« Les trois morts sont des hommes » et « un total de sept personnes ont été blessées », a détaillé le gouverneur par intérim de la région, tôt mercredi. Il a dénoncé une « frappe cruelle sans précédent » sur un lieu loin de toute infrastructure militaire selon lui

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Le président français Emmanuel Macron s’adresse aux députés lors d’une visite au Palais de Westminster, à Londres, le 8 juillet 2025. - ELIOT BLONDET / AFP Le président français Emmanuel Macron s’adresse aux députés lors d’une visite au Palais de Westminster, à Londres, le 8 juillet 2025. ELIOT BLONDET / AFP

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Trois morts dans une attaque de drone ukrainienne à Koursk, en Russie

Une attaque de drone ukrainienne a fait trois morts, dont un soldat de la garde nationale, dans la ville russe de Koursk, près de la frontière avec l’Ukraine, a annoncé le gouverneur par intérim de la région Alexander Khinshtein, tôt mercredi.

« Avec un camarade, ils sont allés sur la plage » le long d’une rivière de la ville de Koursk après le signalement d’une attaque de drone. « Le sergent-chef a commencé à évacuer les gens, et à ce moment-là une deuxième explosion s’est produite », a indiqué sur Telegram le gouverneur, qui a fait état de sept blessés.

« Les trois morts sont des hommes » et « un total de sept personnes ont été blessées », a détaillé le gouverneur, précisant que cinq personnes, dont un enfant de cinq ans, étaient dans un état grave. Le gouverneur a dénoncé une « frappe cruelle sans précédent » sur un lieu loin de toute infrastructure militaire, selon lui. Dans la même région, une autre attaque de drone a fait deux blessés dans la ville de Rylsk, a indiqué la même source.

L’armée ukrainienne avait réussi en août 2024 à s’emparer de plusieurs centaines de kilomètres carrés de la région russe de Koursk, à la frontière avec l’Ukraine. Les forces russes l’ont reprise en avril après des mois de combats, selon Moscou.

Le point sur la situation, mardi 8 juillet, à 21 heures

  • Les Etats-Unis vont envoyer des armes supplémentaires à l’Ukraine, « principalement des armes défensives », a déclaré le président, Donald Trump, une semaine après avoir annoncé une pause dans les livraisons d’armement à Kiev.
  • Donald Trump a promis à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, de livrer immédiatement dix systèmes de défense aérienne Patriot, et suggéré à l’Allemagne de vendre une de ses batteries Patriot à l’Ukraine, selon le site américain Axios.
  • Réagissant à cette volte-face du président américain, Dmitri Peskov, le porte-parole de Vladimir Poutine, a jugé que la livraison d’armes à Kiev n’était pas « compatible avec des tentatives de règlement pacifique du conflit ».
  • Les Européens « n’abandonneront jamais l’Ukraine », a déclaré le président français, Emmanuel Macron, devant le Parlement britannique. « Nous nous battrons jusqu’à la dernière minute afin d’obtenir un cessez-le-feu, pour entamer les négociations afin de construire cette paix solide et durable, car c’est notre sécurité et nos principes communs qui sont en jeu en Ukraine », a-t-il ajouté.
  • L’Ukraine a demandé à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques d’enquêter sur l’utilisation présumée par la Russie d’agents chimiques interdits dans sa guerre contre Kiev. Cette demande fait suite aux rapports des agences de renseignement néerlandaise et allemande, qui ont révélé vendredi avoir des preuves de l’utilisation généralisée par Moscou d’armes chimiques en Ukraine.
  • Le président ukrainien a imposé par décret des sanctions à l’encontre de cinq sociétés chinoises qui ont fourni des composants pour la production de drones utilisés par les Russes, notamment lors du bombardement de Kiev dans la nuit du 4 juillet.
  • Volodymyr Zelensky doit participer jeudi et vendredi à Rome à une conférence sur la reconstruction de l’Ukraine. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sera aussi présente, de même qu’une quinzaine de chefs d’Etat et de gouvernement, dont le chancelier allemand, Friedrich Merz. L’émissaire américain Keith Kellogg sera à la tête de la délégation dépêchée par le président Donald Trump.
  • Vladimir Poutine a signé un décret confirmant la nomination d’Andreï Nikitine au poste de ministre des transports russe. Lundi, les autorités russes avaient annoncé que l’ancien ministre des transports, Roman Starovoït, 53 ans, tout juste démis de ses fonctions, s’était probablement suicidé. M. Nikitine est l’ancien adjoint de Roman Starovoït.

