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Le nickel est nécessaire à la fabrication des batteries des voitures électriques, mais son extraction est très néfaste pour l’environnement et les populations. La Phyllanthus Rufuschaneyi, découverte il y a une dizaine d’années, pourrait être en mesure de remplacer ces mines polluantes.
C’est un arbuste qui peut atteindre jusqu’à six mètres de haut. Ses plants sont recouverts de fleurs et ses feuilles, ovales, sont très coriaces. Malgré son aspect commun par rapport aux plantes de la région, la Phyllanthus Rufuschaneyi a des pouvoirs presque magiques. Découverte en 2018 sur l’île de Bornéo, dans l’État de Sabah en Malaisie, cette plante est capable d’absorber les minerais présents dans le sol, qui est riche en nickel dans la région. Ce métal, présenté comme essentiel à la transition écologique de par sa capacité à être recyclé, est notamment utilisé pour fabriquer les batteries des voitures électriques.
Aujourd’hui, le nickel est extrait dans des mines géantes en Russie, aux Philippines, en Indonésie, au Canada et en Nouvelle-Calédonie. Ces exploitations minières sont très néfastes pour l’environnement et les habitants des zones voisines, contribuant à la déforestation, engendrant des problèmes de santé sur les populations et provoquant de graves problèmes de pollution des eaux.
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«Ferme métallique tropicale»
C’est pour ces raisons que des chercheurs se sont mis en quête d’alternatives. Et la Phyllanthus Rufuschaneyi pourrait bien en être une. Comme environ 800 plantes, elle est dite «hyperaccumulatrice» de par sa capacité d’absorption. Elle se distingue des autres car elle est capable d’absorber jusqu’à 25% plus de nickel que les autres.
Le gouvernement malaisien cherche désormais à exploiter ce «trésor naturel». Il estime pouvoir cultiver assez de nickel et de cobalt, composants essentiels des batteries lithium-ion, pour compléter l’exploitation minière traditionnelle. En 2018, une équipe de chercheurs français, australiens et américains du Laboratoire Sols et Environnement de l’Université de Lorraine publiait une étude sur la «première “ferme métallique” tropicale» dans laquelle ils partageaient leurs découvertes sur la plante. Ils ont conclu que la Phyllanthus Rufuschaneyi peut être cultivée dans le cadre d’une «culture métallique» et que cette exploitation minière agricole (ou agromine) du nickel serait «possible et viable à l’échelle commerciale à Sabah».
Depuis, l’agence rattachée au ministère de la Science Nano Malaysia Berhad (NMB) a lancé la culture de la plante, avec l’objectif de passer de l’extraction minière traditionnelle à l’agromine. Le projet de culture de NMB est mené dans le cadre de l’Initiative Nano Malaysia pour les technologies de stockage d’énergie (NESTI), un programme visant à développer et à commercialiser des systèmes de stockage d’énergie en Malaisie.
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Première vente d’ici à fin 2026
La Phyllanthus Rufuschaneyi est désormais cultivée au pied du mont Kinabalu sur l’île de Bornéo, dans une zone dont le sous-sol est naturellement très riche en nickel. Les arbustes sont cultivés pendant un an et demi environ, période au cours de laquelle ils ont le temps d’absorber par leurs racines un maximum de nickel. Lors de la récolte, les branches et les feuilles sont coupées puis brûlées. Les cendres restantes, naturellement riches en nickel, sont ensuite traitées.
D’après les estimations données par le PDG du NMB, Rezal Khairi Ahmad, un hectare de Phyllanthus Rufuschaneyi pourrait fournir environ 100 kilos de nickel. Dans un entretien avec le média basé au Japon Nikkei Asia, il a annoncé que l’agence malaisienne prévoit de vendre sa première récolte de nickel d’ici à la fin de l’année 2026. Il ne s’est toutefois pas exprimé sur le coût de cette méthode ni sur le prix du produit.
Selon Rezal Khairi Ahmad, la culture de Phyllanthus Rufuschaneyi engendre bien moins de pollution que l’extraction minière classique de nickel. Une affirmation qui reste à vérifier. D’autant que, peu importe comment est extrait le nickel, son traitement a toujours un impact supplémentaire sur l’environnement. La fusion du nickel, par exemple, est un processus très énergivore qui émet de grandes quantités de gaz à effet de serre et de particules.