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Dilma Rousseff, la femme qui voulait révolutionner le monde une «BRICS» à la fois

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Alors que le Sommet du G7 vient de se conclure, tous les regards se tournent vers le sommet des BRICS prévu la semaine prochaine. À sa tête, une femme a réussi à redessiner la carte géoéconomique mondiale en faveur du Sud global : Dilma Rousseff.

Ce sommet représentera une occasion cruciale pour sa présidente de consolider le rôle de la Nouvelle Banque de développement (NBD) comme solution de rechange crédible aux institutions dominées par l’Occident, et pour les BRICS d’affirmer leur vision d’un ordre mondial multipolaire.

La NBD, mieux connue sous le nom de Banque des BRICS, est une institution financière créée par cinq grandes économies émergentes : le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. S’y sont ajoutés d’autres pays, comme l’Indonésie, les Émirats arabes unis et l’Iran. Elle finance des projets d’infrastructure et de développement durable dans les pays du Sud global. Représentant plus de 40 % de la population mondiale et près d’un quart du PIB mondial, les BRICS cherchent à remodeler les règles du jeu économique international.

Ex-présidente brésilienne, économiste et guérillera opposée à la dictature militaire, Mme Rousseff a été récemment réélue pour un second mandat de deux ans, dans le contexte où le Brésil prendra la présidence tournante des BRICS cette année.

La présidence de Rousseff à la NBD, dont le siège est à Shanghai, a été marquante à plusieurs égards. Nommée au début de 2023, elle fut non seulement la première femme à diriger l’institution, mais aussi la première ex-cheffe d’État à occuper ce poste.

Rousseff était elle-même une des architectes de la fondation de la NBD, en 2014, pendant sa présidence du Brésil. Dès le départ, elle a exprimé sa volonté d’augmenter les investissements dans des projets environnementaux et de contourner « l’incidence géopolitique des représailles occidentales contre la Russie » après l’invasion de la Crimée. Rousseff a indirectement appuyé les objectifs russes de créer un filet de sécurité financier hors de portée des sanctions américaines. Toutefois, vu sa conscience de l’opinion internationale, aucun nouveau prêt n’a été octroyé à des organisations russes depuis le début de la guerre en Ukraine.

À l’externe, Rousseff a dû composer avec les conséquences de la guerre en Ukraine, qui a contraint la NBD à suspendre ses prêts à la Russie afin de conserver sa conformité avec les marchés financiers mondiaux. Malgré cela, la NBD a conservé sa cote d’AA+ auprès de S&P Global et elle continue sa montée en influence.

L’ancienne présidente a aussi clairement affirmé que le financement de la NBD se ferait « sans imposer de conditionnalités » aux pays emprunteurs — une rupture directe avec les institutions traditionnelles dirigées par l’Occident, particulièrement les États-Unis.

Rousseff vise à ce que 30 % des prêts soient octroyés dans les devises des pays membres d’ici 2026. Cela permettrait de réduire la dépendance au dollar américain et d’éviter les risques associés aux sanctions occidentales. À la fin de 2023, Rousseff annonçait un portefeuille de 76 nouveaux projets d’une valeur de 18,2 milliards de dollars.

Sa présence au G20, aux côtés des dirigeants des plus grandes économies mondiales, a démontré le poids croissant de la NBD sur la scène internationale. Le Brésil a été un test clé pour les efforts de la NBD en matière de financement d’urgence. En mai 2024, après de violentes tempêtes et inondations dans le sud du pays, Rousseff a annoncé un plan d’aide de 1,1 milliard de dollars pour la reconstruction des infrastructures dans l’État du Rio Grande do Sul, une première pour la Banque.

Sous sa direction, la NBD s’est aussi rapprochée des priorités de la Chine, ce qui reflète son utilisation comme outil dans la stratégie chinoise de réforme des institutions internationales. Dès les premières semaines de Rousseff à Shanghai, le Brésil et la Chine ont signé une entente facilitant le commerce en yuans et en réals. En mai 2025, la Banque populaire de Chine et la Banque centrale du Brésil ont renouvelé leur accord d’échange de monnaies locales, pour une valeur de 190 milliards de yuans (environ 36 milliards de dollars canadiens), valable pour cinq ans et renouvelable. En 2024 et début 2025, le commerce bilatéral entre la Chine et le Brésil a augmenté d’environ 10 %, avec Rousseff jouant un rôle clé dans ces relations.

Sa présidence a également coïncidé avec un renouveau du rôle international du Brésil. Elle a renforcé la vision du président Lula d’un Sud global affirmé mais non aligné. À preuve, lorsque Lula a accueilli le Sommet de la forêt amazonienne et préparé le Brésil pour la présidence du G20 et la COP30, la Banque s’est engagée à financer des projets d’infrastructure et de résilience climatique en Amazonie.

L’un des nouveaux membres les plus marquants sous son mandat est l’Indonésie (aussi membre du G20), qui, selon des responsables des BRICS, aurait été approuvée comme membre de la NBD début 2025. Rousseff a activement soutenu cette expansion, l’Indonésie étant l’une des économies les plus dynamiques au monde et une puissance montante en Asie du Sud-Est.

Rousseff devait initialement quitter son poste en juillet 2025, la Russie devant proposer son successeur selon le système de rotation des BRICS. Mais en raison des sanctions et des tensions géopolitiques, qui auraient pu compromettre l’image neutre et viable des BRICS comme bloc international, Moscou a soutenu sa reconduction.

L’expansion du nombre de membres est aussi probable, avec l’Arabie saoudite et l’Argentine dans la mire, ainsi qu’un renforcement des liens avec des banques régionales, comme la Banque de développement d’Amérique latine ou la Banque africaine de développement. Mais ce deuxième mandat testera aussi sa capacité à gérer la volatilité financière mondiale et à préserver la stabilité de la Banque dans un contexte de dettes croissantes et d’incertitudes géopolitiques.

Rousseff a redéfini la présidence de la NBD en faisant de la Banque un levier stratégique des ambitions révisionnistes de la Chine et du Sud global. En soutenant la dédollarisation et la création d’institutions multipolaires, elle a transformé la NBD en pilier complémentaire de la nouvelle route de la soie face à l’ordre financier dominé par les États-Unis depuis l’institution de la Pax Americana.

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