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Une demi-douzaine d’assemblées générales ont eu lieu dans le nord-ouest de l’Alberta cette semaine afin de se pencher sur le développement d’un projet de centrale nucléaire dans le secteur.
Les habitants de la région de Rivière-la-Paix, à près de 500 km d’Edmonton, étaient appelés à poser leurs questions et à faire part de leurs préoccupations durant ces rencontres.
Conçu et mis de l’avant par l’entreprise privée Energy Alberta, le projet vise la construction de quatre réacteurs nucléaires à environ 30 km au nord de la municipalité de Peace River.
Si l’initiative n’en est qu’à sa phase de planification, certaines municipalités de la région sont déjà très enthousiastes face au projet.
C’est le cas de Terry Ungarian, préfet du comté de Northern Lights. Il est également à la tête du comité régional sur l’énergie, composé de son comté, de même que du district de La Paix 135, du comté de Northern Sunrise, et des villes de Grimshaw et de Peace River.
Notre région n’a pas connu de développements majeurs comme c’est le cas ailleurs dans la province, explique-t-il.
Nous avons le pétrole, l’agriculture et l’industrie forestière, mais une occasion comme celle-là changerait vraiment la donne pour nous.
Ce type de projet aboutira quelque part en Alberta, alors pourquoi pas ici?
Dans la lancée, les élus municipaux en faveur du projet ont voulu favoriser un espace de discussion pour la population. Pour assurer la transparence du processus, l’entreprise chargée du projet n’a pas été invitée à se joindre aux rencontres.

Des dizaines de personnes étaient réunies au centre culturel de Saint-Isidore, dans le nord-ouest de l'Alberta, pour poser des questions sur le projet.
Photo : Radio-Canada / Emilio Avalos
Des inquiétudes multiples
Mercredi soir, un peu moins d’une cinquantaine de personnes se sont réunies au centre culturel de Saint-Isidore, un hameau de 300 habitants situé dans le comté de Northern Sunrise.
Je suis venu parce que j’aimerais savoir ce que la compagnie va présenter par rapport aux mesures de sécurité et pour l’environnement, dit Normand Duval, de Peace River.
C’est excitant parce que la région a vraiment besoin d’une nouvelle économie, quelque chose de différent, ajoute-t-il.

Normand Duval est enthousiaste face aux perspectives économiques du projet.
Photo : Radio-Canada / Emilio Avalos
Après une présentation sur l’énergie nucléaire d’une durée d’une heure par le consultant indépendant Neil Alexander, les résidents ont eu l’occasion de poser des questions et de faire part de certaines inquiétudes.
Rapidement, des voix se sont levées.
On parle de créer de l’emploi, mais d'où viendront ces travailleurs?
Nous peinons à retenir nos jeunes travailleurs, alors est-ce que ces gens comptent s’établir, ou partiront-ils aussi?
Est-ce que c’est un projet vraiment sécuritaire?
Des représentants de l’Agence d’évaluation d’impact du Canada étaient également sur place pour répondre aux questions.
L’organisme gouvernemental, qui agit de manière indépendante, est chargé d’accompagner le développement de projets de grande envergure, comme les projets d’énergie, pour garantir la protection de l’environnement et le respect des droits autochtones.
Les communautés que nous avons écoutées ces deux derniers jours ont indiqué qu'elles avaient beaucoup à apprendre et que nous avions beaucoup à apprendre sur ce qu'elles pensaient, affirme Candida Cianci, directrice des commissions d’examen de l’agence.
Or, certains habitants n’ont pas eu les explications escomptées.
Une personne a parlé des risques des tremblements de terre en Alberta, et on nous a répondu qu’il n’y avait jamais eu d’accidents nucléaires causés par un tremblement de terre. La personne a alors évoqué l’accident de Fukushima [de 2011], causé par un tremblement de terre et un tsunami, et on nous a répondu à la blague qu’il n’y avait pas de risques de tsunami en Alberta, explique Joseph Laliberté.
J’ai trouvé ça décevant, parce qu’ils essaient d’embellir le nucléaire, alors que moi, je suis venu pour chercher de l’information.

Joseph Laliberté était présent à l'assemblée générale du 25 juin à Saint-Isidore.
Photo : Radio-Canada / Emilio Avalos
Candida Cianci affirme pour sa part que l’agence fédérale souhaite que l’engagement des citoyens continue. Elle ajoute que ceux qui auraient encore des questions sont invités à contacter le gouvernement.
On veut s’assurer qu’il y a des occasions de participation, pour que les points de vue et les préoccupations [des communautés] puissent bien orienter nos évaluations, pour améliorer la conception du projet, minimiser les effets [négatifs] et influencer la décision du gouvernement, dit-elle.
Selon Terry Ungarian, le processus de consultation pourrait durer de deux à trois ans, période pendant laquelle d’autres assemblées seront organisées.

Le préfet du comté de Northern Lights, Terry Ungarian (à droite), se dit en faveur du projet de centrale nucléaire de Rivière-la-Paix.
Photo : Radio-Canada / Emilio Avalos
Un projet pour l'avenir
La centrale nucléaire de Rivière-la-Paix, si elle franchit les étapes de planification, d’évaluation d’impact et de prise de décisions, ne serait pas mise en marche avant environ 10 ans, selon l’échéancier présenté par Energy Alberta.
Les quatre réacteurs permettraient à eux seuls de produire jusqu’à 4800 mégawatts par an d’électricité pendant au moins 70 ans. Selon l’Association nucléaire canadienne, cette quantité d’énergie serait suffisante pour alimenter 4,8 millions foyers (nouvelle fenêtre).
Ce n’est pas un processus de courte durée, cela va prendre du temps. [...] Je pense que cela représente beaucoup à apprendre pour beaucoup de gens, et j'espère que ce n'est que la première étape, affirme Terry Ungarian.
À l’heure actuelle, quatre centrales nucléaires en activité produisent de l’énergie au Canada, trois, en Ontario, et une, au Nouveau-Brunswick.