« Le droit international humanitaire est à l’agonie »

Alors que les champs de bataille se multiplient sur la planète, le directeur général du Comité international de la Croix-Rouge, Pierre Krähenbühl, regrette le mépris croissant des règles du droit de la guerre édictées par les conventions de Genève.

Volodymyr Zelensky dit vouloir « intensifier » les discussions avec Washington sur la livraison de systèmes de défense antiaérienne

« Aujourd’hui, j’ai chargé le ministre de la défense de l’Ukraine et le chef d’état-major d’intensifier tous les contacts avec la partie américaine », a déclaré le président ukrainien dans son allocution quotidienne. « Nous disposons désormais des déclarations et des décisions politiques nécessaires, qui doivent être mises en œuvre dès que possible afin de protéger notre population et nos positions. Cela concerne en premier lieu la défense aérienne », a-t-il poursuivi.

Donald Trump a annoncé lundi que les Etats-Unis allaient « envoyer plus d’armes, principalement des armes défensives » à Kiev, se déclarant « mécontent » de l’attitude du président russe.

En Russie, arrestation d’un responsable de média accusé de trahison au profit de l’Occident

Un responsable de média exerçant dans le nord-ouest de la Russie, Pavel Andreïev, a été arrêté, soupçonné de trahison au profit de pays occidentaux, a annoncé mardi l’antenne locale des services de sécurité (FSB), selon l’agence de presse officielle TASS.

« Le FSB de [la République des] Komis a ouvert une enquête pour trahison contre Pavel Andreïev, qui dirigeait le Centre Revolt, financé depuis l’étranger, et la plateforme médiatique 7×7 - Russie horizontale », a annoncé son service de presse.

Selon l’agence de presse d’Etat TASS, Pavel Andreïev « entretenait depuis 2019 des liens secrets avec des agents de pays de l’OTAN et d’organisations utilisées par les services secrets étrangers pour couvrir leurs activités de renseignement et de subversion en Russie ». Peu de détails ont filtré, mais le FSB accuse M. Andreïev d’avoir perçu « une rémunération » pour mener ces « activités visant à porter atteinte à la sécurité » de la Russie. Il risque la prison à vie s’il est reconnu coupable.

Pavel Andreïev, 36 ans, a été le responsable du média indépendant 7x7 pendant environ dix ans jusqu’à 2022, date à laquelle son équipe a été contrainte de s’exiler à l’étranger face à la pression des autorités. Pour sa part resté en Russie, il était aussi le dirigeant du centre culturel Revolt dans sa ville natale de Syktyvkar, dans la République des Komis, un vaste territoire située dans le nord-ouest de la Russie.

Sur Le Monde aujourd’hui

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Donald Trump estime que Vladimir Poutine dit « beaucoup de conneries » à propos de la guerre en Ukraine

Le président Donald Trump et le secrétaire à la défense, Pete Hegseth, lors d’une réunion du cabinet à la Maison Blanche. A Washington, le 8 juillet 2025. Le président Donald Trump et le secrétaire à la défense, Pete Hegseth, lors d’une réunion du cabinet à la Maison Blanche. A Washington, le 8 juillet 2025.

« Je ne suis pas content de Poutine, je peux vous le dire tout de suite, parce qu’il tue beaucoup de gens. Poutine nous raconte beaucoup de conneries, si vous voulez la vérité. Il est toujours très gentil, mais cela ne veut rien dire », a déclaré le président américain à la presse lors d’un conseil des ministres mardi à la Maison Blanche. Donald Trump a par ailleurs assuré « étudier de très près » une proposition de loi du Sénat visant à imposer de nouvelles sanctions à la Russie.

Les Européens « n’abandonneront jamais l’Ukraine » , déclare Emmanuel Macron devant le Parlement britannique

« Nous nous battrons jusqu’à la dernière minute afin d’obtenir un cessez-le-feu, pour entamer les négociations afin de construire cette paix solide et durable, car c’est notre sécurité et nos principes communs qui sont en jeu en Ukraine », a déclaré le président français lors d’un discours prononcé en anglais au Parlement de Westminster, devant les membres de la Chambre des lords et de la Chambre des communes réunis dans la Galerie royale.

