Isabel Keane rapporte pour The Independent que Harshkumar Ramanlal Patel, surnommé « Dirty Harry » par les autorités, a été condamné à 10 ans de prison mercredi pour son rôle de chef d’une organisation criminelle de trafic humain ayant conduit à la mort tragique d’une famille indienne.**

Le 28 mai 2025, Harshkumar Patel et son complice, Steve Anthony Shand, ont été condamnés pour leur implication dans un réseau de trafic d’êtres humains qui a abouti à la mort par hypothermie d’une famille de quatre personnes, dont deux enfants, à la frontière des États-Unis et du Canada en 2022. La famille était d’origine indienne, venant du village de Dingucha, dans l’État du Gujarat.

Isabel Keane précise que le juge fédéral John Tunheim a souligné que ce crime était d’une nature « extraordinaire », car il a résulté en la mort d’individus innocents, y compris de jeunes enfants. Le juge a insisté sur le fait que ces décès auraient pu être évités. Les autorités ont trouvé la famille à seulement 33 pieds de la frontière américaine, dans des conditions de froid extrême, avec une température de -36°C ce matin-là.

La famille, composée de Jagdish et Vaishaliben Patel, et de leurs enfants, Vihangi, âgée de 11 ans, et Dharmik, âgé de 3 ans, avaient tenté de traverser la frontière depuis le Canada vers les États-Unis dans le cadre d’une opération illégale menée par Patel et Shand. Ces derniers avaient organisé le passage de migrants indiens sous de faux prétextes, notamment en leur fournissant de faux visas d’étudiant pour le Canada avant de les faire entrer illégalement aux États-Unis.

Isabel Keane indique également que l’avocat de Patel a maintenu son innocence avant la sentence, arguant qu’il était « un petit maillon dans l’affaire » et demandant une réduction de sa peine, en prenant en compte les 18 mois déjà passés en détention. Toutefois, l’avocate adjointe des États-Unis, Lisa Kirkpatrick, a souligné que Patel avait exploité les rêves d’un avenir meilleur des migrants pour en tirer profit, ajoutant que sa cupidité était à l’origine de la tragédie.

Le procureur Michael McBride a quant à lui écrit que Patel n’avait jamais montré de remords, même après la condamnation. Il a refusé de s’exprimer lors de l’audience, montrant peu de signes de regret pour ses actes.

En revanche, l’avocat de Shand a soutenu que son client avait un rôle marginal dans le réseau, se limitant à conduire les migrants, et a demandé une peine moins sévère de 27 mois, bien que les procureurs aient recommandé 11 ans de prison pour lui.

Isabel Keane rapporte en conclusion que cette affaire a mis en lumière les risques tragiques associés au trafic d’êtres humains, les responsables exploitant les espoirs des migrants pour des gains personnels. La condamnation de Patel à 10 ans de prison et de Shand à six ans et demi met un point final à ce drame, tout en soulignant la gravité de ce crime qui a coûté la vie à une famille en quête d’un avenir meilleur.