ÉTATS-UNIS - Les revirements incessants de Donald Trump dans ses déclarations sur les droits de douane lui valent un nouveau surnom depuis le début du mois : « TACO trade ». Cet acronyme, inventé par le chroniqueur du Financial Times Robert Armstrong, signifie « Trump Always Chickens Out » – ou « Trump se dégonfle toujours ».

Comme le décrit plus précisément le New York Times, ce surnom « a été adopté par certains pour décrire le phénomène selon lequel les marchés s’effondrent quand Donald Trump brandit la menace de droits de douane, pour rebondir tout aussi brusquement lorsqu’il revient sur sa décision et accorde plus de temps aux pays pour négocier des accords ».

Oui mais voilà, le président américain n’aime pas vraiment être moqué. C’est ce qui ressort d’un échange avec la journaliste Megan Cassella, correspondante de CNBC à Washington, qui lui a demandé, mercredi en conférence de presse, ce qu’il pensait de ce surnom qui fait fureur à Wall Street.

« Oh, je me défile ? C’est mignon, je n’avais jamais entendu ça », a commencé par répondre Donald Trump, piqué par la question, comme le rapporte USA Today. « Vous voulez dire parce que j’ai réduit les droits de douane sur la Chine de 145 % à 100 %, puis encore à un autre chiffre [aujourd’hui 30 %] ? », a-t-il enchaîné, avant d’évoquer l’héritage laissé, selon lui, par les démocrates : « Il y a six mois, ce pays était complètement moribond. Nous avions un pays mort. Nous avions un pays dont personne ne pensait qu’il survivrait. Et vous me posez une question aussi désagréable... » « Cela s’appelle la négociation », a-t-il conclu, vexé.

Camouflet judiciaire pour Donald Trump

Ironie du sort, peu de temps après ces propos, le président subissait un nouveau camouflet judiciaire avec la décision de la justice américaine de bloquer ses droits de douane dits « réciproques ».

Si les trois juges du tribunal de commerce international des États-Unis (ITC) ne contestent pas dans leur décision la possibilité pour les États-Unis d’augmenter leurs surtaxes douanières, ils ont estimé que celles-ci relevaient d’une prérogative du Congrès et que Donald Trump avait ainsi outrepassé les pouvoirs dont il dispose.

Cette décision bloque à la fois les droits de douane imposés au Canada, au Mexique et à la Chine, accusés de ne pas lutter assez contre le trafic de fentanyl, et les surtaxes « réciproques » imposées début avril - dont l’application au-delà d’un plancher de 10 % a été repoussée début juillet. Le gouvernement Trump a dans la foulée interjeté appel.