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En vidéo – Comment la Suisse est passée à deux doigts de la catastrophe nucléaire à Lucens

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Publié le 31 mai 2025 à 09:51. / Modifié le 31 mai 2025 à 09:53.

C’est l’histoire de cette petite Suisse qui voyait grand en voulant développer sa propre énergie nucléaire. Mais ce rêve des années 1950 et 1960 n’aura pas duré très longtemps. Seulement quelques mois. Pour vous expliquer ce qui s’est passé, il faut que l’on revienne dans le temps.

Nous sommes dans les années 1950, au sortir de la Seconde Guerre mondiale. La Suisse ne dispose pas de combustibles fossiles, comme du pétrole, du gaz ou du charbon en quantité exploitable. Mais elle dispose de grands barrages que l’on connaît bien et qui couvrent une part importante des besoins de l’époque. Ainsi, pour garantir une certaine autonomie énergétique, la Confédération soutient activement la recherche dans le domaine nucléaire à travers la Commission fédérale de l’énergie atomique. Son but est de ne pas dépendre de l’URSS et des Etats-Unis en développant une énergie nucléaire complètement suisse.

En 1961, plusieurs entreprises suisses du secteur de l’énergie créent la SNA, la Société nationale pour l’encouragement de la technique atomique industrielle. Leur but est de construire une centrale expérimentale pour tester un réacteur modéré à l’eau lourde – une technologie qui pouvait être développée localement, sans recours à de l’uranium enrichi ou à des licences étrangères.

Le site choisi pour ce réacteur sera celui de Lucens. Il s’agit d’une ancienne galerie militaire dans une colline du canton de Vaud, aux conditions géologiques favorables et relativement isolée des grandes villes. La caverne devait offrir une protection naturelle en cas d’accident. Et on va dire que ça tombe plutôt bien.

Sa construction débute en 1962 et le réacteur est officiellement mis en service le 10 mai 1968.

Un accident discret

Nous voici à peine quelques mois plus tard, le 21 janvier 1969. Après une période d’entretien où le réacteur est à l’arrêt, ce dernier est rallumé et un incident se produit. Pendant sa maintenance, de l’eau s’y infiltre et provoque la corrosion des gaines de magnésium des barres d’uranium. Avec la mise en marche du réacteur, la chaleur fait éclater l’une de ces gaines et fait fondre le combustible, provoquant un incendie et par la suite deux explosions. Une partie de la caverne est contaminée par la radioactivité. Mais cette dernière, grâce à la nature même de la caverne et ses murs en béton, reste en grande partie confinée à l’intérieur de la centrale, rendant la caverne hautement radioactive. Le personnel, qui a vite enfilé un masque respiratoire, a subi des radiations mais à des niveaux bien en dessous des normes admises. La population et l’environnement ont reçu une dose mesurable, mais négligeable d’un point de vue sanitaire.

Le lendemain matin, la Confédération décide de diffuser un message par radio, afin d’informer la population de l’accident. Par chance, aucun mort ni blessé grave n’est à déplorer. Mais on n’est pas passé loin de la catastrophe. Qui est, d’ailleurs, classée au niveau 4 sur 7 sur l’échelle internationale des événements nucléaires (INES), parmi les accidents les plus graves au niveau mondial.

Commence alors le nettoyage et le démantèlement de la centrale, qui vont durer jusque dans les années 1990. Les éléments combustibles ont été retirés à distance. La caverne a complètement été nettoyée et son air filtré. Enfin, la centrale a été entièrement démantelée, et la caverne du réacteur scellée.

Le début des mouvements antinucléaires

Les Américains posent le pied sur la Lune quelques mois plus tard. Les perceptions du nucléaire, elles, changent, après une période d’enthousiasme. Le mouvement écologique fait son apparition après le premier choc pétrolier en 1973, et d’autres accidents viennent entacher la réputation du nucléaire, comme ceux de Three Mile Island aux Etats-Unis en 1979 et Tchernobyl en 1986. La centrale de Lucens est démantelée, sa caverne est proposée comme site d’enfouissement des déchets radioactifs. Mais le projet est abandonné, notamment face aux oppositions de la population. Les Suisses votent en 2017 pour une sortie progressive du nucléaire et l’interdiction de construction de nouvelles centrales. La centrale de Mühleberg est officiellement arrêtée en 2019. Il ne reste plus que quatre centrales nucléaires en activité, toutes situées en Suisse centrale. Les arrêts de Beznau 1 et 2 sont prévus respectivement pour 2033 et 2032. Mais en 2022, avec la guerre en Ukraine et la possibilité d’un black-out, la question de l’autonomie énergétique revient. Le nucléaire fait son come-back comme possible solution d’autonomie dans un contexte d’électrification des véhicules et de développement d’IA voraces en électricité.

Une nouvelle vie

Aujourd’hui, l’enseigne à l’entrée de la caverne a changé. La centrale est devenue un abri pour les biens culturels. Ici sont stockés depuis 1997 des milliers d’objets appartenant à des musées vaudois, comme le MCBA ou le Musée d’histoire naturelle. On y trouve de tout, des livres, les heurtoirs originaux de la cathédrale de Lausanne, des sabres japonais ou encore des momies. Tout est stocké à quelques mètres de là où se trouvait le réacteur, dans une grosse boîte en métal où est contrôlée l’humidité. A l’abri des éléments extérieurs. De la même manière qu’on a voulu protéger les éléments extérieurs de ce qui se trouvait à l’intérieur de cette caverne il y a plus de 50 ans. Un accident discret, en plein milieu du canton de Vaud.

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