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«Espaces oscillants»: de l’imaginaire au réel, et vice versa

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Le glacier du Rhône, situé à la source de la rivière portant le même le nom, fleuve de glace situé au sud des Alpes suisses, a été un des premiers glaciers à être systématiquement cartographié et étudié. C’est l’ingénieur Philipp Gosset qui, dès 1874, entreprit cette démarche. Il faut dire que cette masse de glace avait atteint des avancées records, dont celle 1856, inquiétant les populations, entre autres celles situées à proximité du village de Gletsch, interpellant les scientifiques quant au mouvement que cette « langue » glacière pouvait effectuer. Accessible par le col de Furka — situé à 2429 mètres au-dessus du niveau de la mer —, ce glacier qui s’étend encore de nos jours sur presque 10 kilomètres de longueur et sur 1000 mètres de largeur a bien travaillé l’imaginaire collectif.

Au XIXe siècle, le travail de ceux qu’on nommera plus tard les glaciologues — terme qui apparaît en fait en 1901 — reçut de l’aide du gouvernement… mais pas nécessairement pour des motifs scientifiques. En 1867, on avait construit une route donnant accès au col de la Furka pour des raisons de stratégies militaires ! Néanmoins, l’initiative de Gosset se poursuivit, ce qui donna lieu après 25 ans d’étude à une publication qui est encore de nos jours un témoignage important sur le glacier du Rhône.

Ce glacier a suscité toute une recherche scientifique, mais a aussi tout un imaginaire collectif. L’expo qui lui est consacrée au Centre canadien d’architecture (CCA) est une occasion de voir comment l’image que l’on se fait du monde l’emporte souvent sur le réel…

Phénomène culturel

Ce lieu fascinant fut en effet l’objet de biens des phénomènes culturels.

Il fut une époque où on croyait que les catastrophes liées au glacier et aux monts enneigés qui l’entouraient, telles les inondations ou les avalanches, étaient des « punitions divines ». Les « cycles d’avancées et de reculs » de cette étendue de glace étaient perçus « comme répondant à la volonté divine ». Dès 1678, les habitants catholiques de la région mirent en place un serment religieux, qualifié par la Société suisse de radiodiffusion et télévision (SSR) comme étant un « serment des catastrophes », celui de prier Dieu pour que celui-ci les protège. Une procession le jour de la fête de saint Ignace de Loyola accompagne cette prière depuis 1862, ce rituel symbolisant l’allégeance des citoyens à la foi chrétienne priant pour que le glacier ne s’étende pas plus… Depuis, avec l’accord de Benoît XVI, cette prière inclut le fait que le glacier soit préservé. Cette expo aborde aussi la question du réchauffement climatique, ce qui ne plaira pas à certains qui le nient…

Photo: Photoglob, Buchzentrum AG Grotte de glace dans le glacier du Rhône au col de la Furka

La commissaire Anneke Abhelakh explique que ce lieu participa à la constitution du concept de sublime, des artistes romantiques y étant venus dans la première moitié du XIXe siècle… Dès 1830, de nombreux hôtels s’installent dans ses environs. En 1868, la reine Victoria y passa trois jours, amplifiant ainsi la renommée du lieu, qui devient de plus en plus touristique. De nombreux visiteurs, des touristes riches, s’y pressent entre 1880 et 1914, avant que la mode finalement passe un peu… De nombreux photographes, comme Adolphe Braun (1812-1877), capturent l’aventure de ces intrépides alpinistes et du gigantesque paysage alpin. De nombreuses affiches et cartes postales donnent leur vision de ce lieu… C’était l’époque où on parlait de glaces éternelles.

Rem Koolhaas, Buren et d’autres, au sommet

Bien sûr, étant donné que cette expo est présentée au CCA, elle contient un volet sur l’architecture et les arts. Marc Hostettler, directeur d’une galerie à Neuchâtel, a invité le célèbre architecte Rem Koolhaas pour qu’il redessine une bonne partie de l’hôtel Furkablick. Hostettler y installa un important programme culturel et d’expérimentations artistiques qui dura 16 ans dans les années 1980-1990, y invitant Daniel Buren, Guillaume Bijl, James Lee Byars… Ce dernier y monta une performance intitulée A Drop of Black Perfume, le 24 juin 1983, durant laquelle, habillé d’or, son visage couvert par un linge noir, il versa une goutte de parfum sur une pierre afin de célébrer un acte de tendresse envers la montagne…

Cette exposition comporte un seul bémol : elle aurait dû être présentée dans un espace plus grand que celui de la salle octogonale du CCA. Nous aurions ainsi pu voir un plus grand nombre de documents la concernant…

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