Publié le 29 mai 2025 à 07:15.

Les Polonais votent pour élire leur président, et le choix s’annonce crucial, bien au-delà des frontières nationales. Deux visions opposées s’affrontent: celle d’une Pologne européenne, libérale et ouverte, incarnée par Rafal Trzaskowski, et celle d’un pays replié sur ses valeurs conservatrices, portée par Karol Nawrocki, figure montante de la droite identitaire. L’élection se joue dans un pays profondément divisé, où le président n’a qu’un rôle symbolique, mais peut soutenir ou freiner l’élan réformateur du gouvernement.

Rafal Trzaskowski, maire de Varsovie, veut renforcer les liens avec l’Union européenne, défendre les droits des femmes et des minorités, et réaffirmer l’Etat de droit, après des années de dérive autoritaire sous le PiS. En face, Nawrocki, peu connu il y a encore un an, incarne une droite dure, nationaliste, opposée à l’avortement et hostile aux migrants. Il bénéficie du soutien de l’ancien premier ministre Morawiecki et séduit une partie de l’électorat jeune via les réseaux sociaux.

Cette élection est un test pour la transition démocratique en Pologne. Le pays sort tout juste d’un cycle de huit ans sous l’influence du PiS, marqué par des atteintes à la justice, à la liberté de la presse et aux droits fondamentaux. Trzaskowski incarne une tentative de retour vers l’Europe, tandis que Nawrocki pourrait relancer la stratégie de confrontation avec Bruxelles.

Au premier tour, Trzaskowski est arrivé en tête avec 38,1%, devant Nawrocki à 33,5%. Mais la surprise est venue de l’extrême droite, qui a totalisé près de 22%, notamment grâce au libertarien Slawomir Mentzen, troisième. C’est lui qui pourrait faire pencher la balance au second tour. Star de TikTok avec 1,6 million d’abonnés, il a convié les deux finalistes à débattre sur sa chaîne YouTube – une première dans une présidentielle polonaise.

Verdict le 1er juin.