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Deux districts scolaires francophones du nord du Nouveau-Brunswick veulent rectifier le tir. Ils dénoncent les propos de la ministre de l’Éducation quant à la gestion de leur budget et rappellent que les compressions, même si elles n’entraînent pas de perte d’emplois, auront des répercussions négatives sur la qualité des services offerts aux élèves.
Fredericton a demandé aux sept districts scolaires de faire des économies de 43 M$. Ainsi, le District scolaire francophone Nord-Ouest subit une compression de 2,4 M$ et le District scolaire francophone Nord-Est voit son budget réduit de 4,3 M$.
Ces deux districts confirment qu’il n’y aura pas de suppression de postes, malgré ces compressions. Toutefois, d’autres districts scolaires dans la province n’ont d’autre choix que de couper des dizaines de postes pour boucler leur budget, notamment le District scolaire francophone Sud.

La ministre de l'Éducation et du Développement de la petite enfance, Claire Johnson, en entrevue à l'émission La matinale le 22 mai 2025.
Photo : Radio-Canada / Steve Legault
Mercredi, la ministre de l’Éducation, Claire Johnson, a affirmé que le gouvernement « a peut-être été un peu trop loin » dans les économies réclamées aux districts. Elle a ajouté qu’elle évaluait toutes les options.
Cependant, Claire Johnson a aussi déclaré que l’analyse du budget par les districts scolaires est toujours valable, laissant entendre que des districts pourraient être trop dépensiers.
Le DSFNO outré
La présidente du conseil d’éducation du DSFNO, Francine Cyr, ne cache pas sa déception quant aux récents propos de la ministre de l’Éducation.
C’est désolant, parce qu’elle nous met tous dans le même bateau, dit-elle. Les districts ont tous des besoins différents.
J’aurais aimé qu’elle vienne nous parler avant et voir notre situation ici avant de sortir dans les médias comme ça.
Elle explique qu’elle comprend que la province fait face à un déficit budgétaire mais que le district utilise son budget de façon responsable et non pas au détriment des services aux élèves.
Je comprends qu’il faut tous se serrer la ceinture, mais à un moment donné, il n’y a plus de coches dans la ceinture.
Pas de perte d’emplois, mais des initiatives incertaines
Le directeur général du DSFNO, Luc Caron, réitère que le district n’a pas l’intention de supprimer des postes. Cependant, l’impact se fera tout de même sentir. Ça fait mal, dit-il.
On perd complètement, tout de suite, avec cette coupure de 2,4 millions-là, toute flexibilité pour des initiatives locales, pour l'innovation au sein de notre district.

Luc Caron, directeur général du District scolaire francophone Nord-Ouest.
Photo : Radio-Canada
Depuis l’an passé, le DSFNO fournit des petits déjeuners gratuits dans toutes ses écoles. Les dépenses pour ce service sont évaluées à 240 000 $ et viennent du budget d’exploitation.
Ça, ce sont des exemples d’initiatives qui ne pourront pas avoir lieu, par exemple, l'an prochain.
On conserve le cap, on ne coupe pas de postes, mais faut s'entendre qu’on gratte partout dans tout le reste des budgets d’opération.
Des postes qui ne verront pas le jour au DSFNE
Par communiqué, le District scolaire francophone Nord-Est se dit lui aussi inquiété par les propos de la ministre Johnson.
L’ajout prévu de certains postes ne se concrétisera pas, comme ceux d’assistantes en éducation et de mentors en gestion de comportements.
Ces ajouts auraient pu venir apaiser les grands besoins constatés dans nos écoles, mais ils auront plutôt un impact direct négatif sur la qualité des services éducatifs et sur le bien-être des élèves, écrit le DSFNE.
Le district demande au gouvernement de réévaluer ces compressions et d’établir un dialogue sincère et constructif avec le district pour trouver des solutions.
Pas trop dépensier, dit le DSFNO
Avec ces compressions, Fredericton demandait aux districts de rediriger les ressources vers les salles de classe, en particulier les enseignants certifiés qui ne le sont pas déjà.
Luc Caron n’apprécie pas cette mesure, en partie parce que ces demandes ne respectent pas la situation unique de chaque district. De plus, le DSFNO bonifie le nombre d’enseignants depuis plusieurs années, souligne-t-il.

Le DSFNO a tenu une conférence de presse pour exprimer son désarroi face aux propos de la ministre de l'Éducation qui s'interroge sur la gestion des fonds publics par les districts et sur leur volonté de collaborer avec le gouvernement.
Photo : Radio-Canada / Allyson Dubé
Il explique recevoir annuellement le budget pour l’embauche de 420 enseignants à temps plein pour répondre aux besoins des 5500 élèves. Cette année, il a ajouté 35 postes d’enseignant supplémentaires, ce qui représente une dépense de 3 millions de dollars, qu’il doit trouver ailleurs dans son budget.
C’est 35 postes supplémentaires, qu’on a investis directement dans nos écoles, ça veut dire plus d’enseignantes en littératie, plus d'enseignantes ressources, plus d'enseignantes pour de l'actualisation linguistique, pour répondre aux besoins de nos élèves nouveaux arrivants.
Il ajoute qu'il a aussi embauché 23 assistantes en éducation supplémentaires.
On n’hésite pas à investir massivement dans nos écoles. Le fait de dire qu’on doit rediriger les ressources humaines vers nos écoles, c'est déjà chose accomplie depuis plusieurs années ici, au DSFNO.
Dans une déclaration, la ministre de l’Éducation, Claire Johnson, affirme qu’elle communiquera directement avec le DSFNE et le DSFNO afin de clarifier la situation et de maintenir un dialogue respectueux.
Je comprends que certaines déclarations publiques aient pu soulever des préoccupations et je souhaite m’assurer que toute l’information pertinente soit bien comprise de part et d’autre, écrit-elle en ajoutant qu'elle accorde une grande importance à la transparence et au respect du rôle des districts dans la gestion des fonds publics.
Avec les informations d’Allyson Dubé