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Émeutes à Los Angeles – Quand les drapeaux mexicains défient l’Amérique de Trump

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De violentes manifestations ont éclaté à Los Angeles pendant plusieurs jours à partir du 6 juin, en réaction aux raids de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE). Les protestations, que certains médias tentent de définir comme « généralement pacifiques » ont dégénéré en affrontements avec la police, véhicules incendiés, blocages d’autoroutes, pillages de commerces et divers actes de vandalisme. La perte de contrôle a amené le président Donald Trump à ordonner l’intervention de la Garde nationale.

Les tensions ont culminé le dimanche 8 juin, alors qu’un groupe de protestataires s’est rassemblé sur un viaduc surplombant l’autoroute 101. Des pierres ont été lancées sur des véhicules de police circulant en contrebas, retenant plusieurs agents coincés sous la structure. Au moment d’écrire ces lignes, les tensions se sont quelque peu apaisées, mais la situation pourrait s’enflammer à nouveau lors des jours à venir.

C’est une série de raids coordonnés ayant totalisé environ 45 arrestations qui a mis le feu aux poudres le 6 juin. Plus particulièrement l’une de ces opérations, impliquant l’ICE et le Département de la Sécurité intérieure des États-Unis (DHS), près du Home Depot de Paramount (au sud-est de Los Angeles): un endroit où les migrants sans papiers se rendent pour trouver du travail.

Ces violences rappellent les manifestations en appui au mouvement Black Lives Matter qui sont survenues suite à la mort de George Floyd en 2020. Ce sont des protestations qui s’appuient sur un sentiment décolonial sous-jacent et qui visent l’administration Trump. D’ailleurs, on pouvait voir davantage de drapeaux du Mexique, et même de la Palestine, que de drapeaux des États-Unis.

Les manifestants comptent beaucoup de Latinos, qu’ils soient citoyens américains ou en situation d’irrégularité (venus du Mexique ou ailleurs en Amérique latine). Selon le recensement de 2020, près de 47% des résidents du Los Angeles métropolitain s’identifient comme Hispaniques ou Latinos –  une forte hausse par rapport à 27.5% en 1980. Les Blancs comptent pour environ 29% de la population et les Noirs, 8.25%.

Pourquoi agiter le drapeau mexicain? Si la revendication ultime des manifestants est l’octroi de la citoyenneté américaine à tous les sans-papiers, pourquoi réaffirmer son appartenance au Mexique? N’est-ce pas l’expression d’un refus d’aimer les États-Unis et de s’y assimiler?

Ces manifestants ne se considèrent pas comme Américains. Sur X, une carte montrant les frontières de 1835 (précédant la bataille de San Jacinto) alors que le Mexique s’étendait vers le nord sur le territoire actuel des États-Unis recueillent des centaines de milliers de « j’aime » et presque 20k partages. Et ce n’est pas la seule illustration du Mexique de 1935 à être devenue virale. Quand on voit des manifestants qui brûlent le drapeau américain en proclamant leur allégeance au Mexique, force est de reconnaître que l’intégration de ces populations a échoué – pas les hispano américains dans leur ensemble (car plus de 40% des Hispano-américains ont voté pour Trump en 2024), mais ceux-là.

La présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, a condamné la violence des manifestations, mais elle a aussi exprimé sa solidarité avec les Mexicains détenus après les raids de l’ICE à Los Angeles, demandé que la migration ne soit pas criminalisée, et engagé une action diplomatique et juridique pour protéger les Mexicains en situation d’irrégularité aux États-Unis. Dans ce contexte des protestations à Los Angeles, elle a même employé le terme « héros » pour désigner les Mexicains vivant aux États-Unis, y compris ceux en situation irrégulière. Elle a souligné leur importance pour l’économie tout en rejetant l’idée qu’ils soient des criminels.

Quoi qu’il en soit, parmi les ~45 personnes arrêtées pendant les raids du 6 juin, plusieurs avaient un passé criminel avéré et certains tenaient des casiers judiciaires très lourds impliquant des abus sexuels, du vol et du trafic de drogue. Certains étaient également affiliés à des gangs. Même sans commettre de crimes graves, ceux qui demeurent aux États-Unis au-delà de la durée de validité de leur visa se trouvent dans l’illégalité. Le terme « situation irrégulière » vise à banaliser la gravité (ou à innocenter). L’attitude du Mexique face aux déportations de ses ressortissants en situation illégale va bien au-delà de ce que ferait le Canada dans une situation équivalente. Le gouvernement canadien pourrait demander un traitement humain, mais ne contesterait jamais l’expulsion d’un de ses citoyens pour avoir enfreint la loi d’un pays étranger.

