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Dix ans après les attentats du Bataclan, ils racontent pour la première fois, à Dieppe, ce qu’ils ont vécu

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Présents au Bataclan le soir du 13 novembre 2015, deux rescapés de l’attentat témoignent pour la première fois devant les élèves du collège Albert-Camus de Dieppe (Seine-Maritime).

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Bataclan

Pascal et Anne-Sophie ont réchappé aux attentats le 13 novembre 2015. Ils témoignent, à Dieppe, pour la première fois. ©Photo transmise à la rédaction

Par Marie LEMAISTRE Publié le 20 mai 2025 à 22h40

Le 13 novembre 2015 a bouleversé leur vie à jamais. Rescapés des attentats qui ont frappé le Bataclan il y a dix ans, Pascal et Anne-Sophie sont venus témoigner, ce mardi 20 mai 2025, devant une soixantaine d’élèves de la 5e à la 3e, au collège Albert-Camus de Neuville-lès-Dieppe (Seine-Maritime). Le couple s’est rencontré lors d’un moment d’« apéro-thérapie », à l’occasion des premières réunions entre victimes qui ont abouti à la création de l’association Life For Paris, dont ils sont toujours membres. C’est la première fois qu’ils livrent leur témoignage.

Deux vécus différents

Le 13 novembre 2015, Anne-Sophie, alors âgée de 29 ans, assiste au concert des Eagles of Death Metal dans la salle de spectacle, située dans le 11e arrondissement de Paris, avec son compagnon de l’époque. « Je voulais aller dans la fosse. Malgré mon insistance, mon ami a voulu qu’on s’installe au balcon. »

Un choix qui leur sauvera peut-être la vie. Dès l’irruption des terroristes dans la salle, ils assistent à la mort de plusieurs personnes sous leurs yeux. Son compagnon saisit immédiatement la gravité de la situation : « C’est quelqu’un qui a fait son service militaire et connaît les armes à feu » raconte Anne-Sophie.

Ensemble, ils rampent entre les rangées de sièges pour tenter de fuir, sans réussir à atteindre la sortie de secours.

Ils finissent par trouver refuge dans une loge, entassés avec une vingtaine de personnes. « Les terroristes savaient parfaitement où nous étions. Ils ont essayé de forcer la porte à coups de crosse », raconte Anne-Sophie. Pour se protéger, son compagnon et d’autres bloquent la porte de la loge avec un canapé.

Lors de l’assaut final, le dernier terroriste encore en vie tente de se faire passer pour un policier afin de forcer l’entrée. Il est finalement abattu. Une partie de sa ceinture explosive détone contre la porte. Ce n’est qu’après, que les forces de la BRI, la Brigade de recherche et d’intervention, parviennent à entrer.

« On a été les avant-derniers à être délivrés, juste avant ceux qui étaient cachés dans le faux plafond, relate Anne-Sophie. En sortant, on est repassés par la salle dans laquelle il ne restait plus personne de vivant. »

Pascal, 37 ans, fait également partie du public ce soir-là : « J’avais invité deux copains. On a loupé la première partie, comme tous bons Parisiens. Le concert a commencé, et ça s’est mal passé au bout de 15 minutes. On était dans la fosse, en position centrale, à quelques mètres de la scène. »

Avec l’un d’eux, il parvient à garder le contact : « On était à 1,50 m de distance, on a pu communiquer pendant la prise d’otages et décider de ce qu’on allait faire. » Son autre copain n’est pas très loin : « On l’a perdu, il était à 4 ou 5 mètres de nous, mais on ne le voyait pas. Les terroristes ont fait asseoir tout le monde dans la fosse. Les gens se sont accroupis, ce qui a rendu la situation encore plus confuse. »

Ensuite, les assaillants, au nombre de trois, décident de monter au balcon. À ce moment-là intervient l’agent de sécurité : « Il a traversé toute la salle, au péril de sa vie, pour ouvrir la porte de secours située à l’arrière » se souvient Pascal.

C’est par cette issue que beaucoup de personnes ont pu s’échapper, vers le passage Amelot : « Mon ami et moi avons pu sortir par cette porte de secours. Le troisième, lui, est resté plus longtemps, caché derrière les enceintes, près de la scène. Je savais qu’il était encore à l’intérieur. Je suis donc resté dans le périmètre de sécurité, dans une loge, avec des blessés. »

92 morts

Depuis cette place, il a attendu que l’assaut ait lieu. « De très grosses explosions ont retenti. Ça a duré quelques minutes. J’ai eu des nouvelles de mon ami peu après. À ce moment-là, j’étais seul, mes deux amis étaient en sécurité, mais plus à mes côtés. Je me suis retrouvé seul, debout, devant le Bataclan », poursuit Pascal.

Les victimes ont été rassemblées sur le boulevard, dans une cour d’immeubles. Leur identité est relevée, avant leur transfert en bus à la mairie du 11e arrondissement. « Mon nom ne figurait pas sur la liste. Cela a été une complication administrative supplémentaire pour être reconnue comme victime par la suite », souffle Anne-Sophie.

Avec d’autres, Pascal a rejoint les bureaux du 36 quai des Orfèvres pour raconter leur soirée : « Ils ont préféré recueillir toutes les dépositions rapidement afin d’obtenir les informations les plus précises possibles. »

Il se souvient être rentré chez lui à 4 h. « Certains ont eu des taxis payés, moi, je suis rentré en métro, avec mon t-shirt taché du sang d’une autre personne sur moi, confie Pascal. Certains sont simplement rentrés chez eux et on ne les a jamais revus. On ignore s’ils ont été pris en charge, on n’en sait rien. »

Ce soir-là, 90 personnes sont décédées au Bataclan. Deux autres se sont suicidées dans les années qui ont suivi. « On les considère comme victimes. C’est pour ça qu’il y aura 92 noms qui seront cités aux commémorations du Bataclan », insiste Pascal.

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