Emmanuel Macron se rendra jeudi à Roquefort-sur-Soulzon (Aveyron) pour célébrer les 100 ans de l'appellation d'origine protégée (AOP) du Roquefort, «symbole du patrimoine fromager» français en pleine guerre commerciale avec les États-Unis, a annoncé l'Élysée. L'AOP Roquefort représente plus de 2600 éleveurs, réunis autour de 1330 exploitations, et la commercialisation de près de 14.000 tonnes en 2024, dont 26% à l'international, notamment aux États-Unis, souligne la présidence française.

Faute d'accord d'ici au 9 juillet, le président américain Donald Trump pourrait doubler à 20% le taux par défaut des droits de douane sur les importations en provenance de l'Union européenne, voire les porter à 50% comme il l'avait déclaré en mai, ce qui frapperait de plein fouet la filière agroalimentaire française. Emmanuel Macron estime que cette «guerre commerciale» imposée par Washington est une «aberration». Il appelle de ses vœux à un accord «rapide» entre l'Union européenne et les États-Unis, «pas à tout prix» toutefois.

Au-delà de sa renommée gastronomique, la filière Roquefort incarne un «modèle d'agriculture de territoire soutenant l'emploi local et participant à l'aménagement équilibré des zones rurales», relève l'Élysée. Le célèbre fromage de brebis aveyronnais souffre toutefois de ventes structurellement en baisse, un phénomène lié principalement aux changements d'habitude des Français et à la disparition de la tradition du plateau de fromages, selon les responsables de la filière. L'international, où les ventes progressent régulièrement, constitue aux yeux des producteurs une piste de relance, avec cependant le bémol des États-Unis si le couperet d'une hausse des droits de douane tombe.