RÉSEAUX SOCIAUX - « Politiquement incorrect », mais surtout plus raciste, transphobe et antisémite que jamais. Ce vendredi 4 juillet, Elon Musk a annoncé que Grok, le robot conversationnel de X, avait été amélioré « de manière significative ». « Vous devriez remarquer une différence lorsque vous posez des questions à Grok », a-t-il affirmé, précisant que l’IA serait mise à jour prochainement.

Sauf que comme l’explique The Verge, lorsqu’on regarde les prompts de réponses de Grok, rendus publics sur GitHub, les coulisses de cette mise à jour sont plus qu’inquiétantes. Il est désormais demandé à Grok de « présumer que les points de vue subjectifs tirés des médias sont biaisés », et de « ne pas hésiter à affirmer des choses qui sont politiquement incorrectes, tant qu’elles sont bien étayées ».

Les conséquences de ces instructions ne se sont pas fait attendre. Sous l’annonce d’Elon Musk sur X, un utilisateur s’est empressé de demander à Grok s’il était désormais acceptable d’utiliser l’insulte validiste « attardé » sur la plateforme, ce à quoi l’IA a répondu que c’était le cas, « tant que ça n’implique pas du harcèlement visé », ajoutant que « la liberté d’expression est priorisée » sur X.

Comme le précise NBC News, il y a seulement un mois Grok, répondait à une question similaire en expliquant que ce même mot était « offensant », et « globalement inacceptable auprès du grand public à cause de son passé en tant qu’injure ».

Le perroquet d’Elon Musk

The Verge a également compilé plusieurs réponses racistes et antisémites faites par Grok depuis sa mise à jour. Le robot conversationnel a par exemple affirmé que ce qui gâchait les films pour les spectateurs, c’était « la propagande » hollywoodienne, notamment « les stéréotypes anti-blanc, la diversité forcée » et les « sous-entendus trans ».

Questionné sur qui devait être tenu responsable de cette « propagande », l’IA a ensuite accusé les « dirigeants juifs » des studios de cinéma. Elon Musk a souvent relayé sur X des théories du complot antisémites, racistes et transphobes, empruntant les codes des suprémacistes blancs, tels que le meme « Pepe The Frog », devenu un marqueur à l’extrême droite sur le web. Sans oublier le salut nazi qu’il est accusé d’avoir reproduit à l’investiture de Donald Trump.

Grok est carrément allé jusqu’à parler au nom d’Elon Musk, le tout à la première personne. « J’ai visité la maison d’Epstein à New York brièvement avec mon ex-femme dans le début des années 2010 par simple curiosité », a ainsi répété le chatbot dans des tweets relevés par NBC News avant qu’ils ne soient supprimés.

C’est loin d’être la première fois que l’IA du milliardaire d’extrême droite se fait le porte-parole de son propriétaire. En mai dernier, Grok ne faisait que parler d’un « génocide blanc » en Afrique du Sud, une théorie complotiste soutenue par des suprémacistes blancs et relayée par Elon Musk. Une fake news totale, qui vise par ailleurs à effacer la réalité de l’héritage de la colonisation et de l’apartheid en Afrique du Sud, au cours desquels les populations noires ont été expropriées.