« C’est la stabilité de l’Europe et la paix dont notre génération a bénéficié au cours des dernières décennies qui sont en jeu en Ukraine, rien de moins », a ajouté Emmanuel Macron. Il coprésidera jeudi avec le premier ministre britannique, Keir Starmer, une réunion de la « coalition des volontaires », qui réunit des pays prêts à aider l’Ukraine à assurer sa sécurité.

Le chef de l’Etat est arrivé mardi au Royaume-Uni, accompagné de son épouse, Brigitte, pour une visite d’Etat de trois jours, la première d’un dirigeant européen depuis le Brexit, en 2020.

La Russie déclare « indésirable » l’université américaine Yale

Le Parquet général russe a annoncé mardi dans un communiqué avoir « décidé de déclarer indésirable sur le territoire russe l’activité de l’organisation étrangère Yale University ».

« Les activités de cette université visent à porter atteinte à l’intégrité territoriale de la Fédération de Russie, à imposer un blocus international à l’Etat et à saper ses fondements économiques, ainsi qu’à déstabiliser la situation socio-économique et politique du pays », a ajouté l’institution.

Déclarer une organisation « indésirable » revient à interdire ses activités en Russie et fait peser le risque de poursuites pour les Russes qui travaillent pour elle ou la financent. Cela a été le cas récemment de l’ONG Amnesty International.

Les conséquences exactes de cette interdiction ne sont toutefois pas claires pour la prestigieuse université américaine, située hors du territoire russe. Le Parquet général russe a notamment affirmé que parmi les diplômés de Yale figurent des militants du Fonds de lutte contre la corruption (FBK), l’organisation de l’opposant Alexeï Navalny, mort en prison en février 2024. Ils ont utilisé les connaissances acquises à Yale pour « intensifier les actions protestataires en Russie », a affirmé le parquet.

La Russie a dressé pour la première fois une liste d’organisations « indésirables » en 2015. Cette liste compte désormais plus de 200 organisations.

L’armée ukrainienne engagée dans 86 combats mardi, selon l’état-major

L’état-major général des forces armées ukrainiennes rapporte mardi sur Telegram que 86 combats ont eu lieu depuis minuit sur la ligne de front, dont 37 sur l’axe de Pokrovsk  (📍) , dans l’est du pays.

« Les localités touchées par les tirs d’artillerie et de mortier ennemis sont Khrinivka et Liskivshchyna, dans la région de Tchernihiv, Velyka Pysarivka, Kucherivka, Novodmytrivka, Bila Bereza, et Seredyna-Buda, dans la région de Soumy, et Lemishchyne dans la région de Kharkiv » , détaille le rapport.

Dans le secteur de Pokrovsk, « depuis le début de la journée, les occupants russes ont fait 37 tentatives » pour déloger les soldats ukrainiens, poursuit le communiqué de l’état-major, qui précise que l’armée ukrainienne maintient ses positions.

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Au Royaume-Uni, trois hommes reconnus coupables d’un incendie au profit de Moscou

Trois hommes ont été reconnus coupables mardi à Londres d’avoir incendié, pour le compte du groupe paramilitaire russe Wagner, un entrepôt stockant de l’aide humanitaire et des équipements de télécommununication destinés à l’Ukraine.

Jakeem Rose, 23 ans, Ugnius Asmena, 20 ans, et Nii Mensah, 23 ans, ont été reconnus coupables d’incendie criminel aggravé avec mise en danger de la vie d’autrui par le tribunal d’Old Bailey, à Londres.

Le 20 mars 2024, environ 60 pompiers avaient été mobilisés pour venir à bout du feu qui avait touché un entrepôt industriel à Leyton, dans l’est de Londres. Le tribunal a évalué les dégâts à près d’un million de livres (plus d’un million d’euros).

L’entreprise visée était impliquée dans l’organisation d’aide humanitaire pour l’Ukraine et exportait régulièrement divers produits et matériels dans ce pays, dont des équipements pour le système d’accès à Internet par satellite Starlink de la société SpaceX.

