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Le populisme semble avoir le vent en poupe dans le monde entier : des régions rurales aux espaces numériques en passant par les rassemblements politiques, un mouvement se lève pour prétendre reconquérir la nation des griffes des élites corrompues, des bureaucraties transnationales et des démocraties libérales en déliquescence. Mais en y regardant de plus près, une autre image se révèle.
Ce qui se présente comme un soulèvement populaire est en réalité souvent animé par des personnages et des idéologies qui méprisent les principes fondamentaux du populisme – liberté individuelle, autodétermination locale, État de droit et limitation constitutionnelle du pouvoir.
La force motrice derrière ce jeu de dupes est le technopopulisme – une mutation du populisme classique, couvée dans le réacteur idéologique des Lumières obscures, où des penseurs comme Curtis Yarvin (alias Mencius Moldbug) considèrent la démocratie non pas comme une protection de la liberté, mais comme une expérience ratée qui doit être remplacée par une gouvernance algorithmique et un pouvoir exécutif.
Dans ce reflet déformé, les populistes ne sont plus des défenseurs de la liberté – ils servent de fantassins à une nouvelle classe dirigeante basée sur les données. L’appât : une rhétorique populiste, une esthétique libertaire
Le technopopulisme est né dans les réseaux de la Silicon Valley et dans les blogs du mouvement dit NRx (Neoreaction), mais il a trouvé une audience mondiale en utilisant un langage populiste : rhétorique anti-élites, revendications de la liberté d’expression, etc.
Peter Thiel, Elon Musk et Balaji Srinivasan s’habillent d’une rhétorique populiste, tout en propageant des visions dans lesquelles la « liberté » est redéfinie comme une soumission à des systèmes optimisés et contrôlés par la technologie – où le code devient la loi et où l’autorité politique classique est remplacée par l’infrastructure technologique.
Yarvin rejette ouvertement la démocratie et réclame un monarque avec fonction de PDG. Thiel a fait l’éloge du Singapour « post-démocratique » comme modèle. Srinivasan rêve de remplacer les États-nations par des États-réseaux fonctionnant via des plateformes et des clés d’accès biométriques.
Le renversement : de la liberté à l’ordre
Le populisme classique – que ce soit en Amérique, en Hongrie ou en Inde – repose sur la conviction que le peuple est souverain et que sa liberté reste garantie par un gouvernement limité, des droits inaliénables et l’État de droit. Il s’oppose au contrôle central.
Le technopopulisme renverse ce principe : la souveraineté est considérée comme inefficace, les droits comme flexibles, l’État de droit comme dispensable – dans la mesure où les algorithmes peuvent mieux gérer les choses.
Les technopopulistes promettent un nouvel « âge d’or » – mais seulement si nous sacrifions l’ancienne architecture de la liberté. La domination autocratique n’est plus célébrée comme une tare, mais comme une efficacité fonctionnelle – tant qu’elle se présente sous une forme technologiquement modernisée.
Il ne s’agit pas de rétablir la liberté, mais d’un putsch en douceur de l’élite numérique, déguisé en soulèvement populaire.
Des États en réseau : Les utopies technocratiques de la droite
La tromperie n’apparaît guère plus clairement que dans le cas des soi-disant Etats en réseau.
Propulsés par Balaji Srinivasan et financés par le capital de Thiels, des « États startups » numériques voient le jour dans l’espoir d’obtenir une reconnaissance politique et de remplacer les gouvernements classiques. Des projets comme Próspera (Honduras) ou Praxis ne sont pas des mouvements démocratiques de base – ce sont des expériences de gouvernance financées par des entreprises, dans lesquelles des fondateurs non élus mettent en place des structures descendantes – en bref, des technocraties.
Elles promettent l’absence de bureaucratie – mais fournissent une souveraineté privée, dirigée par des milliardaires de la technologie non élus, loin de toute responsabilité démocratique, souvent aux dépens de la population locale.
Le parallèle entre mondialistes et antimondialistes
Alors que les mouvements populistes attaquent l’ordre mondial libéral, ils en adoptent – souvent inconsciemment – le reflet technocratique exact.
En effet, tant les technocrates mondiaux (ONU, UE, WEF) que les anti-mondialistes technopopulistes (réseau Thiel, Dark Enlightenment, etc.) partagent des convictions centrales :
L’avenir appartient aux systèmes numériques. La démocratie constitutionnelle est dépassée. L’efficacité prime sur les droits. La gouvernance ne doit pas être discutée, mais « optimisée ».
Au final, les gens ordinaires sont perdants. On leur fait certes croire qu’ils ont leur mot à dire – mais leur comportement est contrôlé par des réseaux intelligents, des compteurs CO₂ ou la gouvernance de la blockchain. Que l’on parle de « développement durable » ou d’« autodétermination numérique », le résultat reste le même : un contrôle technocratique sous un nouveau jour.
L’ironie de la « pile de la liberté » (freedom stack)
Dans le jargon logiciel, le terme « full stack » désigne la combinaison de l’interface utilisateur et de la structure des données. Dans le techpopulisme, cela devient la « Freedom Stack » – qui est en réalité une « Slavery Stack ».
L’ironie la plus amère est peut-être que de nombreux citoyens épris de liberté contribuent – sans le savoir – à forger leurs propres chaînes. Ils échangent le contrôle de l’État contre le contrôle omniscient des algorithmes de l’économie privée.
Le technopopulisme fait passer l’obéissance pour la liberté : « Tu es libre – tant que tu ne touches pas à l’algorithme ».
Conclusion : la rébellion qui n’en était pas une
Les Lumières noires ne critiquent pas seulement la démocratie – elles ont capté l’énergie des mouvements populistes et l’ont canalisée dans un projet qui préserve la rhétorique populiste mais installe des structures de pouvoir technocratiques.
Résultat : un mouvement de résistance vidé de sa substance, qui brandit des drapeaux de la liberté tout en marchant vers un avenir numérisé et corporatiste.
Les populistes ne récupèrent pas la République – ils la créent. ils créent son ersatz.
Tant que cette supercherie ne sera pas reconnue, la technocratie continuera à s’élever – revêtue du manteau de la liberté.