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Le déclin de plus en plus marqué des glaces hivernales dans le golfe du Saint-Laurent devrait signer la disparition des fameux blanchons, les jeunes phoques du Groenland qui naissaient sur la banquise, autour des Îles-de-la-Madeleine. La population de cette espèce est d’ailleurs en diminution, constatent les scientifiques du gouvernement fédéral.
Les femelles phoques du Groenland ont impérativement besoin d’un couvert de glace pour donner naissance à leurs jeunes, qui ont quant à eux besoin de glaces solides pour éviter de se noyer dans les premières de leur vie.
Or, les dérèglements climatiques qui s’aggravent, faute de mesures suffisantes pour s’y attaquer, provoquent un recul de plus en plus marqué de la banquise qui se formait historiquement dans le golfe du Saint-Laurent. Résultat : l’habitat n’est plus propice pour cette espèce emblématique, qui était auparavant très abondante, notamment autour des Îles-de-la-Madeleine.
« C’est une espèce qui subie de plein fouet les changements climatiques », a résumé vendredi Joanie Van de Walle, biologiste au ministère Pêches et Océans Canada, dans le cadre d’un présentation des plus récentes données de suivi de ces pinnipèdes.
Si les scientifiques ont déjà estimé le nombre de naissances annuelles dans le golfe à plus de 500 000 blanchons, l’an dernier, aucune naissance n’a été documentée. Et si quelques-unes ont été recensées cette année, plusieurs ont lieu directement sur le rivage, où les mortalités sont élevées, tout comme les cas de harcèlement des jeunes phoques par des humains.
Depuis un sommet à 7,5 millions de bêtes à la fin des années 90, le cheptel a connu un déclin qui l’a conduit à environ 4,4 millions de phoques en 2024. Si l’espèce n’est donc pas menacée à court terme, tout indique que la chute se poursuivra, en raison du réchauffement climatique qui ne montre aucun signe de ralentissement.
Le phoque du Groenland est une espèce « résiliente » qui a pu rebondir dans le passé, après une période de chasse intensive. « Il faudrait plusieurs années de bonnes conditions, peut-être que le stock pour revenir à un niveau plus élevé. Mais pour le moment, les scénarios climatiques ne sont pas les plus optimistes, donc on s’attend à une diminution des stocks », a expliqué Joanie Van de Walle.
Menaces multiples
Le réchauffement planétaire avoisine 1,5˚C, mais la trajectoire climatique nous conduit actuellement vers une hausse des températures qui risque de dépasser les 3˚C au cours des prochaines décennies.
Le vaste écosystème du Saint-Laurent est exposé à une multitude de menaces, dont la baisse du taux d’oxygène, l’acidification des eaux et des dérèglements de la chaîne alimentaire qui pourraient avoir des impacts importants sur la biodiversité.
À titre d’exemple, les chercheurs fédéraux ont constaté une chute de près de 80 % de l’abondance de Calanus hyperboreus, un petit organisme qui est une ressource alimentaire importante pour différentes espèces de poissons comme le hareng, le capelan et le maquereau.
« Si la tendance se maintient, on pourrait également assister à une diminution marquée de son abondance sur le plateau madelinien, site d’alimentation important de la baleine noire », une espèce de cétacé en voie de disparition et qui continue de décliner.
Pourrait-on assister à un effondrement de cet écosystème marin ? « Notre écosystème est appelé à changer. Je ne crois pas que nous allons assister à un effondrement, parce qu’il y a toujours des espèces qui vont trouver leur compte dans les conditions changeantes du Saint-Laurent. Mais ce qu’on constate, ce sont des changements profonds qui vont affecter les espèces qui sont là présentement », a fait valoir Joanie Van de Walle.