Quel sera le coût final de l’acquisition des 36 avions F-35A par la Confédération? Après l’annonce, il y a une semaine par le Conseil fédéral, d’un surcoût de 750 millions à 1,35 milliard de francs, les spéculations sur l’explosion de la facture et les non-dits de ce contrat du siècle en matière d’armement vont bon train. Mise face à ses responsabilités en tant qu’organe de contrôle, la commission de gestion du Conseil national a décidé d’enquêter «sur la gestion par les autorités de la question du prix fixe du F-35A». Cette commission, qui s’était déjà penchée sur les conditions d’achat de l’avion de chasse en 2022 sans constater de problème, veut cette fois-ci «déterminer si, rétrospectivement, des manquements pouvaient être constatés dans la façon dont le Conseil fédéral a géré la négociation des contrats».
«La question du prix fixe n’est qu’un problème parmi d’autres, réagit le conseiller national Pierre-Alain Fridez, l’un des rares élus à s’être inquiétés des procédures d’acquisition d’un avion qu’il juge, dès 2021, problématique. Il est temps de se poser toutes les questions sur des prises de décision caractérisées par leur totale opacité.» Le socialiste jurassien pointe du doigt la volonté de construire un prix arbitrairement bas pour le F-35A de façon à s’assurer que son choix ne puisse pas être contesté. «Comment les spécialistes de l’armement, qui avaient l’expérience de l’achat du FA/18, n’ont-ils pas compris que lorsque le gouvernement américain parle de prix fixe, il ne s’agit pas d’un prix définitif? Il n’y avait rien de nouveau.»