Au total, six personnes avaient été inculpées. Dylan Earl, 20 ans et Jake Reeves, 22 ans, avaient reconnu les faits, ce qui a écourté leur procès. Un sixième homme qui avait servi de chauffeur a été mis hors de cause. Le prononcé des peines aura lieu à une date ultérieure.

L’affaire avait secoué la classe politique britannique, et le Royaume-Uni avait appelé à la « fin immédiate » des « activités malveillantes orchestrées par la Russie » sur son sol. Le ministère des affaires étrangères avait peu après convoqué l’ambassadeur russe à Londres.

« Ces condamnations doivent servir d’avertissement clair à ceux qui cherchent à porter atteinte à notre sécurité nationale ou à la sécurité du Royaume-Uni », a réagi dans la foulée le ministre de la sécurité, Dan Jarvis. « Ceux qui agissent au nom de la Russie se verront appliquer la loi dans toute sa rigueur », a-t-il encore prévenu.

Vladimir Poutine signe un décret confirmant la nomination d’Andreï Nikitine au poste de ministre des transports

Lundi, les autorités russes avaient annoncé que l’ancien ministre des transports russe, Roman Starovoït, 53 ans, tout juste démis de ses fonctions, s’était probablement suicidé. La date exacte de sa mort n’a cependant pas été clarifiée. Plus tôt lundi, le Kremlin avait publié un décret signé par Vladimir Poutine annonçant que Roman Starovoït était « démis de ses fonctions de ministre des transports ». Les raisons de ce limogeage n’ont pas été annoncées.

Dans la foulée, Vladimir Poutine avait nommé comme nouveau ministre l’ancien adjoint de Roman Starovoït, Andreï Nikitine. Sa nomination a été confirmée par un décret signé du président russe mardi. Elle avait été examinée plus tôt dans la journée par la Douma, la Chambre basse du Parlement russe. Ni le président de la Douma, Viatcheslav Volodine, ni le nouveau ministre Andreï Nikitine n’ont mentionné Roman Starovoït lors de leurs discours face aux députés.

Le remplacement de Roman Starovoït survient au moment où des aéroports russes sont soumis à des fermetures temporaires répétées en raison des attaques de drones ukrainiens, menées par Kiev en réponse à l’offensive russe à grande échelle sur son territoire depuis 2022.

Handicap International s’inquiète d’un retour des mines antipersonnel en Europe

Handicap International s’alarme d’un retour « inquiétant » des mines antipersonnel, notamment en Europe, où six pays limitrophes de la Russie se sont ou vont se retirer du traité international interdisant ces armes qui tuent et mutilent de plus en plus depuis 2015.

En juin, la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie ont notifié à l’Organisation des Nations unies (ONU) qu’elles quittaient la convention d’Ottawa, ou traité sur l’interdiction des mines antipersonnel, ratifié depuis 1997 par 165 Etats. Puis la Pologne et la Finlande ont annoncé une procédure de retrait, et l’Ukraine a officiellement engagé sa sortie le 29 juin. Ces pays ont fait savoir qu’ils agissaient ainsi pour renforcer leur défense face à la Russie, qui n’a jamais adhéré au traité.

Handicap International « tire la sonnette d’alarme », redoutant un « moment de bascule très inquiétant », parce que ces pays « envisagent désormais de déployer » ces mines à leurs frontières, dans un communiqué daté de lundi.

La Russie « a massivement utilisé les mines antipersonnel depuis son invasion totale de l’Ukraine, en 2022, tandis que des informations indiquent que l’Ukraine en a également fait usage », écrit l’ONG, membre de la Campagne internationale pour l’interdiction des mines antipersonnel (ICBL), lauréate du prix Nobel de la paix en 1997.

L’Observatoire des mines a relevé « une hausse du nombre de victimes annuelles depuis 2015 » dans le monde, rappelle-t-elle. « Chaque année, les enfants représentent entre 40 % et 50 % des victimes civiles » de ces mines, illégales au regard du droit humanitaire international, parce que « incapables de faire la distinction entre un militaire et un civil ».

« Elles sont déclenchées par les victimes elles-mêmes », « peuvent rester actives pendant des dizaines d’années » et, « en laissant des traces durables sur les corps et les mémoires, condamnent à la peur (…) des populations pendant plusieurs générations », écrit Handicap International.

