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Elon Musk peut-il ébranler le bipartisme américain avec son «Parti de l’Amérique»? 

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En froid avec le président américain, Donald Trump, Elon Musk est passé de la menace aux actes samedi en annonçant la création de sa formation politique, le « Parti de l’Amérique ». Le milliardaire peut-il espérer secouer les fondations du système bipartite américain ? Faut-il voir plutôt dans cette annonce une stratégie médiatique ? Le Devoir fait le point avec Christophe Cloutier-Roy, directeur adjoint de la Chaire Raoul-Dandurand.

« Je doute que Musk ait la discipline, les moyens et la stratégie pour qu’il ressorte [de son parti] quelque chose de conséquent », affirme d’emblée le chercheur, en évoquant la personnalité volatile du milliardaire, ancien partisan démocrate devenu cette année l’allié puis le pourfendeur de Donald Trump, après un passage chaotique à la tête du DOGE. Pour M. Cloutier-Roy, l’annonce du patron de Tesla risque de s’inscrire dans l’histoire de ces partis politiques fondés par des personnalités américaines influentes et qui ont « duré le temps d’un ou deux cycles électoraux », avant de disparaître.

Ce dernier admet que la proposition d’Elon Musk exploite une soif de renouveau dans la sphère politique américaine. Selon un sondage de la firme Gallup paru en octobre 2024, 58 % des Américains s’entendent pour dire que l’émergence d’un troisième parti est nécessaire pour bien représenter le peuple américain au-delà des républicains et des démocrates.

Le spécialiste de la politique américaine rappelle cependant que l’émergence de partis tiers aux États-Unis est un long chemin jalonné d’obstacles, y compris pour la formation de Musk, dont la clientèle et les propositions restent à définir.

M. Cloutier-Roy explique que les partis démocrate et républicain sont déjà des partis de coalition qui rejoignent la grande majorité de la population américaine et qui, par ailleurs, profitent de la polarisation actuelle. La participation aux élections américaines est également un processus « extrêmement complexe » et onéreux, ajoute-t-il : chacun des 50 États américains possède ses propres règles électorales en matière de financement et d’éligibilité, ce qui requiert donc des efforts logistiques, humains et juridiques importants. Ajoutons qu’Elon Musk, en raison de ses origines sud-africaines, ne peut se présenter comme président.

Une identité et une clientèle floues

Si les partis tiers peinent à se démarquer lors des élections américaines, il reste qu’Elon Musk détient un pouvoir financier et politique inédit en tant qu’homme le plus riche de la planète. Après avoir largement financé la dernière campagne présidentielle de Trump, pourrait-il se démarquer dans le paysage politique pour cette raison ?

M. Cloutier-Roy, sans la minimiser, relativise cette influence. « L’argent est un facteur, en particulier aux États-Unis, où les élections coûtent cher et sont peu réglementées en matière de dépenses. Mais il y a des limites. L’argent, ça ne vote pas. S’il n’y a pas d’engagement, si les électeurs ne sont pas intéressés par l’offre politique, je ne vois pas où ça peut aller. »

À cet égard, le chercheur s’explique mal comment Elon Musk compte se démarquer politiquement à l’approche des élections de mi-mandat de 2026. Le milliardaire a jusqu’ici justifié la création de son parti politique pour s’opposer à l’aggravation de la dette publique prévue par la loi budgétaire du président Donald Trump, qui pourrait augmenter de 3400 milliards de dollars d’ici 2034.

Un objectif limité et peu susceptible d’influer sur l’électorat, prévient M. Cloutier-Roy, en faisant valoir que la population américaine n’a jamais été sérieusement préoccupée par l’augmentation de la dette du pays. « Si les républicains aiment faire campagne en disant qu’ils sont pour un certain conservatisme fiscal, ils ont toujours augmenté les déficits lorsqu’ils étaient au pouvoir. Ça ne leur a jamais coûté électoralement », affirme le chercheur.

L’identité et les fondations idéologiques du parti de Musk sont donc faibles pour l’instant, croit-il. « Au contraire, avec le Parti vert [écologiste] de Jill Stein, on parle d’un petit parti bien établi, qui a des membres depuis longtemps et qui, comme le Parti libertarien, propose un discours différent de ce qui est proposé dans les deux grands partis politiques aux États-Unis. »

Le chercheur fait remarquer qu’il serait déjà électoralement plus payant pour Musk d’articuler ses critiques autour des coupes dans le Medicare ou des inégalités de richesse que la « belle et grande loi » du président accentuera. Or, une telle stratégie « jouerait sur le terrain des démocrates » et n’est évidemment pas « en phase avec le personnage de Musk », qui veut sabrer à tout prix dans les dépenses publiques.

M. Cloutier-Roy avance sous toute réserve que la formation pourrait récolter « quelques comtés » si elle est éligible aux élections de mi-mandat, mais elle risque surtout de diviser le vote. « Et ce sera probablement au profit d’un des deux partis en place. »

Une possible stratégie médiatique

Si Elon Musk ne peut se présenter comme président et que sa formation, en manque d’identité claire, doit faire face à plusieurs entraves, peut-on faire une autre analyse de son annonce et de la création de son « Parti de l’Amérique » ?

M. Cloutier-Roy estime qu’on peut y voir une possible stratégie visant à « aider ou à redorer son image de marque » et se distancer de l’« association toxique » avec Donald Trump, dont il a été très proche au cours de la dernière année. « Ça lui a beaucoup nui chez les modérés et les progressistes. Et l’on sait que ça a eu des effets sur les actions de sa compagnie », rappelle-t-il, en référence à la baisse des ventes de son entreprise Tesla.

Aux yeux de M. Cloutier-Roy, difficile de savoir si cette tentative de distanciation de Donald Trump sera réellement profitable pour le milliardaire, autrefois vu comme « un sauveur par les progressistes américains » du temps où il soutenait les démocrates. « Ce qui est évident, c’est qu’on est plus dans le trip d’ego que dans la stratégie politique », conclut le chercheur.

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