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La loi Duplomb a été définitivement adoptée ce mardi. Sa mesure la plus emblématique et la plus controversée réintroduit, sur dérogation, l’acétamipride, un pesticide de la famille des néonicotinoïdes.
Charlotte Murat - Hier à 20:10 - Temps de lecture :
Ils ont perdu une bataille importante, mais pas la guerre contre les pesticides. À l’invitation des députés écologistes Delphine Batho et Benoît Biteau, des représentants de malades du cancer liés aux pesticides étaient présents à l’Assemblée nationale, ce mardi.
Les députés ont définitivement adopté la loi Duplomb, dont l’article le plus emblématique et le plus controversé réintroduit, sur dérogation, l’acétamipride, un pesticide de la famille des néonicotinoïdes.
« Les députés voteront en nous regardant dans les yeux »
« Ils n’ont pas le droit de décider de notre santé sans nous. Les députés voteront en nous regardant dans les yeux », expliquait avant le vote Franck Richet-Girollet, père d’un petit garçon de 8 ans en rémission d’un cancer et porte-parole de l’association Avenir Santé Environnement.
Si l’on a beaucoup répété le danger que représente l’acétamipride pour les abeilles, c’est aussi un problème de santé publique, insistent ces militants anti-pesticides, rappelant qu’il « traverse toutes les barrières de notre corps, y compris in utero ».
Depuis les tribunes de l’hémicycle, ils ont assisté aux explications de vote, à la motion de rejet déposée par La France insoumise (LFI) mais non adoptée, au vote final sur le texte, adopté par 316 voix contre 223.
« Combien faudra-t-il de victimes en plus ? »
Une fois de plus, l’ambiance était houleuse au palais Bourbon. Initiée par les sénateurs Laurent Duplomb (LR, Haute-Loire) et Franck Menonville (UDI, Meuse), cette loi est présentée par ses partisans comme une réponse à la colère agricole de l’hiver 2024. Soutenue par le gouvernement et par les syndicats agricoles FNSEA et Coordination rurale, elle a bénéficié des voix de l’extrême droite, de la droite et du centre.
Pour Fleur Breteau, fondatrice du collectif Cancer Colère, c’est « un empoisonnement généralisé ». Luttant contre son deuxième cancer du sein, elle assure que « le cancer n’est plus une maladie, c’est une épidémie ». « Combien faudra-t-il de victimes en plus ? Les services d’oncologie pédiatrique débordent », dénonce Laure Marivain. Sa fille Emmy est décédée en mars 2022 à l’âge de 11 ans, d’une leucémie aiguë à cause d’une exposition in utero.
« Ce texte est une trahison sanitaire. On condamne les générations futures », renchérit Franck Richet-Girollet. Louis-Adrien Delarue, médecin généraliste et membre d’AMLP (Alerte des médecins contre les pesticides), en est certain, « c’est la technique du pied dans la porte. Aujourd’hui, c’est l’acétamipride, mais demain, ce sera quoi ? »
La mobilisation continue
Alors, pas question pour les familles de malades de baisser les bras. Les mobilisations de ces dernières semaines et les tribunes de scientifiques portent leurs fruits, observent-ils. « On a le sentiment d’être au début de quelque chose », se félicite Fleur Breteau. AMLP était entendue le matin même par un juge des référés. Avec Générations Futures, elle a déposé un recours en justice pour que soient enfin publiés les résultats de l’étude Pestiriv.
Menée par l’Anses et Santé publique France, elle étudie l’exposition aux pesticides des personnes vivant à proximité de vignes. « Les résultats devaient être dévoilés en 2024, mais ont été repoussés à l’automne 2025 pour ne pas faire d’ombre à la loi Duplomb », accuse Louis-Adrien Delarue, médecin généraliste et membre d’AMLP.
Insoumis, Écologistes et socialistes planchent de leur côté sur des recours devant le Conseil constitutionnel, estimant pour certains que la loi contrevient aux principes de précaution et de non-régression environnementale.