L’ONG sise à Lyon, spécialisée notamment dans le déminage et la fourniture de prothèses, appelle les populations à montrer leur « indignation », notamment en France le 26 septembre, pour le 30e anniversaire des pyramides des chaussures, une manifestation durant laquelle les participants sont appelés à empiler des chaussures en solidarité avec les victimes mutilées.

Volodymyr Zelensky impose des sanctions à cinq compagnies chinoises fournissant des composants de drones russes, selon l’agence Interfax-Ukraine

Suivant une décision du Conseil de sécurité nationale et de défense de l’Ukraine, le président ukrainien a imposé, mardi, par décret des sanctions à l’encontre de cinq sociétés chinoises qui ont fourni des composants pour la production de drones utilisés par les Russes, rapporte l’agence Interfax-Ukraine.

« Lors du bombardement massif de Kiev dans la nuit du 4 juillet, des composants fabriqués en Chine ont été retrouvés dans les drones [de type] Shahed abattus. Aujourd’hui, des sanctions ont été imposées à ces fournisseurs », a déclaré mardi à la presse Vladyslav Vlasiuk, conseiller du président ukrainien. Selon M. Vlasiuk, parmi les entreprises concernées figurent la compagnie Ningbo Blin Machinery et Suzhou Ecod Precision Manufacturing, qui ont fourni des produits à des entreprises russes sanctionnées en 2024 et en 2025.

Le chef d’orchestre russe Valery Gergiev, réputé proche de Vladimir Poutine, invité à se produire par un festival de musique italien

Dès le premier jour de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février 2022, le chef d’orchestre russe Valery Gergiev était sommé de prendre position contre les agissements du Kremlin sous peine de se voir banni, ce qu’il avait refusé de faire. Déclaré persona non grata sur le sol américain, il ne s’était pas non plus produit en Europe depuis que la Scala de Milan l’avait déprogrammé de la série de représentations de La Dame de pique, de Piotr Ilitch Tchaïkovski.

C’est pourtant en Italie qu’est annoncé le retour du chef omniprésent en Russie (il est notamment directeur du Bolchoï), connu pour sa grande proximité avec Vladimir Poutine, comme l’a appris, le 4 juillet, le site d’informations spécialisé dans le domaine de la musique Slipped Disc, information relayée notamment par le New York Times et le magazine Diapason. Invité par le festival Un’Estate da RE, au nord de Naples, il doit diriger, le 27 juillet, l’orchestre philharmonique du Théâtre Verdi de Salerne et des solistes de l’orchestre Mariinski de Saint-Pétersbourg (dont il est également directeur).

Plus gênant encore que le simple fait de faire appel à un musicien décoré par Vladimir Poutine et qui a contribué à promouvoir la politique de ce dernier, ledit festival est financé par l’Union européenne grâce à un fonds versé par le gouvernement italien à une société appartenant à la région de Campanie, où se déroule le festival.

L’information n’a pas échappé à l’Italienne Pina Picierno, vice-présidente du Parlement européen, qui s’en est émue. « Il est inacceptable que des fonds européens soient utilisés pour financer la performance d’un partisan du Kremlin », a-t-elle déclaré sur X, appelant le directeur du festival et le président de la région Campanie, Vincenzo De Luca, à « empêcher la participation de Valery Gergiev et garantir que l’argent des contribuables ne finisse pas dans les poches d’un partisan d’un régime criminel ».

Vincenzo De Luca, lui, a défendu dans un communiqué la décision du festival d’inviter Valery Gergiev. Selon lui, cette invitation démontre que « le dialogue entre les peuples peut s’approfondir et que les valeurs de solidarité humaine peuvent se développer », ajoutant : « Nous nous sommes toujours efforcés de faciliter et d’encourager les rencontres entre des personnalités ayant des visions du monde différentes. »

Interrogée par le journal napolitain Corriere del Mezzogiorno, Pina Picierno s’insurge : « [Valery] Gergiev est sans aucun doute un grand chef d’orchestre, mais il a malheureusement soutenu un dictateur criminel. Les personnalités comme lui sont utilisées (…) pour susciter la bienveillance de l’opinion publique à l’égard du régime de [Vladimir] Poutine. C’est l’une des techniques de propagande revendiquées noir sur blanc par le général Guerassimov, chef d’état-major des forces armées russes. » Et de suggérer de remplacer Valery Gergiev par un des « nombreux jeunes artistes russes et biélorusses qui sont en exil dans différents pays européens ».