Pour comprendre l’appui indéfectible de Claudia Sheinbaum envers ses ressortissants, il faut considérer les transferts d’argent en provenance des États-Unis, qui jouent un rôle crucial dans l’économie mexicaine. L’importance des «  remittances » (envois d’argent à sa famille dans un autre pays) est souvent comparée à celle des recettes provenant des exportations de pétrole ou du tourisme, ce qui en fait un pilier économique majeur du pays. En 2024-2025, ces envois de fonds depuis les États-Unis  constituent un montant annuel dépassant les 60 milliards de dollars US. D’ailleurs, Sheinbaum s’oppose fermement à la taxe de 3.5% sur ces envois de fonds imposée par Trump. Une taxe pourtant dérisoire quand on la compare à nos taxes de vente.

Les médias mainstream et les adversaires Démocrates de Trump se sont également rangés dans le camp des « migrants sans papiers » (undocumented migrants), d’abord en employant systématiquement un vocabulaire évacuant toute notion d’illégalité. Mais aussi, en répétant ad nauseam que les manifestations étaient généralement pacifiques.

La mairesse de Los Angeles, Karen Bass, le gouverneur de Californie, Gavin Newsom et l’ancienne vice-présidente Kamala Harris ont tous condamné l’ordre de faire intervenir la Garde nationale, qui selon eux va exacerber les tensions. Selon un communiqué d’Harris : « déployer la Garde nationale est une escalade dangereuse destinée à provoquer le chaos » qui « fait partie de l’agenda cruel et calculé de l’administration Trump pour semer la panique et la division (…) Et comme l’ont noté le LAPD, le maire et le gouverneur, les manifestations en défense de nos voisins immigrés ont été majoritairement pacifiques ». Les émeutes deviennent « pacifiques » et les migrants illégaux sont amalgamés aux citoyens « immigrés ».

Le gouverneur Newsom estime quant à lui que le grabuge est l’œuvre de groupes anarchistes qui font le jeu de Donald Trump. À l’écouter, c’est comme si tous les fauteurs de trouble étaient complètement dissociés des « migrants irréguliers » et de leur cause idéologique. Après avoir largué la classe ouvrière pour jeter son dévolu sur la défense des minorités visibles et sexuelles, voilà que le parti Démocrate déchire inconditionnellement sa chemise pour les clandestins illégaux.

Ça s’explique par la démographie. Aux États-Unis, le nombre de votes électoraux alloués à chaque État est déterminé en fonction de sa population totale, et non uniquement son nombre de citoyens. Cela signifie qu’un État avec beaucoup de non-citoyens (comme la Californie) a plus de poids électoral, c’est-à-dire plus de sièges à la Chambre des représentants, que sa population citoyenne seule ne le justifierait. À noter que Gavin Newsom s’est opposé aux lois sur l’identification des électeurs (voter ID laws) en signant le Senate Bill 1174 (en septembre 2024) qui interdit aux gouvernements locaux d’exiger une pièce d’identité avec photo pour voter. Cette initiative visait à contrer des mesures comme la loi sur l’identification électorale de la municipalité conservatrice d’Huntington Beach. Newsom avait d’ailleurs intenté une poursuite contre Huntington Beach pour invalider leur loi, arguant qu’elle violait les protections de vote de l’État.

L’administration Trump affirme avoir mis l’accent sur la déportation prioritaire des personnes en situation irrégulière ayant un historique criminel. Cependant, des rapports et témoignages suggèrent que les raids du 6 juin 2025 ont également conduit à l’arrestation de migrants n’ayant pas de casier judiciaire. Le Département de la Sécurité intérieure (DHS) a nié ces rapports qu’il considère exagérés. Quoiqu’il en soit, bien que la priorité officielle soit donnée aux criminels, les opérations sur le terrain peuvent inclure des vérifications d’identité qui donnent lieu à des arrestations plus larges. Les autorités ne vont pas se mettre à faire le tri et à relâcher des individus en situation d’illégalité parce qu’ils ne sont pas suffisamment criminels. En bout de ligne, l’état ne doit rien à une personne qui se retrouve sur son territoire de façon non réglementaire.

S’il faut désigner un responsable, c’est le laxisme des administrations précédentes, avec en tête de liste la présidence de Joe Biden. Donald Trump a fait campagne sur le thème de l’immigration. Il ne fait rien sur ce dossier qu’il n’avait pas clairement annoncé. Les Américains ont voté pour lui, parce qu’il comptait agir avec fermeté.

Aucune de ces manifestations n’aide la cause des clandestins. Au contraire, elles plaident pour leur expulsion plus expéditive. Difficile de voir comment les Démocrates espèrent faire des gains dans l’opinion publique en surenchérissant sur ce qui a consacré leur défaite contre Trump.

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