NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life® Publicité par Adpathway
L’écrivain franco-algérien ne figure pas parmi les détenus graciés pour l’anniversaire de l’indépendance. Seul et dernier scénario possible : celui d’une grâce individuelle, suspendue à une décision présidentielle dont le calendrier reste imprévisible.
Passer la publicité Passer la publicitéL’option d’une libération de Boualem Sansal à l’occasion du 5 juillet est écartée. Les décrets publiés ce vendredi, veille du 63e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, donnant les catégories de détenus graciés excluent les prisonniers condamnés pour «atteinte à l’unité nationale».
La cour d’appel d’Alger a confirmé mardi 1er juillet une peine de cinq ans de prison ferme à l’encontre de l’écrivain franco-algérien de 80 ans, détenu en Algérie depuis novembre 2024.
Les différents scénarios possibles s’amenuisent désormais. Il n’en reste même plus qu’un seul : celui d’une grâce présidentielle décrétée pour raison médicale au moment où le président algérien décidera de le faire. Abdelmadjid Tebboune garderait le contrôle total du tempo politique de cette décision qui pourrait intervenir à tout moment – sans donner l’impression de céder à Paris comme aurait pu le sous-entendre une grâce le 5 juillet.
Une grâce encore possible
Une mesure en dehors des dates officielles ne serait pas inédite. Plusieurs figures de l’opposition ou de la société civile ont vu leur sort réglé ainsi : le journaliste Khaled Drareni, lui aussi condamné pour «atteinte à l’unité nationale», avait ainsi été libéré en février 2021 pour l’anniversaire du Hirak, vaste mouvement populaire ayant conduit à la chute d’Abdelaziz Bouteflika. En décembre 2024, une autre vague de grâces présidentielles avait concerné 2 471 détenus à l’occasion d’un «décret spécial d’apaisement».
Boualem Sansal, qui n’a pas introduit de pourvoi en cassation, laisse sa condamnation devenir définitive – une condition nécessaire pour bénéficier d’une mesure de grâce. Cette stratégie vise clairement à maximiser les chances d’un dénouement politique.
Plusieurs médias algériens ont dénoncé de concert, jeudi, la «fixation sur Sansal», comme titrait en une Le Soir d’Algérie, rappelant que plus de 1700 Français sont actuellement détenus à l’étranger. «Pourtant, il n’y en a qu’un seul qui semble intéresser le gouvernement français : Boualem Sansal.» El Khabar, quotidien arabophone, reprenait l’argument en s’étonnant que ce «Français de six mois» (pour souligner que l’essayiste n’a pas la nationalité française depuis longtemps) attire «cette attention exceptionnelle» médiatique et politique depuis Paris. «Nous avons assisté, ces derniers mois, à un déferlement de calomnies, d’intox et de mensonges préfabriqués», rappelait quant à lui le quotidien L’Expression, en visant explicitement l’extrême droite française, jugée responsable de l’emballement autour du dossier.
À Alger, certaines sources proches de la décision politique regrettent «l’enfermement diplomatique français» sur le cas Sansal. À Paris, le premier ministre français François Bayrou espérait mardi «des mesures de grâce». «La situation que Boualem Sansal subit est une situation que tous les Français et le gouvernement français trouvent insupportable, à juste titre. Maintenant qu’il y a eu condamnation, on peut imaginer que des mesures de grâce, notamment en fonction de la santé de notre compatriote, soient prises», a déclaré le chef du gouvernement français.
Jeudi, Sophie Primas, la porte-parole du gouvernement, qui s’est exprimée sur Cnews, a assuré que «la France utilise les moyens diplomatiques pour demander au président Tebboune une grâce humanitaire». Dans les couloirs de la diplomatie, on appréhende que la décision d’une grâce «tarde trop» et qu’un déchaînement des médias et de la classe politique entraîne à nouveau une crispation des autorités algériennes.