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En Syrie, l’arrêt des sanctions américaines “est décisif pour que Damas puisse reprendre son économie en main”

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Jackpot pour Damas. Dans le cadre de sa tournée de quatre jours au Moyen-Orient, Donald Trump a rencontré son homologue syrien islamiste Ahmad Hussein al Charaa, en compagnie du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, mercredi, à Riyad. La veille, le Président américain avait créé la surprise lorsqu'il avait annoncé une levée des sanctions économiques contre le régime syrien, qui a salué un "tournant décisif".

Fidèle à sa diplomatie transactionnelle, l'occupant de la Maison-Blanche a demandé à son homologue de "prendre la responsabilité des centres de détention" du nord-est de la Syrie, où sont emprisonnés les combattants de l'État islamique (EI). Et enjoint al Charaa à rejoindre les accords d'Abraham, ces traités qui normalisent les relations avec Israël.

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Après la suspension de certaines sanctions clés par l'Union européenne en février, Damas décroche donc le gros lot et la promesse d'un redémarrage de l'économie syrienne, exsangue après 14 années de guerre civile. Les obstacles demeurent cependant nombreux, et l'établissement de liens diplomatiques entre Tel-Aviv et Damas reste très incertain à court terme. Méfiant des nouvelles autorités, Tel-Aviv mène depuis plusieurs mois des frappes régulières contre des sites militaires syriens et occupe une zone démilitarisée du plateau du Golan syrien.

L'annonce de Donald Trump représente néanmoins "un gain extrêmement important pour al Charaa, tant sur le plan interne qu'externe", analyse Frédéric Encel, maître de conférences à Sciences Po Paris. Auteur de La Guerre mondiale n'aura pas lieu (Éditions Odile Jacob), il décrypte pour nous les conséquences des décisions américaines sur la Syrie.

Quel impact la levée des sanctions américaines aura-t-elle sur la Syrie ?

Les sanctions de Washington étaient globalement financières, le régime syrien ne pouvait quasiment rien emprunter sur les marchés mondiaux. Il s'agissait d'un boycott complet, direct et indirect : les banques ou entreprises faisant commerce, même indirectement, avec des entreprises syriennes ou Damas étaient très durement touchées par le système américain. Même si certaines puissances, comme l'UE, n'ont toujours pas stoppé totalement leur embargo, l'arrêt des sanctions américaines est décisif pour que Damas puisse reprendre son économie en main. La puissance de projection économique, et surtout financière, des États-Unis est telle que leur blâme pénalisait l'essentiel de ses capacités d'emprunt. Même s'ils décidaient de maintenir leur blocus, les Européens n'ont désormais plus la capacité de peser sur l'économie de la Syrie et sur son régime.

Une normalisation des relations entre Tel-Aviv et Damas est-elle envisageable ?

Pas pour l'instant, selon moi, et je ne vois pas d'ailleurs l'intérêt d'une telle manœuvre. Si cette normalisation revêt l'aspect d'une négociation territoriale, sécuritaire et militaire avec Tel-Aviv, pourquoi pas. Mais se pose alors le problème du plateau du Golan syrien, annexé par Israël en 1981. Je ne vois pas quel régime syrien serait capable d'imposer à sa population et à son état-major l'acceptation de la perte définitive et officielle de son territoire original. Il s'agirait de négocier une frontière officielle. D'autre part, je pense que les Israéliens exigeront toujours une liberté d'action aérienne totale sur le territoire syrien, d'autant plus tant que l'Iran n'aura pas abandonné sa quête de nucléarisation militaire.

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Mais, sur le court et moyen terme, Damas ne souffrira, selon moi, d'aucune pression de Donald Trump en cas de non-normalisation. Ce qui intéresse le président américain avec ces accords, c'est que l'économie américaine puisse bénéficier, même indirectement, des lucratifs contrats conclus entre les signataires. Or la Syrie est revenue un demi-siècle en arrière : l'économie et la population sont dans une situation pire que celle qui prévalait lorsque Hafez al Assad (père de l'ancien président Bachar al Assad, NdlR) a pris le pouvoir en 1970.

Quel gain politique Ahmad al Charaa peut-il retirer de son rapprochement avec Washington ?

Un gain extrêmement important, tant sur le plan interne qu'externe. D'abord car il peut montrer à sa population qu'il a désormais l'assentiment de la première puissance mondiale. Vis-à-vis de sa coalition, composée notamment d'islamistes radicaux, il prouve aussi que sa politique d'ouverture et de dédiabolisation à l'international fonctionne parfaitement, et qu'il a raison de vouloir calmer leurs ardeurs. Ensuite, car Damas est désormais solvable, ce qui veut dire qu'elle peut emprunter sur les marchés mondiaux, et donc intéresser les entreprises et les États pouvant participer à la reconstruction du pays. À plus long terme, s'il réussissait un jour à rebâtir la Syrie, à remettre son économie à flot, al Charaa pourrait alors reconstituer une force militaire et stratégique nationale – même si je pense que les Israéliens ne laisseraient jamais faire cela, car c'est typiquement ce qu'ils craignent.

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