Eric Wildman a été condamné, lundi, à la prison à vie pour le meurtre de son voisin, Joseph Clifford, en 2021. La famille du défunt était présente au tribunal, mais n’a pas témoigné dans le cadre d'une déclaration des victimes.

Eric Wildman s’est présenté vêtu d’un t-shirt bleu et d’un jean, les pieds et mains enchaînés. Devant lui, le juge de la cour du banc du roi, Richard Saull, a officiellement prononcé sa condamnation automatique à la perpétuité, sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans, lors d'une brève audience lundi matin.

En février, un jury avait reconnu Eric Wildman, coupable de meurtre au premier degré dans la mort de Joseph Clifford, âgé de 40 ans au moment des faits.

Au cours du procès qui a duré plusieurs semaines, les procureurs ont fait valoir qu’Éric Wildman a renversé Joseph Clifford avec son véhicule. Les procureurs ont retenu qu’Éric Wildman a surpris la victime en train d'essayer de voler sur sa propriété, début juin 2021, dans le village de Stead, à environ 80 kilomètres au nord-est de Winnipeg, avant d'emmener l'homme blessé dans un autre endroit pour l’exécuter.

Clifford Joseph a été retrouvé mort en 2021 par la GRC. (Photo d'archives)

Photo : GRC du Manitoba

Après de longues recherches, une jambe et une mâchoire cassées appartenant à Joseph Clifford ont été retrouvées. Les procureurs ont néanmoins conclu qu'il avait été tué de trois coups de feu, dont un à l'arrière de la tête.

Les faits sont horribles, a souligné le juge, tandis que les membres des familles de la victime et du coupable écoutaient depuis la salle. Il s'agit d'une exécution pure et simple, a-t-il rappelé.

Le procureur de la Couronne, Chris Vanderhooft, a mentionné que la famille de Joseph Clifford a choisi de ne pas lire de déclaration de la victime lors de la détermination de la peine de Wildman pour ce qu'il a appelé un meurtre particulièrement horrible et odieux. Elle pourra fournir des déclarations à la Commission des libérations conditionnelles du Canada à l'avenir, ajoute-il.

Une condamnation dévastatrice

L'avocat d’Éric Wildman, Martin Glazer, qui a déclaré précédemment qu'il prévoyait de faire appel dans cette affaire, a qualifié la condamnation à perpétuité de dévastatrice pour son client.

Il invoque les troubles psychologiques de son client qui a fait l'objet d'une évaluation psychologique révélant qu'il souffre de troubles du spectre autistique et que son quotient intellectuel est de 72.

Ses capacités cognitives sont au seuil de la déficience, insiste l’avocat. Martin Glazer soutient que le rapport psychologique indique que M. Wildman répond à la définition d'une personne vulnérable qui aurait droit à des services de soutien au Manitoba.

M. Glazer a également indiqué que son client était accusé à tort dans le cadre d'une théorie absurde élaborée par les procureurs.

M. Glazer a soutient qu'il n'y a aucune preuve que son client ait rencontré l'homme qu'il est accusé d'avoir tué. Il a déclaré que la théorie de la Couronne, selon laquelle Éric Wildman devient soudainement un meurtrier de sang-froid qui a tué Joseph Clifford lorsque la victime a essayé de voler ce que l’avocat qualifie de peut-être un treuil de remorque valant 50 $ sur sa propriété, n'a pas de sens.

Mais les procureurs ont retenu que la chronologie de l'affaire était d'une importance capitale - de la façon dont Éric Wildman a changé le capot de son véhicule endommagé peu de temps après que les procureurs aient déclaré que Joseph avait été percuté par un véhicule puis tué, à la façon dont Wildman a quitté la province lorsque la police lui a dit qu'elle allait l'arrêter pour meurtre.

Ce procès était le deuxième auquel Wildman était confronté dans le cadre de la mort de Joseph Clifford, après que le premier a été ajourné et qu'un vice de procédure a été déclaré en juin 2023.

Avec les informations de Caitlyn Gowriluk