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Le président français a dîné avec le roi Charles III, après s’être exprimé devant les députés et les Lords britanniques, appelant les deux pays à « travailler ensemble » pour protéger l’ordre mondial hérité de 1945, à commencer par l’Ukraine.

Le président de la République, Emmanuel Macron, à son arrivée au Royaume-Uni, à Ruislip, près de Londres, en vue d’effectuer une visite d’Etat, le 8 juillet 2025. Le président de la République, Emmanuel Macron, à son arrivée au Royaume-Uni, à Ruislip, près de Londres, en vue d’effectuer une visite d’Etat, le 8 juillet 2025.

Emmanuel Macron et le roi Charles III ont célébré mardi 8 juillet « l’entente amicale » liant leurs deux pays, lors d’un dîner à Windsor au premier jour de la visite d’Etat au Royaume-Uni du président français, la première d’un dirigeant de l’Union européenne depuis le Brexit.

L’amitié entre le Royaume-Uni et la France « est essentielle à la préservation des libertés et de la paix en Europe », a déclaré le souverain dans son discours prononcé en partie dans la langue de Molière, avant le dîner. « Aujourd’hui nos deux pays sont confrontés à une multitude de menaces complexes, provenant de multiples directions. En tant qu’amis et alliés, nous les affrontons ensemble », a aussi affirmé Charles III, ajoutant que la France et le Royaume-Uni devaient « montrer la voie ».

Le banquet, qui a réuni plus de 150 convives dans l’impressionnant St George’s Hall à Windsor, parmi lesquels Elton John et Mick Jagger, a achevé une journée essentiellement dédiée au faste royal, avec une procession en calèche à Windsor et une cérémonie d’accueil dans la cour du château, où le roi Charles, la reine Camilla et le couple Macron ont multiplié les gestes et échanges chaleureux.

Dans son discours, le président français s’est dit « ambitieux et confiant pour l’avenir » de la relation bilatérale, ajoutant que Paris et Londres étaient « aux avant-postes de la défense de la sécurité de notre continent et de ses valeurs démocratiques ». Il a salué l’« entente amicale » entre les deux pays, expression également utilisée par le roi dans son discours en référence à « l’Entente cordiale » conclue par les gouvernements britannique et français en 1904.

« Vive la France »

Dans l’après-midi, Emmanuel Macron, qui s’exprimait, honneur rare, devant le Parlement au palais de Westminster, avait déjà appelé la France et le Royaume-Uni à « travailler ensemble » pour protéger l’ordre mondial hérité de 1945, à commencer par l’Ukraine, en renforçant les liens entre Londres et l’Union européenne. « Le Royaume-Uni et la France doivent aujourd’hui de nouveau montrer au monde que notre alliance peut faire toute la différence », a-t-il lancé, au premier jour de cette visite d’Etat de trois jours, la première d’un président français depuis 2008.

Dénonçant la « résurgence des pulsions impériales », Emmanuel Macron a assuré que les Européens, Français et Britanniques en tête, « n’abandonneront jamais l’Ukraine », s’exprimant durant environ 30 minutes en anglais, sous les applaudissements nourris des députés et des lords. Le chef de l’Etat français coprésidera jeudi avec le premier ministre britannique Keir Starmer une réunion de la « coalition des volontaires », qui réunit les pays engagés dans le renforcement des capacités de défense de l’Ukraine, et à terme la constitution d’une force de réassurance pour dissuader la Russie de reprendre l’offensive, une fois un cessez-le-feu conclu.

Il a aussi salué « les efforts du premier ministre Keir Starmer pour restaurer la confiance » entre Londres et l’UE, soulignant au passage que le Brexit avait été « profondément regrettable ». Longuement applaudi, il a manié l’humour à l’anglaise. « Nous adorons la monarchie, surtout lorsqu’elle n’est pas chez nous », a-t-il dit, déclenchant les rires, tout en remerciant le roi pour son hospitalité.

Comme un symbole du lien entre les deux pays, Emmanuel Macron a aussi annoncé que la France allait prêter au Royaume-Uni la célèbre tapisserie de Bayeux. Elle sera exposée au British Museum entre septembre 2026 et juin 2027. En échange, le musée britannique, où Emmanuel Macron doit se rendre mercredi, va prêter à la France des pièces issues notamment du trésor de Sutton Hoo, un des joyaux de sa collection.

Energie et immigration

Sur le front économique, l’Elysée a annoncé mardi que l’énergéticien public EDF allait prendre une participation de 12,5 % dans la future centrale nucléaire britannique de Sizewell C, dans l’est de l’Angleterre. Cette future centrale est un projet clé pour la sécurité énergétique britannique. « Le président de la République et EDF annoncent aujourd’hui une nouvelle étape dans le projet “Sizewell C” », dans laquelle l’entreprise publique française investira « environ 1,1 milliard de livres » (1,3 milliard d’euros), a précisé l’Elysée dans un communiqué.

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Sur le volet politique, Emmanuel Macron a également promis « des résultats tangibles » dans la lutte contre l’immigration clandestine au Royaume-Uni. Alors que plus de 21 000 personnes sont arrivées cette année sur les côtes britanniques en traversant la Manche depuis la France – un record historique sur cette période de l’année – le président français a souligné que cette immigration représentait un « fardeau » pour les deux pays.

« Dans ce monde instable, l’espoir d’une vie meilleure ailleurs est légitime. Mais nous ne pouvons pas permettre que les règles de nos pays concernant l’accueil des personnes soient bafouées, ni que des réseaux criminels exploitent cyniquement l’espoir de tant d’individus avec si peu de respect pour la vie humaine », a-t-il dit. « La France et le Royaume-Uni ont une responsabilité commune pour aborder la migration irrégulière avec humanité, solidarité et équité », a-t-il poursuivi, annonçant des « décisions » lors du sommet franco-britannique de jeudi, qui selon lui « répondront à nos objectifs (…) sur ces enjeux majeurs ».

« Marseillaise » et calèches royales

Le président français est arrivé mardi matin au Royaume-Uni, accompagné de son épouse, Brigitte, pour une visite d’Etat de trois jours. L’avion présidentiel s’est posé peu après 11 heures à la base militaire de Northolt, à l’ouest de Londres. C’est « un moment important pour nos nations » et « c’est aussi un moment important pour notre Europe », a-t-il commenté sur X, appelant l’Europe et le Royaume-Uni à « ouvrir de nouvelles voies de coopération » face aux « grands défis » mondiaux.

« Nous aborderons ensemble les grands défis : sécurité, défense, énergie nucléaire, espace, innovation, intelligence artificielle, migrations, culture. Autant de domaines dans lesquels nous voulons agir ensemble, approfondir notre coopération de manière concrète, efficace, durable », a détaillé le chef d’Etat français. « La volonté exprimée par le Royaume-Uni de se rapprocher de l’Union européenne est un signal fort que je salue », a-t-il ajouté.

Le prince héritier, William, et son épouse, Kate, ont accueilli le couple français sur le tarmac, à la sortie de l’avion. Une haie d’honneur avait été déployée pour l’occasion. Le couple présidentiel a été aussitôt conduit au château de Windsor, à l’ouest de Londres, où il a rejoint le roi Charles III et la reine Camilla, près de deux ans après la visite d’Etat du couple royal en France. Après avoir écouté La Marseillaise, tous ont pris place dans des calèches royales, qui ont remonté la rue principale de Windsor pavoisée de drapeaux britanniques et français, jusqu’au château, où résidera le couple présidentiel.

Le Monde avec AFP

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