Caritas Suisse et la Croix-Rouge suisse allouent 400 000 francs aux sinistrés

Caritas Suisse et la Croix-Rouge suisse mettent conjointement à disposition un montant de 400 000 francs pour apporter un soutien aux sinistrés de Blatten. «De nombreux habitants de Blatten ont perdu tous leurs biens dans la catastrophe», résument Caritas Suisse et la Croix-Rouge Suisse dans un communiqué jeudi matin. «Dans un premier temps, une aide financière d’urgence sera mise à la disposition des personnes touchées, en concertation avec les autorités compétentes, afin de leur permettre d’acheter des biens de première nécessité. Ensuite, une aide transitoire et un soutien seront fournis pour couvrir les frais restants qui ne sont pris en charge ni par les assurances ni par d’autres contributions.»

La Chaine du Bonheur n’a elle pas lancé d’appel national aux dons mais des fonds dédiés aux catastrophes en Suisse seront utilisés, précise-t-elle dans un communiqué. «A ce stade, notre fonds permanent dédié aux catastrophes en Suisse doit nous permettre de faire face aux besoins non pris en charge par les assurances, le Fonds suisse et les collectivités publiques», peut-on lire sur le site de la Chaine du Bonheur, jeudi matin. «Nous continuons toutefois de suivre de très près l’évolution de la situation et ajusterons notre aide en fonction des besoins réels des personnes touchées», souligne encore l’institution basée à Genève.

L’éboulement de Blatten a été ressenti dans tout le pays

Les secousses provoquées par l’effondrement du glacier du Birch ont été ressenties dans toute la Suisse. Selon le service sismologique de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich, il s’agit de l’un des plus grands mouvements de masse jamais enregistrés.

Le réseau sismique avait déjà enregistré les petits éboulements du Petit Nesthorn dans les jours précédant l’effondrement du glacier, écrit le Service sismologique suisse de l’EPFZ jeudi matin.

La première de ces petites secousses a été enregistrée tôt le matin du 19 mai. Ce lundi-là, les quelque 300 habitants de Blatten (VS) avaient été évacués pour des raisons de sécurité. Lors de la grande rupture du glacier, mercredi à 15h24, des secousses de magnitude 3,1 ont été enregistrées.

Dans tout le pays, ces mouvements ont été clairement enregistrés par les stations du Service sismologique suisse, précise le SED. En termes d’intensité des secousses, la rupture du glacier de Blatten est comparable à l’éboulement du Piz Cengalo, au-dessus de Bondo GR, en 2017.

Seize personnes évacuées des villages de Kippel et Wiler

Après les quelque 300 habitants de Blatten priés de quitter leur domicile, le 19 mai dernier, 16 autres citoyens du Lötschental ont dû partir de chez eux, la nuit dernière. Onze d’entre-eux habitent à Kippel et les cinq autres à Wiler, deux localités situées en aval de la zone sinistrée. Ils ont été relogés dans la région. «Il n’est pas prévu de déplacer d’autres personnes aujourd’hui», précise l’un des porte-parole de l’état-major régional de conduite du Lötschental.

Le lac qui s’est formé en amont de la coulée grossit d’heure en heure

«Des vols de reconnaissance sont prévus dès ce matin afin de déterminer les risques résiduels au niveau de la montagne et du glacier», indique à Keystone-ATS, Antoine Jacquod, l’adjoint de la cheffe de la sécurité civile et militaire de l’Etat du Valais.

La principale inquiétude des autorités demeure liée à la rivière Lonza et au ruisseau Gisentella. Le lac artificiel qui s’est créé à Blatten après la destruction du glacier du Birch tend à grossir heure par heure. «Nous allons essayer, aujourd’hui, de nous rendre compte de ses dimensions», précise Antoine Jacquod. «Un gros risque d’embâcle existe qui pourrait inonder la vallée en contrebas.»

Afin de réduire, au maximum, l’impact d’un éventuel débordement, les autorités ont choisi d’augmenter la zone tampon du barrage de Ferden qui était déjà, la semaine dernière, de 900 000 mètres cubes. Sitôt la zone sécurisée, l’objectif sera d’installer des pompes appartenant au canton et à l’armée, dans le lac. «Savoir quand on pourra concrètement intervenir demeure actuellement une grande inconnue», admet Antoine Jacquod.

L’ambassadeur de l’Union européenne en Suisse «en pensée» avec les Valaisans

En ces heures difficiles, mes pensées sont avec les Valaisannes et Valaisans afffectés par la catastrophe naturelle qui s'est produite à Blatten. Je leur souhaite beaucoup de courage , ainsi qu'aux équipes de secours actuellement sur place.

Le village de Blatten est détruit à 90%

«Près de 90% du village a été enseveli», a indiqué l’état-major régional de conduite du Lötschental au média haut-valaisan Pomona dans la nuit de mercredi à jeudi.

Les communes en aval de Blatten sont pour l’heure épargnées, quelques bâtiments évacués

L’eau et les débris accumulés par la lave torrentielle à Blatten (VS) n’ont pour l’heure pas provoqué d’érosion dans les communes en aval. Le lac qui s’est formé derrière les dépôts à Blatten a continué à se remplir, a déclaré jeudi matin un porte-parole de l’état-major régional de conduite du Lötschental, interrogé par l’agence de presse Keystone-ATS.

Par mesure de sécurité, quelques bâtiments des communes de Wiler et Kippel, situées en aval, ont été évacués mercredi à titre préventif. Le porte-parole a expliqué qu’il était possible que d’importants écoulements provenant du lac puissent éroder le terrain le long de la Lonza.

Un habitant de la région âgé de 64 ans, qui se trouvait dans la zone de l’éboulement, est toujours porté disparu. Des chiens de recherche vont partir jeudi à sa recherche, a indiqué l’état-major régional de conduite.

Blatten encaisse le choc de l’effondrement du glacier

Des hélicoptères survolent la vallée, partiellement noyée dans le brouillard. La route est barrée. Quelques kilomètres plus loin, une impressionnante cicatrice brune apparaît sur le flanc de la montagne. Dans la salle de gymnastique de Ferden, le président Matthias Bellwald ne parvient pas à masquer ses émotions. Il déclare: «L’inimaginable est arrivé. Nous avons perdu notre village. Mais nous n’avons pas perdu notre cœur. Je sais que nous aurons des amis pour nous aider à offrir un futur à Blatten.»

Retrouvez notre reportage du jour de la catastrophe

La menace grandissante des tsunamis de montagne, dans l’Himalaya mais aussi dans les Alpes

On les appelle les lacs de moraine. Ils se forment quand l’eau de fonte des glaciers s’accumule derrière des barrières naturelles formées par les débris de roche et de sédiments déposés en aval des glaciers, les moraines. C’est le cas du lac Lhonak Sud, perché à 5200 mètres d’altitude dans la province indienne du Sikkim, à l’est de l’Himalaya.

Le 3 octobre 2023 à 22h12, une vaste moraine située sur une rive du lac s’est brutalement effondrée, engendrant une vague de 20 mètres. Cinquante millions de mètres cubes d’eau se sont brutalement déversés dans la vallée, autant que 20 000 piscines olympiques et assez pour noyer les rues et parcs de Genève sous plus de 6 mètres d’eau.

Relire notre article du mois de mars sur ces risques qui se multiplient avec le changement climatique

En 3D - Dans le Lötschental, les effondrements du glacier du Birch en direction de Blatten se multiplient

Retrouvez notre visualisation 3D publiée la veille de la catastrophe