Publié le 01 juin 2025 à 19:14. / Modifié le 01 juin 2025 à 22:31. 4 min. de lecture

La Coupe de Suisse de football, qui vivait sa 100e édition, a renoué depuis quelques années avec l’ancien cérémonial de la remise du trophée Aurèle-Sandoz au beau milieu de la tribune présidentielle. C’est beaucoup mieux, plus chaleureux et plus solennel à la fois. Les vaincus puis les vainqueurs montent ainsi les marches, fendant la foule qui se presse sur leur passage et forme une haie d’honneur. Les bancs de presse situés sur le trajet sont un peu chahutés mais proposent un poste d’observation idéal pour scruter les visages, et un peu des âmes. Battus 4-1 par le FC Bâle après avoir vaillamment lutté et fait jeu égal durant une heure, les joueurs du FC Bienne montèrent devant nous têtes basses, le sourire désolé, ressassant d’infinis regrets.

Ils redescendirent de l’autre côté le buste droit, la tête haute. Aucun n’avait retiré sa médaille de son cou, comme c’est devenu le déplaisant usage pour montrer que l’on ne supporte pas la défaite (alors que 50% des finalistes perdent). La vue depuis en haut, assurément, avait changé leur perspective. De la tribune, ils contemplèrent certes cette coupe qui leur échappe pour la seconde fois après 1961, mais ils virent surtout ce stade plein (30 897 spectateurs), ces chants, ces couleurs, cette ferveur inoubliable pour eux habitués à jouer devant 500 fidèles, et surtout ces applaudissements respectueux du camp adverse pour l’équipe d’une troisième division semi-professionnelle qui a réussi ce qu’aucune autre n’avait fait en un siècle de Coupe de Suisse: se hisser presque au sommet, après avoir notamment battu le FC Lugano et les Young Boys.