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Publié le 21 mai 2025 à 05:28. / Modifié le 21 mai 2025 à 06:13. 2 min. de lecture
C’était un mercredi de février 2008, il faisait beau. Partout en Suisse, des dizaines de milliers de personnes hurlaient leur bonheur d’avoir enfin «leur» pays. Une scène saisissante pour n’importe quel badaud de passage à la place des Nations à Genève, à celle de la Riponne à Lausanne ou sur l’Helvetiaplatz à Zurich. Dix jours après la déclaration unilatérale d’indépendance, les Kosovars de Suisse avaient officiellement «leur» Kosovo, puisqu’un autre Etat, la Confédération helvétique, l’avait reconnu comme pair.
Au sortir de la guerre et à l’heure de la célébration, sans doute n’étaient-ils pas nombreux à savoir les difficultés qui se dresseraient sur le tortueux chemin qui mène du territoire à la nation, puis au concert des nations. Probablement n’étaient-ils pas plus nombreux à avoir pris conscience qu’ils n’allaient pas «gagner» un mais deux pays. Car d’une relation obligée par l’urgence et la solidarité, le rapport entre les Kosovars et la Confédération s’est fait intime, profitable, heureux. Dix-sept ans après l’indépendance, presque trente ans après l’arrivée massive de celles et ceux qui fuyaient l’horreur, le constat est sans appel: nous sommes en face d’un modèle d’intégration.
Qui sont les Kosovars de Suisse aujourd’hui?
Bien sûr cette histoire, celle de la rencontre précipitée et non désirée, presque brutale (43 000 demandes d’asile en un peu plus d’un an de guerre), de deux populations de cultures différentes, ne pouvait pas s’écrire sans accroc. Et des accrocs, le temps de l’apprivoisement mutuel, il y en eut. Instrumentalisés, amplifiés par la puissante caisse de résonance des peurs et du besoin de boucs émissaires, ils furent même une aubaine sur laquelle les mouvances nationalistes ont bâti une partie de leur succès.
Lire également: Ne leur parlez plus d’intégration: les Kosovars et leurs descendants revendiquent leur participation dans la société helvétiqueMais aujourd’hui, ces immigrés alors considérés comme suspects (au mieux), présentés comme criminels (souvent) et réduits à leur foi en l’islam (toujours), qui sont-ils? Des travailleurs et des entrepreneurs qui participent au succès économique du pays, des enseignants et des élus politiques qui perpétuent le solide modèle démocratique helvétique, des stars du sport et des artistes qui portent haut la croix blanche. Des femmes et des hommes devenus des rouages importants, dans un pays qui votera bientôt pour une jauge à 10 millions d’habitants.
La présidente du Kosovo, Vjosa Osmani Sadriu, sera reçue par la Suisse dès ce 21 mai en visite d’Etat. Un mercredi, comme ce jour de liesse en 2008. Peu importe la météo, entre les deux pays, il fait beau.
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