Ils cristallisent toutes les tensions. Des groupes polonais d’autodéfense patrouillent depuis plusieurs jours à la frontière allemande avec un but précis: empêcher les migrants refoulés par les autorités allemandes de rester en Pologne. Ces justiciers nationalistes autoproclamés, proches de l’extrême droite et très actifs sur les réseaux sociaux, seraient plusieurs centaines. Fin juin, la police a dû intervenir avec du gaz lacrymogène dans la région de Swinoujscie pour les disperser. Le premier ministre Donald Tusk a qualifié leurs actions d’«illégales» et de «perturbatrices», leur enjoignant l’arrêt immédiat de leur mission. Mais Karol Nawrocki, le président nationaliste nouvellement élu, soutenu par le parti populiste Droit et justice (PiS) et qui prendra officiellement ses fonctions le 6 août, les félicite au contraire pour leur action. Bienvenue en Pologne.
C’est dans ce contexte agité que Varsovie a décidé de rétablir le 7 juillet des contrôles aux frontières avec l’Allemagne et la Lituanie dans le but de freiner l’immigration illégale. Policiers et armée sont mobilisés. Au total, 52 points de contrôles ont été installés à la frontière avec l’Allemagne, longue de 467 kilomètres, et 13 avec la Lituanie (104 kilomètres). Ces contrôles sont à ce stade prévus pour une durée de trente jours.