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Ce dimanche, s'ouvre le sommet des BRICS + à Rio de Janeiro. Avec l'élargissement du groupe en 2024, ce sont donc dix états qui seront représentés autour de la table : le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine, l'Afrique du Sud, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l'Iran, l'Égypte et l'Éthiopie.
Ce sommet devrait être avant tout marqué par ses absents. Le président russe Vladimir Poutine, sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), ne sera pas présent et enverra son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Du côté chinois, Xi Jinping brillera aussi par son absence et sera remplacé par son Premier ministre Li Qiang.
Des absences qui pourraient profiter au président indien, Narendra Modi, qui devrait être la locomotive de ce sommet. "La réunion de Rio, ça va être la réunion de Modi, puisque Xi Jinping n'est pas là, et vu qu'évidemment Poutine ne peut pas se déplacer et qu'il envoie Lavrov. C'est l'Inde qui va peser tout son poids dans le communiqué final et dans les négociations", explique Raoul Delcorde, professeur de relations internationales à l'UCLouvain.
"Or, l'Inde n'a pas envie de se fâcher avec les États-Unis", poursuit le spécialiste de la diplomatie.
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Pour Raoul Delcorde, les barrières tarifaires imposées par Donald Trump seront un des sujets brûlants de ce sommet. Mais il paraît difficilement imaginable que les BRICS + s'attaquent frontalement à la politique douanière président américain.
"Ces pays vont certainement manifester leur inquiétude. Mais je ne suis pas sûr qu'ils vont nommément accuser les États-Unis. Ils savent que Trump est très susceptible. Il y a des négociations en cours entre l'Inde et les États-Unis. Donc, à mon avis, ils vont plutôt utiliser un langage diplomatique, dire qu'ils sont inquiets face à la prolifération de mesures tarifaires".
Vers une monnaie commune aux BRICS + ?
Un autre sujet devrait être débattu lors du sommet de Rio : l'éventuelle création d'une monnaie commune aux pays des BRICS +, une idée qui circule depuis pas mal de temps.
"Ces états ont déjà une banque, la Nouvelle Banque de Développement, qui est présidée par l'ancienne présidente du Brésil, Dilma Rousseff. L'idée est de parvenir à une dédollarisation. Sauf que c'est compliqué. Parce qu'on le voit bien, même l'euro n'est pas vraiment une monnaie de substitution au dollar dans les échanges internationaux".
Une fois de plus, la menace de représailles américaines plane au-dessus de ces états si cette mesure était adoptée. "Ils ont reçu un signal de Trump disant que s'ils utilisent une monnaie commune, de sérieuses représailles américaines pourraient survenir", explique M. Delcorde. Le professeur de l'UCLouvain pense qu'il y aura tout de même un signal envoyé dans ce sens. "Les échanges intra-BRICS pourraient être libellés dans une monnaie commune. Ou bien une monnaie commune pourrait être adossée aux monnaies nationales. Cela répondrait assez bien à une demande des pays du Sud global, qui en ont assez d'être sous la coupe du dollar américain".
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La difficulté de ce sommet résidera certainement dans la capacité de ces états à s'entendre, malgré des relations parfois conflictuelles.
"Le problème des BRICS +, c'est de réussir à développer une vision cohérente et une volonté politique unifiée. Or, en réalité, il y a pas mal de tensions entre eux. On ne peut pas dire qu'entre l'Iran et l'Arabie saoudite- même si elle n'a pas encore formalisé son adhésion au groupe-la relation soit facile. Entre l'Inde et la Chine, c'est compliqué également", développe l'ambassadeur honoraire de Belgique.
Pour Raoul Delcorde, il sera également difficile de parler d'une seule et même voix concernant les bombardements israélo-américains contre l'Iran.
"Les BRICS + vont certainement dire que les frappes militaires contre l'Iran sont une violation de la charte de l'ONU, qu'ils sont préoccupés par la situation à Gaza. Mais ils sont un peu coincés, parce qu'un État membre, la Russie, a attaqué l'Ukraine. Les tensions entre la Chine et Taïwan ne sont pas non plus rassurantes", éclaire l'expert en géopolitique.
"Faire la leçon au nom du droit international et des principes de non-ingérence, alors qu'on a au sein des BRICS des pays qui violent ces principes serait une contradiction", poursuit-il.
Les BRICS + pourraient cependant dénoncer l'attitude de l'OTAN après le sommet de La Haye. "Ils pourraient exprimer leur inquiétude par rapport au développement de la puissance militaire du monde occidental et expliquer que cela va dans le sens d'une militarisation inquiétante de la planète", ajoute M. Delcorde.
Toutes ces difficultés font que le sommet ne devrait pas accoucher de mesures révolutionnaires. "À mon avis, cela risque de ne pas être un très grand événement du fait de l'absence de Xi Jinping, des tensions internes et parce que le Brésil, qui n'est pas le centre de gravité des BRICS +, prépare déjà la COP30 à Belem en novembre", conclut le professeur de l'UCLouvain.
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