Alors que l’Union européenne s’apprête à prendre les sanctions « les plus lourdes » contre la Russie depuis 2022, plusieurs médias espagnols annoncent la venue de Valery Gergiev à Barcelone au début de l’année 2026.

Tatiana Weimer

Volodymyr Zelensky à Rome jeudi et vendredi pour une conférence sur la reconstruction de l’Ukraine

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, doit participer à une conférence organisée jeudi et vendredi à Rome pour aider Kiev à combattre les forces russes et à reconstruire le pays.

La première ministre italienne, Giorgia Meloni, ouvrira cette conférence avec M. Zelensky, attendu mercredi dans la capitale italienne. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sera aussi présente, de même qu’une quinzaine de chefs d’Etat et de gouvernement, dont le chancelier allemand, Friedrich Merz. L’émissaire américain Keith Kellogg sera à la tête de la délégation dépêchée par le président Donald Trump.

Cette conférence a pour objectif de mobiliser des investissements pour l’Ukraine. Kiev cherche notamment à signer des accords pour sécuriser son approvisionnement en énergie face aux attaques russes sur son réseau de distribution, a fait savoir M. Zelensky.

Le président ukrainien a aussi mis l’accent sur les besoins immédiats en matière de défense de son pays, qui doit faire face à une intensification des bombardements quotidiens par les forces russes. Ces dernières progressent aussi sur plusieurs parties du front.

« Dans le cadre de la conférence de reconstruction qui se tiendra en Italie, les représentants ukrainiens auront un ensemble d’objectifs concrets concentrés sur la défense immédiate de nos villes et de nos communautés », a précisé M. Zelensky lors d’un discours lundi soir.

La conférence de Rome, la quatrième du genre, abordera aussi la question de l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne.

La Banque mondiale estime que la reconstruction coûtera 446 milliards d’euros sur la prochaine décennie, soit approximativement 2,8 fois l’estimation du PIB ukrainien pour 2024.

Le port de Rotterdam se prépare à recevoir des livraisons d’armes face à la menace russe, selon le « Financial Times »

Le port de Rotterdam, le plus grand d’Europe, a commencé à réserver de l’espace aux navires transportant des marchandises militaires et à planifier des itinéraires logistiques pour les transferts d’armes en cas de guerre avec la Russie, a rapporté mardi le Financial Times. Le port a déjà traité des livraisons d’armes, notamment pendant la guerre du Golfe en 2003, mais même au plus fort de la guerre froide, il ne disposait pas de quai dévolu à un usage militaire, note le quotidien britannique.

Cité par le journal, le directeur général de l’autorité portuaire de Rotterdam, Boudewijn Siemons, a indiqué coordonner ces activités avec la ville voisine d’Anvers. « Tous les terminaux ne sont pas adaptés au traitement du fret militaire, a-t-il déclaré lors d’une interview au Financial TimesSi de gros volumes de marchandises militaires devaient être expédiés, nous nous tournons vers Anvers ou d’autres ports pour prendre en charge une partie de la capacité, et inversement. »

En mai, le ministère de la défense néerlandais avait confirmé qu’un espace serait alloué au matériel militaire à la demande de l’OTAN. Cette décision s’inscrit dans le cadre des efforts plus vastes déployés par les alliés européens pour réduire leur dépendance vis-à-vis des Etats-Unis en matière de défense. Elle intervient aussi alors que l’OTAN met de plus en plus en garde contre le risque d’une guerre à grande échelle avec la Russie d’ici cinq ans.

En Russie, probable suicide d’un ministre russe limogé, le Kremlin se dit « choqué »

Le Kremlin s’est dit mardi « choqué » par le suicide apparent du ministre des transports russe, Roman Starovoït, annoncé peu après son limogeage lundi. « Une enquête est en cours et c’est précisément cette enquête qui est supposée répondre à toutes les questions », a affirmé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

Lundi, les autorités russes avaient annoncé que M. Starovoït, 53 ans, tout juste démis de ses fonctions, s’était probablement suicidé. La date exacte de son décès n’a cependant pas été clarifiée. Les raisons de son limogeage n’ont pas été annoncées. Il intervient au moment où des aéroports russes sont soumis à des fermetures temporaires répétées en raison des attaques de drones ukrainiens.

