Sur LN24, David Leisterh, président du MR bruxellois, avait en effet annoncé la convocation d'une réunion plénière avec Les Engagés, Défi et Écolo, sans le PS. La N-VA, l'Open VLD, Groen, ou encore Vooruit figuraient aussi parmi les partis invités.

"Nous allons réunir demain/mercredi l'ensemble des formations démocratiques afin de déterminer une méthode de travail pour perfectionner le texte que nous avons présenté et avoir enfin un gouvernement en Région bruxelloise", avait précisé sur Bel RTL, le président du MR, Georges-Louis Bouchez. "Les extrêmes – Vlaams Belang, PTB et la Team Fouad Ahidar – ainsi que le PS qui ne nous a pas répondu" n'ont pas été invités, a-t-il ajouté.

Défi et les Engagés avaient déjà accepté lundi de rentrer en discussion avec le MR, sur la base de la note des libéraux. Écolo ne s'était toutefois pas encore positionné formellement. Or, la position des verts est décisive pour le succès de l'initiative du MR, puisqu'aucune majorité ne peut se former sans le PS et/ou Écolo.

"Quand on s'assoit à table, c'est pour trouver un accord, et nous n'y allons pas pour faire semblant. Or, le MR essaye de nous forcer la main. Leur invitation est une manœuvre dilatoire qui vise à prendre les partenaires éventuels à la gorge pour imposer la N-VA, a justifié Kalvin Soiresse (Écolo), député bruxellois. Notre position est claire : si nous devons négocier pour former un accord de gouvernement, et que la N-VA est à table, ce sera sans nous. C'est une ligne rouge pour Écolo."

La méthode du MR est pointée du doigt. "Presque un an après les élections, le MR ne peut pas ignorer les exclusives de chacun et sans cesse proposer la même configuration complètement instable", ajoute Marie Lecocq, co-présidente d'Écolo. "Nous avons pris nos responsabilités et donné des balises claires pour entamer des discussions. Ce qui bloque aujourd'hui, c'est l'obsession du MR de vouloir absolument embarquer la N-VA… sans majorité francophone. Ils continuent dans la même impasse."

Marie Lecocq assure qu'Écolo est prêt "à construire un projet solide et durable pour les Bruxelloises et les Bruxellois", mais à condition de proposer "une méthode et des partenaires qui disposeront d'une majorité et qui assureront de la stabilité".

Plus tôt dans la journée, la cheffe du groupe au Parlement bruxellois, Zakia Khattabi, avait critiqué le "forcing" de Georges-Louis Bouchez pour amener Écolo à table et avait publié le contenu du mail envoyé en réponse à la note du MR. La députée régionale y pointait le franchissement de "plusieurs lignes rouges", comme l'annonce de la suppression des allocations familiales à partir du quatrième enfant ou la rélégation de la crise climatique à un paragraphe et relégué "à une opportunité économique parmi d'autres".

"Le MR n'est scotché à personne. Mais il faut être capable d'écouter tout le monde", a réagi le président du MR, Georges-Louis Bouchez, sur X. "Nous invitons tous les partis démocratiques qui ont répondu à notre note, sans exclusive. Le but de cette réunion sera de fixer une procédure pour avancer. J'invite chacun à ne pas chercher des prétextes pour bloquer la région bruxelloise mais plutôt des solutions pour la faire avancer."

Clap de fin pour la mission de David Leisterh

Le refus d'Écolo pourrait signer l'échec de la mission du formateur David Leisterh. Le président du MR bruxellois pourrait être tenté de relancer la piste de gouvernement minoritaire côté francophone, mais il se heurterait alors aux Engagés et à Défi, qui y sont hostiles.

Quelle sera l'étape suivante, si l'échec du MR se confirme ? Comme La Libre l'écrivait la semaine dernière, Christophe De Beukelaer pourrait tenter de prendre la main, potentiellement avec Défi, pour une initiative partant du centre.

Ahmed Laaouej poursuit toujours en parallèle sa tentative de former une majorité de gauche, avec le PTB et Écolo. Une proposition sur laquelle les verts, qui se sont rendus à la première réunion organisée par le socialiste, ne se sont pas encore positionnés. "La proposition faite par le MR est différente de celle du PS. Le MR dépose sur la table un quasi un accord de gouvernement, ce qui nous mènerait rapidement à l'étape de négociations formelles. Le PS ne dépose à ce stade qu'une note cadre", pointe Kalvin Soiresse.