolitaine de Toronto Frédéric Dimanche doute cependant que cette possibilité se concrétise. Qui peut nommer les dernières villes hôtes du Sommet du G7?, dit-il à ce sujet. Fasano, en Italie, a accueilli le G7 en 2024, et Krün, en Allemagne, était l'hôte de la rencontre en 2022.
Les endroits choisis sont aussi toujours isolés, ajoute-t-il. Si Calgary est le point de chute des dirigeants grâce à son aéroport international, la rencontre se déroule ainsi à plus de 110 km de là, dans un hôtel de Kananaskis.
On en parle dans les nouvelles évidemment, mais on en parle d’un point de vue politique, fait valoir Frédéric Dimanche, qui note que la couverture peut aussi parler des aspects négatifs comme les feux de forêt.

Le Manoir Richelieu, à La Malbaie, n'a pas connu d'afflux de clients après la tenue du G7 en 2018.
Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot
Le chef cuisinier du Sommet du G7 à La Malbaie, au Québec, en 2018, s’attendait ainsi à un afflux de clients après l’événement.
Après ça [on pensait que] tous les gens à travers le monde vont venir manger à notre hôtel, tout le monde va vouloir découvrir ce qu’on a servi pendant le G7. Ben, ça ne s’est pas passé comme ça. Une fois que le G7 est parti, on se fait oublier, on passe à autre chose et on revient dans notre routine quotidienne, explique Pierre-Laurence Valton-Simard.
Coût d'un Sommet
Tous les coûts sont couverts par le pays hôte, mais ne seront comptabilisés qu'à la fin de l'année financière 2025-2026.
- 2018 : environ 600 M$
- 2010 (G8 et G20) : environ 660 M$
- 2002: environ 300 M$
L'expérience des G7 précédents
Le directeur de l’Association touristique de Charlevoix, Mitchell Dion, estime toutefois que l’événement a eu des répercussions positives au-delà des quelques jours de l’événement de juin 2018.
Il y avait des routes qui ont été refaites, des quais dans les ports, des tours cellulaires qui ont été ajoutées, souligne-t-il.

L'argent investi dans le G7 par le gouvernement fédéral a permis d'embellir le petit village de La Malbaie.
Photo : Radio-Canada / Fanny Samson
Le taux d’occupation des hôtels en juin 2018 demeure le plus achalandé des mois de juin de la région de Charlevoix. La taxe d’hébergement a permis de récolter environ 600 000 $.
[Cet argent] sert à réinvestir dans les campagnes de promotion, à soutenir des entreprises dans leurs projets de développement touristique, et tout ça. Donc, c'est un exemple, si je peux dire, de retombées, dit Mitchell Dion.
Il ajoute qu’il est possible de tirer avantage de l’énorme présence médiatique comme la région l’a fait lors de la rencontre des premiers ministres aux Affaires étrangères. Il y a aussi des médias qui nous ont approchés en mars dernier en disant : !Nous sommes un média allemand, mais nous aimerions profiter de l’occasion pour parler aussi de la région.
Le Sommet qui commence dans quatre jours à Kananaskis devrait attirer 1400 journalistes, selon les organisateurs.

Selon l'ancien responsable du tourisme de la région des Cornouailles, en Angleterre, le G7 a permis de montrer que la région avait des plages de sable fin et une culture particulière.
Photo : Associated Press / Patrick Semansky
L’ancien chef de Visit Cornwall, Malcolm Bell, a calculé que, si sa région dans l’extrême sud-ouest de l’Angleterre avait dû payer pour le type de publicité obtenue lors de la tenue du G7 en 2021, cela aurait coûté 111 millions de dollars (60 millions de livres sterling).
Pour le tourisme, on ne peut pas parler de boom massif. C’est un outil à utiliser.
L’événement lui a permis d’obtenir facilement du financement pour mettre à jour son site Internet et son matériel promotionnel et, encore aujourd’hui, la région de Cornouailles utilise les photos prises en 2021.
Les touristes ne vont pas se rappeler [du G7], mais vous pouvez déclencher ce souvenir, dit-il.
Nous avons aussi constaté un intérêt beaucoup plus marqué de la part des professionnels du tourisme, ajoute-t-il. Cela a permis d’intégrer la région des Cornouailles à des voyages organisés en Angleterre.
De touristes locaux à internationaux
C’est ce genre de retombées que la région de Canmore Kananaskis espère obtenir de l’événement.
Juin est déjà un mois occupé pour nous, raconte la directrice générale de Tourisme Canmore Kananaskis, Rachel Ludwig. Nous espérons plus de reconnaissance de notre nom.
Elle souhaite aussi diversifier le type de touristes en attirant plus d’étrangers. Selon les recherches, un touriste non canadien peut dépenser jusqu’à six fois plus qu’un Albertain.