Des médias russes ont aussi évoqué une hypothèse selon laquelle son limogeage est lié à de possibles affaires de corruption dans la construction de fortifications dans la région de Koursk, dont il avait été le gouverneur jusqu’en 2024. Quelques mois après son départ, les forces ukrainiennes avaient réussi à s’emparer de plusieurs centaines de kilomètres carrés dans cette région russe, même si Moscou affirme avoir, depuis le printemps, réussi à les en chasser.

Donald Trump a promis à Volodymyr Zelensky de livrer à l’Ukraine dix intercepteurs de missiles Patriot, selon Axios

Selon le site américain Axios, le président américain Donald Trump a promis à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, de livrer immédiatement dix systèmes de défense aérienne Patriot. Soit une quantité inférieure au nombre de Patriot dont la livraison a été suspendue début juillet, toujours selon Axios. Des discussions se poursuivent également avec l’Allemagne qui envisage d’acheter davantage de Patriots aux Etats-Unis pour les fournir à l’Ukraine, dont le président ne cesse de réclamer des Patriot supplémentaires.

Donald Trump, de son côté, aurait suggéré à l’Allemagne de vendre l’une de ses batteries Patriot, selon trois sources au fait de la discussion et citées par Axios.

Donald Trump a promis lundi d’envoyer des armes supplémentaires à l’Ukraine, une semaine après que son administration a annoncé avoir cessé de fournir certaines armes à Kiev, officiellement en raison d’inquiétudes sur une baisse des stocks de munitions des Etats-Unis - premier soutien militaire de l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe en février 2022.

L’Ukraine demande une enquête sur l’utilisation présumée d’armes chimiques par la Russie

L’Ukraine a demandé mardi à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) d’enquêter sur l’utilisation présumée par la Russie d’agents chimiques interdits dans sa guerre contre Kiev. Cette demande fait suite aux rapports des agences de renseignement néerlandaise et allemande, qui ont rapporté vendredi avoir des preuves de l’utilisation généralisée par Moscou d’armes chimiques en Ukraine.

« L’Ukraine demande au directeur général de l’OIAC de prendre des mesures pour établir un mécanisme indépendant et impartial [pour] enquêter sur les cas d’utilisation présumée d’armes chimiques en Ukraine », peut-on lire dans une copie de la demande consultée par Reuters et soumise à l’organe directeur l’organisation, sise à La Haye et chargée de veiller à la bonne application de la convention sur l’interdiction des armes chimiques. Kiev demande que le mécanisme soit habilité à « recueillir des preuves supplémentaires et à identifier les auteurs, les organisateurs et les commanditaires d’une telle utilisation ».

Les Etats-Unis avaient été les premiers, en mai 2024, à accuser la Russie d’avoir employé la chloropicrine, un agent suffocant, comme « méthode de guerre » en Ukraine, en violation des lois internationales. L’Ukraine accuse la Russie d’avoir utilisé des armes chimiques plusieurs milliers de fois durant le conflit, ce que Moscou nie. La Russie accuse en retour Kiev d’utiliser des armes illégales.

Le Kremlin juge que la livraison d’armes à Kiev n’est pas « compatible avec des tentatives de règlement pacifique du conflit »

Dmitri Peskov, porte-parole du président russe Vladimir Poutine, a réagi mardi, à la volte-face des Etats-Unis sur les livraisons d’armes à l’Ukraine : « En réalité, il n’y a pas eu d’information définitive sur l’achèvement et l’arrêt des livraisons. Il y a eu de nombreuses déclarations contradictoires, a-t-il déclaré. Il est évident que les livraisons se poursuivent, et nous le savons. Il est clair que les Européens sont activement impliqués dans la fourniture d’armes à l’Ukraine. Ces actions ne sont pas compatibles avec des tentatives de règlement pacifique du conflit », a jugé M. Peskov. Et d’ajouter : « Présentement, la ligne choisie par les Européens tend à favoriser à tous points de vue la prolongation des combats. »

Une semaine après avoir annoncé une pause dans les livraisons d’armement à Kiev, le président des Etats-Unis a assuré lundi que les Ukrainiens « d[evai]ent être en mesure de se défendre » et fait savoir que les Etats-Unis allaient bien envoyer « quelques armes supplémentaires ».

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