Prix

Le 4 juin dernier, le ministère des Affaires étrangères a lancé, pour la première fois, un prix littéraire. Dotée de la bagatelle de 10 000 euros, la distinction a été décernée au romancier franco-syrien Omar Youssef Souleimane. On ne s’étendra pas ici sur son stimulant récit autobiographique, « L’Arabe qui sourit » (Flammarion), qui fait voyager de La Rochelle à Damas en passant par Beyrouth. Non, c’est le prix en lui-même qui interroge. Nos diplomates ont vu les choses en grand. Reportage et analyse.

Sous les ors de l’Hôtel du ministre, quai d’Orsay, la cérémonie relègue celle du Goncourt chez Drouant au rang de banale fête d’école. Sous les fresques en trompe-l’œil de voûtes stratosphériques se presse une foule d’ambassadeurs, consuls et autres plénipotentiaires, auxquels se sont joints une petite cohorte d’écrivains. Marie Ndiaye et Alexis Jenni, tous deux lauréats du Goncourt, font partie du jury présidé par le journaliste Pierre Haski, de même que la philosophe Barbara Cassin, membre de l’Académie française. On aperçoit Mazarine Pingeot, romancière dont le prénom fait vibrer les ambivalences monarchiques de la Ve République, alors que résonne en stéréo le célèbre opéra-ballet de Rameau, Les Indes Galantes », déjà un tube à Versailles il y a quatre siècles. Bref, le Quai a sorti le grand jeu, et la littérature est de la partie.