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LA VÉRIFICATION - Le chef de l’État a été interpellé mardi soir par la numéro un de la CGT Sophie Binet sur sa politique en matière d’emplois, notamment industriels. Le président de la République a à nouveau défendu son bilan.
C’est l’un des indicateurs favoris d’Emmanuel Macron. C’est aussi l’un de ses arguments phares pour vanter son bilan économique. Mardi soir, alors qu’il était interviewé sur TF1, le président de la République a à nouveau défendu son bilan en matière d’emplois, face aux critiques de Sophie Binet. La secrétaire générale de la CGT imputant les déboires de la filière sidérurgique française, en particulier du géant ArcelorMittal, à la «politique» du chef de l’État. «C’est un grand drame humain, et je ne sous-estime pas cette souffrance», a concédé Emmanuel Macron au sujet des suppressions de postes annoncées par ArcelorMittal, avant de faire aussitôt valoir : «Malgré le Covid, nous avons recommencé à créer plusieurs millions d’emplois» depuis 2017. «On a baissé de deux points le taux de chômage dans notre pays, on est le pays le plus attractif d’Europe», a aussi fait valoir le président de la République. Qu’en est-il vraiment ?
Dans les faits, si l’on regarde les dernières données de l’Insee, publiées en avril 2025, qui portent sur les créations d’emplois salariés jusqu’au quatrième trimestre 2024, le bilan d’Emmanuel Macron depuis 2017 est relativement bon. Entre fin juin 2017 – date la plus proche de l’investiture d’Emmanuel Macron – et le premier trimestre 2025, le nombre de salariés du privé est passé de 19,297 à 21,045 millions, soit une hausse de 1,748 million. Ces chiffres excluent toutefois l’emploi non salarié, comme les micro-entrepreneurs, professions libérales ou commerçants.
Mais la dynamique est contrastée. Force est de constater que le premier mandat d’Emmanuel Macron a bel et bien été marqué par de fortes créations d’emplois en France. Entre 2017 et début 2023, plus de 1,7 million d’emplois nets avaient été créés, toutes catégories confondues, selon l’Insee. Si la pandémie de Covid-19 a brutalement freiné cette dynamique — plus de 100.000 emplois détruits en 2020 —, la reprise post-crise sanitaire a été vigoureuse, avec 1,2 million de créations nettes en 2021 et 2022, permettant d’effacer en partie la mauvaise passe liée au Covid.
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Un deuxième mandat en demi-teinte ?
Cependant, une fois le rebond post-pandémie terminé, l’emploi a marqué le pas, freiné par une croissance du PIB (produit intérieur brut) tombée sous les 1% – un seuil qu’elle n’a plus franchi depuis. Fin 2022, le secteur privé comptait 21,034 millions de salariés. Deux ans et demi plus tard, ce chiffre reste quasi inchangé. Pire, «l’emploi salarié a nettement reculé au quatrième trimestre 2024», alertait l’Insee en début d’année, avec 90.100 postes détruits, dont 68.000 dans le privé.
Ainsi, bien que le taux de chômage, au sens du Bureau international du travail (BIT), soit passé de 9,4% de la population active en 2017 à 7,3% aujourd’hui, l’Insee anticipe d’ores et déjà une hausse de ce dernier à 7,6% mi-2025. «La population active continue d’augmenter, avec environ +35.000 actifs par trimestre», rappelle l’institut de la statistique dans sa note de conjoncture de mars 2025. Pour maintenir le même taux d’emploi, il faut ainsi créer plus de 140.000 emplois tous les ans. Or l’emploi salarié du secteur privé a stagné durant le premier trimestre 2025 (0,0%, soit +9400 emplois). De quoi assombrir la bonne dynamique amorcée sous le premier mandat d’Emmanuel Macron.
En résumé, depuis la première élection d’Emmanuel Macron en 2017, la France a créé environ 1,7 million d’emplois salariés, selon les données de l’Insee. Si le premier mandat du chef de l’État a été dynamique sur le front de l’emploi, cette tendance positive marque le pas depuis fin 2022. Quant au taux de chômage, il a en effet baissé de deux points depuis 2017. Mais le contexte économique difficile pourrait rattraper le gouvernement et in fine menacer l’emploi.